Devoir de Philosophie

Jean-Paul SARTRE / [L'existentialisme]

Publié le 03/04/2005

Extrait du document

sartre
Cette théorie [l'existentialisme] est la seule à donner une dignité à l'homme, c'est la seule qui n'en fasse pas un objet. Tout matérialisme a pour effet de traiter tous les hommes, y compris soi-même, comme des objets, c'est-à-dire comme un ensemble de réactions déterminées, que rien ne distingue de l'ensemble des qualités et de phénomènes qui constituent une table ou une chaise ou une pierre. Nous voulons constituer précisément le règne humain comme un ensemble de valeurs distinctes du règne matériel. Mais la subjectivité que nous atteignons là à titre de vérité n'est pas une subjectivité strictement individuelle, car nous avons démontré que dans le cogito, on ne découvrait pas seulement soi-même, mais aussi les autres. Par le je pense, contrairement à la philosophie de Descartes, contrairement à la philosophie de Kant, nous nous atteignons nous-mêmes en face de l'autre, et l'autre est aussi certain pour nous que nous-mêmes. Ainsi, l'homme qui s'atteint directement par le cogito découvre aussi tous les autres, et il les découvre comme la condition de son existence. Il se rend compte qu'il ne peut rien être (au sens où l'on dit qu'on est spirituel, ou qu'on est méchant, ou qu'on est jaloux) sauf si les autres le reconnaissent comme tel. Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre. L'autre est indispensable à mon existence, aussi bien d'ailleurs qu'à la connaissance que j'ai de moi. Jean-Paul SARTRE
  • Analyse du sujet : Un texte très célèbre et très clair. C'est seulement la présence de l'autre, dont la liberté est extérieure au flux changeant de ma conscience qui peu? me constituer pleinement, et m'ouvrir ainsi à la richesse du monde de l'inter-subjectivité.
  • Conseils pratiques : Appuyez-vous sur votre cours. Montrez bien comment, pour Sartre, autrui ne me perçoit pas comme une liberté (une conscience), mais comme appanenant au monde des choses. Je ne suis plus alors une simple transcendance (liberté), mais une transcendance elle-même transcendée.
  • Bibliographie :

Hegel, Phénoménologie de l'esprit, Aubier-Montaigne. Sartre, L'Etre et le Néant, Gallimard, Tel.

  • Difficulté du sujet : **
  • Nature du sujet : classique
sartre

« peut être certain que de son existence, et il doit raisonner par analogie pour s'ouvrir à la possibilité de l'existence del'autre.

À l'inverse, Sartre montre bien, dans L'Être et le Néant (troisième partie, chapitre 4, p.

298-349) que tantque j'agis, j'adhère à ce que je fais et que pour être un objet pour soi, il faut d'abord l'être pour autrui.

Bref, « lapersonne est présente à la conscience en tant qu'elle est objet pour autrui » (ibid., p.

306).

Dire que « je pensedonc je suis », c'est donc non seulement affirmer la certitude de l'existence de soi mais aussi celle de l'existenced'autrui : l'intersubjectivité (la relation entre sujets) prime donc sur la subjectivité individuelle. SARTRE (Jean-Paul). Né et mort à Paris, en 1905 et 1980. Il fait ses études au lycée Henry IV.

Elève de l'Ecole Normale supérieure de 1924 à 1928, il fut reçu premier àl'agrégation de philosophie, en 1929.

De 1931 à 1944, il fut professeur de lycée.

Il demanda et obtint un congé en1945.

- La pensée de Sartre est influencée par Hegel, Husserl et Heidegger.

Ses premières recherchesphilosophiques ont porté sur l'imaginaire et l'imagination, qui consiste à se rendre présent un objet tenu pour absent.« L'acte d'imagination est un acte magique : c'est une incantation destinée à faire apparaître la chose qu'ondésire.» — La liberté se traduit par le retrait, c'est-à-dire la capacité de voir, dans ce qui est, ce qui n'est pas.

Laconscience, qui est liberté et intentionnalité, est néantisation.

« La néantisation est l'acte par lequel la consciencese libère de l'en-soi en le pensant...

Le pour-soi surgit comme néantisation de l'en-soi.

» Sartre définit ainsi l'en- soi: « Il faut opposer cette formule : l'être en soi est ce qu'il est, à celle qui désigne l'être de la conscience (le pour-soi) : celle-ci en effet a à être ce qu'elle est...

L'être en-soi n'a pas de dedans qui s'opposerait à un dehors...

L'en-soi n'a pas de secret : il est massif.» L'en-soi désigne souvent, pour Sartre, la réalité matérielle.

Sa définition dupour-soi : « Le pour-soi, c'est l'en-soi se perdant comme en-soi, pour se fonder comme conscience.

» — Le pour-soiest une manière pour l'en-soi d'être sur le mode du non-être.

L'existence de la conscience porte témoignage del'existence des choses.

La conscience est fascinée par ce qu'elle connaît :« son être est de n'être pas ce à quoi elleest présente.

» — « Le pour-soi est pour autrui.

» Sartre analyse l'autre et en rend compte par le trouble et larésistance qu'il provoque en nous.

Il définit : « Autrui, c'est l'autre, c'est-à-dire le moi qui n'est pas moi.

» Ladécouverte de l'autre est un conflit, où les deux parties se posent toujours, l'une comme sujet, l'autre comme objet.Il n'y a jamais deux sujets face à face.

« L'enfer, c'est les autres.

» — Son analyse du projet conduit Sartre à posercomme termes synonymes : être et faire.

Pour lui, l'existence précède l'essence.

— Telle est, succinctement etterminologiquement exposée, une doctrine qui est encore en plein accomplissement.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles