Devoir de Philosophie

Juillet 1977 DANS LE MONDE

Publié le 15/11/2011

Extrait du document

Pour les relations avec le Tiers Monde, les Etats-Unis ont accepté les propositions de la Communauté européenne : création d'un fonds d'aide spéciale d'un milliard de dollars pour les pays les plus pauvres et la mise en place d'un fonds commun pour la régularisation de certains marchés de matières premières. Dans le domaine nucléaire, la France, l'Allemagne et le Japon ont fait comprendre au président Carter qu'ils ne renonceraient pas à leurs projets nationaux ; au même moment, le Commissariat français à l'énergie atomique exposait à Salzbourg, où étaient réunis deux mille spécialistes de l'énergie nucléaire, le nouveau procédé mis au point par la France d'enrichissement de l'uranium par séparation isotopique, qui devrait permettre d'éviter la prolifération des armes nucléaires.

« mie mondiale ; qu'ils arrivent en ordre dispersé pour la renégociation de l'important accord du G.A.T.T.

dans le domaine du textile; qu'ils n'en­ treprennent rien en commun pour enrayer l'infla­ tion et réduire le chômage; et l'harmonie n'est pas évidente dans les relations avec le Japon.

M.

Giscard d'Estaing a rappelé qu'il souhaitait une organisation de l'Europe « de type confédéral , qui respecte la personnalité historique des Etats », mais vingt ans après la signature des traités de Rome, on a l'impression moins d'une division que d'une dilution ou d'une dispersion.

Paradoxale­ ment, la Communauté possède une existence mieux affirmée aux yeux du reste du monde qu'en son sein et c'est ainsi qu'elle offre un espoir à trois pays en voie de démocratisation : Espagne, Portugal et Grèce qui demandent instamment leur adhésion.

Il y a là un autre danger d'enlisement, et si l'on ne veut pas se contenter d'une vaste zone de libre­ échange , il faudrait avoir le courage d'adopter des solutions supranationales, car Une Communauté groupant douze pays de statures bien différentes ne serait pas gouvernable avec les règles actuelles.

Le « sommet 11 de Londres Les 7 et 8 mai 1977 s'est tenu, à Londres, un « sommet » des grands pays industrialisés avec la participation des présidents américain et français, des chefs de gouvernement d'Allemagne, du Cana­ da, de Grande-Bretagne, d'Italie et du Japon, et de M.

Jenkins, président de la Commission des Com­ munautés européennes.

Cette réunion a donné lieu à deux séries de conversations : des réunions plénières pour la dis­ cussion de problèmes économiques et des conver­ sations restreintes sur des questions politiques.

L'avenir de l'énergie atomique devait y occuper une large place.

Les Etats-Unis disposent de ressources énergéti­ ques nationales importantes et peuvent donc, dans le souci de non-prolifération des armes atomiques, condamner le plutonium obtenu par le retraitement des combustibles irradiés et envisager des restric­ tions à l'exportation du matériel atomique.

Or Paris et Bonn, qui qisposent d'une avance tech­ nique dans le domaine des surgénérateurs et dans celui du retraitement, n'ont pas l'intention de renoncer à leur actuelle politique nucléaire.

Le Japon veut s'engager dans la même voie et un front commun se dessine face aux Etats-Unis.

Un vent de pessimisme a souillé sur ce sommet de Londres car aucun des participants n'a pris de grande initiative, capable de donner au monde libre un nouvel élan, alors qu'une concertation interna­ tionale efficace pourrait arriver à surmonter la crise actuelle.

Dans trois domaines l'Eur%pe a pu s'affirmer avec succès : conjoncture, Tiers Monde et politique nucléaire.

Le sommet a confirmé la thèse franco - al­ lemande de la priorité absolue de la lutte contre l'inflation, cette dernière étant créatrice de chôma­ ge (15 millions de chômeurs dans les nations indus­ trialisées) et les chefs de gouvernement ont décidé de faire des efforts sérieux pour diminuer le chôma ­ ge qui frappe surtout les jeunes générations, et d'échanger leurs expériences en ce domaine.

Pour les relations avec le Tiers Monde, les Etats-Unis ont accepté les propositions de la Com ­ munauté européenne : création d'un fonds d'aide spéciale d'un milliard de dollars pour les pays les plus pauvres et la mise en place d'un fonds com­ mun pour la régularisation de certains marchés de matières premières.

Dans le domaine nucléaire, la France, l'Alle­ magne et le Japon ont fait comprendre au président Carter qu'ils ne renonceraient pas à leurs projets nationaux ; au même moment, le Commissariat français à l'énergie atomique exposait à Salzbourg, où étaient réunis deux mille spécialistes de l'énergie nucléaire, le nouveau procédé mis au point par la France d'enrichissement de l'uranium par sépara ­ tion isotopique, qui devrait permettre d'éviter la prolifération des armes nucléaires.

L'approvisionnement en énergie est une nécessité vitale pour l'Europe occidentale qui n'en est pas riche.

Or M.

Carter s'est lancé dans une croisade contre la prolifération nucléaire, tendant à interdire l'exportation de centrales atomiques, ce qui dresse­ rait un barrage à l'industrie européenne et renforce­ rait un quasi -monopole américain que la technolo­ gie des premiers veut battre en brèche.

A ce stade, le procédé annoncé par la France prend tout son intérêt : cette technique d'enrichissement de l'ura­ nium, ne permettant en aucun cas de fabriquer des bombes, est un argument de choix pour les Euro ­ péens.

Enfin le sommet de Londres a clairement condamné le protectionnisme, les participants étant tombés d'accord pour penser que le refus de protec­ tionnisme avait empêché la récession de dégénérer en crise aussi grave qu'en 1930.

Il est cependant certain que dans les prochaines négociations doua­ nières internationales, la Communauté européenne fera preuve d'une attitude plus intransigeante.

Cette réunion de Londres a fait ressortir de nou­ veaux rapports : le président Carter peut assouplir ses vues sur l'Europe, la France et l'Allemagne ont une identité de vues assez complète sur les sujets économiques et politiques, par contre, avec Lon­ dres les rapports sont moins bons, Paris n'étant pas satisfait du blocage exercé par la Grande-Bretagne au sein de la Communauté européenne.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles