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JUILLET 1976 DANS LE MONDE

Publié le 15/11/2011

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Malheureusement les pays industrialisés ont été incapables de se mettre d'accord sur un texte commun, notamment pour un financement en vue de stabiliser les matières premières et ont ainsi fait étalage de leurs divisions. Un texte émanant de la C.E.E. (avec cependant des reserves de la GrandeBretagne et de l'Allemagne fédérale) a fait un pas en direction des thèses du groupe des 77 qui l'a jugé insuffisant. Les autres pays industrialisés, dont les États-Unis et le Japon, n'étaient prêts à s'engager que sur le principe d'une étude de la négociation, ce qui fut interprété comme un constat d'échec et la preuve que ces pays ne veulent pas d'un nouvel ordre économi9ue mondial : le groupe des 77 en tirera les consequences à Alger et à Colombo, prochains rendez-vous des « non-alignés «. Seule la Suède a présenté un texte favorable aux demandes du programme de Manille, auquel se sont associés la Norvège et les Pays~Bas.

« La Chine populaire, les pays socialistes d'Euro­ pe de l'Est, l'U.R.S.S.

ont approuvé le texte de Manille, ce qui a souligné l'isolement des puissan­ ces occidentales .

Or, si l'on veut vraiment instaurer un nouvel ordre économique mondial, il faudrait insérer l'Est dans le dialogue Nord-Sud.

ARGENTINE Un coup d'État mené tambour battant « Ombre d'une ombre >> disait-on d'Isabel Peron, désignée comme chef de l'État argentin par son mari mourant, mais incapable de redresser une situation des plus difficiles : une inflation qui attei­ gnait 329% en 1975, une dette à l'étranger d'un milliard de dollars, un gel des salaires, des détour­ nements de fonds, une bureaucratie corrompue mème à un très haut échelon, une violence qui écla­ tait en tous lieux, le déchaînement des guérilleros et les attaques de terroristes jusqu'au quartier général de l'armée .

Les mesures économiques de Mme Peron ayant détourné la majeure partie des ouvriers et détaché du péronisme les chefs syndicalistes, le moment parut favorable à un coup d'État.

Le 24 mars 1976, une junte composée des trois commandants en chef des forces armées, le général Videla, le général Agosti et l'amiral Massera dépo­ sent la présidente et l'envoient dans un chalet à 1 500 km de Buenos-Aires.

En un temps record, les syndicats sont dissous et leurs principaux diri­ geants arrètés, les fonds publics sont gelés, l'oppo­ sition est mise hors d'état de réagir, les partis d'ex­ trèm'l!-gauche sont décrétés hors la loi, la censure est appliquée.

Bien décidés à un changement de régime, les chefs militaires le voulaient sans effu­ sion de sang et sans risque de faire de la présidente une martyre aux yeux d'une minorité fidèle.

Le général Videla a été nommé d'emblée chef de l'État (26 mars) et tout de suite reconnu par la Mai­ son-Blanche ; conservateur modéré, il a une réputa­ tion d'incorruptibilité.

La junte qui assume le pou­ voir s'est efforcée de rassurer l'Argentine et l'étran­ ger : son objectif fondamental est le rétablissement de la démocratie ; cependant elle compte rester trois ans au pouvoir et la lutte contre les groupes armés extrémistes est son premier problème à résoudre.

Des gouverneurs militaires ont été placés à la tète de chaque province.

La Junte devra également rétablir le dialogue avec les dirigeants politiques et avec l'appareil syn­ dical qu'elle souhaite épurer et non détruire.

Le ministère du Travail a placé sous son contrôle direct les syndicats les plus importants.

Un orga­ nisme consultatif composé de neuf officiers supé­ rieurs s'installera au Congrès.

les mifitaires, pru-dents, ont ratifié la décision du précédent gouver­ nement d'augmenter de 20% les salaires.

Cependant la violence politique n'a pas cessé en Argentine, en dépit de l'intervention de l'armée et d'une forte répression : ainsi le général José.Torres, ancien président de la République bolivienne, a été assassiné le 2 juin à Buenos-Aires où il vivait en exil depuis 1973, de mème que des parlementaires uruguayens, à la fin de mai.

Des extrémistes des deux bords frappent tour à tour.

Afin de poursuivre la remise en ordre du pays, tout le personnel de l'administration publique est mis en disponibilité jusqu'au 31 décembre 1976.

Ce coup d'État, dont il faudra examiner les résultats, ajoute une nouvelle unité aux nombreuses républiques d'Amérique latine qui connaissent un régime militaire.

GRANDE-BRETAGNE Les difficultés du Cabinet Callaghan Le 16 mars 1976, le Premier ministre britanni­ que, M.

Harold Wilson, annonçait son intention de quitter son poste dès que le groupe parlementaire du Labour aurait choisi un successeur, précisant que cette décision était irrévocable.

Cette nouvelle a fait sensation et plus encore le moment choisi pour l'annoncer, devant la montée du chômage, la persistance de l'inflation, la faibles­ se de la livre, les coupes sombres à opérer dans les crédits des secteurs santé, éducation, logement, les incertitudes européennes et le dramatique problème de l'Irlande.

M.

Wilson a donné comme explication qu'il convenait de laisser à un nouveau dirigeant du Labour le temps d'asseoir son autorité avant les élections de l'automne 1977, et d'essayer de reconstruire un travaillisme capable de faire face à tous les problèmes qui accablent la Grande Breta­ gne.

Le nouveau Premier ministre allait devoir apporter tous ses soins au maintien de la paix sociale que M.

Wilson avait réussi à obtenir des syndicats, son plus grand succès avec celui du réfé­ rendum sur l'Europe.

Cinq membres du Cabinet Wilson se sont .

portés candidats à sa succession, montrant ainsi la division qui existe entre les trois groupes du parti travailliste.

M.

Michaël Foot, ministre du Travail, qui repré­ sente l'extrème-gauche du Labour, est arrivé en tète du premier tour de scrutin (25 mars).

Après le second_ tour (29 mars), M.

Callaghan, ministre des Affaires étrangères, et M.

Foot restaient seuls en course, le premier étant favori et candidat de M.

Wilson.

Enfin, choisi le 5 avril comme leader du parti travailliste, M.

Callaghan, de tendance cen-. »

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