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Joachim du Bellay: Un défenseur de la lyre

Publié le 01/09/2006

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bellay

 

Né en 1522 à Liré, petit village angevin, fils de Jean du Bellay, gouverneur de Brest, Joachim du Bellay, noble de race et de coeur, appartient, comme Ronsard, au groupe de la Pléiade. Orphelin de bonne heure, il n'est pas éduqué avec beaucoup de soin. En 1545, il étudie à l'université de Poitiers où il rencontre latinistes et poètes qui éveillent sa vocation. A Paris, au collège de Coqueret, il suit avec Ronsard et Baïf les leçons de l'helléniste Dorat; il lit Virgile, Horace, Ovide, Pétrarque, l'Arioste; il réfléchit sur son art. A Thomas Sebillet, qui publie en 1548 un Art poétique encore fidèle à Marot et aux grands rhétoriqueurs, il répond, avec Ronsard, par sa Défense et illustration de la langue française. Cet ouvrage milite pour une poésie française digne des Anciens. Pour les égaler, il faut les imiter et ne pas négliger la poésie italienne récente; il faut rejeter les genres périmés, le rondeau, la ballade, la chanson; il faut reprendre les genres grecs et latins, l'ode, l'épopée, la tragédie, la comédie, en y ajoutant le sonnet de Pétrarque. L'Antiquité doit aussi inspirer l'expression: périphrases, images, termes techniques, ornements de style, le tout en une langue française enrichie et contrôlée. Donnant l'exemple, du Bellay publie, en 1549, un recueil de vers, L'Olive, qui acclimate le sonnet en France. Du Bellay n'a pas l'étoffe d'un courtisan et pense peu aux nécessités de la «carrière«. Emmené à Rome en 1553 par le cardinal Jean du Bellay, ambassadeur de France auprès du Saint-Siège, il est d'abord enthousiasmé par la ville ancienne; dans Les Antiquités de Rome, un recueil de 32 sonnets, il se vante:

«D'avoir chanté le premier des Français, L'antique honneur du peuple à longue robe«. Il est bientôt accablé d'ennui; il pense à sa patrie: «France, mère des arts, des armes et des lois...« Il ne regrette pas son voyage: «Heureux qui, comme Ulysse, à fait un beau voyage...« Mais, dans Les Regrets, il rêve à l'Anjou, à son petit Liré: «Quand reverrai-je, hélas! de mon petit village Fumer la cheminée?«

Il rentre en France, donne les D'yen Jeux rustiques et autres œuvres. Sa poésie discrète, mesurée, d'un nature exquis, atteint à la perfection. Mais, il perd ses protecteurs, voit lui échapper en même temps santé et fortune. Il meurt, jeune encore, le 1er janvier 1560.

 

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