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La justice est-elle compatible avec l'efficacité ?

Publié le 16/02/2004

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justice

Si le souci essentiel est la justice, la société risque d'être inefficace, non compétitive : Quelle serait cette justice où, par exemple, tout le monde serait au chômage ? Ne peut-on pas vivre dans une société à la fois juste et efficace ?

[II. La justice est l'horizon de l'homme]

Si nous observons notre monde, il est clair que c'est l'efficacité qui mène le jeu. Sans parler du mythe et du culte du self-made-man milliardaire - Bill Gates, par exemple -, on admet que beaucoup de moyens sont bons pour arriver à une fin, au prix d'injustices. Mais cette position n'est pas celle de celui qui a vraiment réfléchi à la possible compatibilité de la justice et de l'efficacité.En effet, même si efficacité et justice ne sont pas compatibles, il ne faut pas renoncer à la justice. L'homme doit tendre vers cet horizon. D'ailleurs, si seule la notion d'efficacité régnait, la vie deviendrait vite insupportable. Seuls les puissants survivraient, puissants n'étant pas synonymes de meilleurs.

DEFINITIONS:

•    justice : du latin justifia, « justice «, conformité avec le droit, sentiment d'équité. Depuis le xixe siècle, l'accent est mis sur le respect de la personne et le devoir de la défendre. •    compatible : qui peut s'accorder avec autre chose, exister en même temps. •    efficacité : caractère de ce qui est efficace, de ce qui produit un effet.

Est efficace ce qui réussit. Est juste ce qui donne à chacun son dû. Ces deux notions peuvent-elles cohabiter ? Ce qui réussit est-il toujours ce qui est juste ? Ce qui est juste, est-ce toujours ce qui réussit ?

justice

« La dictature du prolétariat chez MARX De la même manière que le passage du féodalisme au capitalisme a étéfort lent, le passage du capitalisme au communisme ne saurait êtreimmédiat et il y a, à partir de Marx, un véritable débat sur la transitionentre les deux modes de production.

Ce débat porte en fait sur deuxétapes étroitement confondues que l'on peut distinguer pour l'analyse :celle de la révolution, c'est-à-dire des voies par lesquelles le prolétariatremplace la bourgeoisie comme classe dominante (en s'emparant desmoyens de production et de l'État), et celle de la dictature duprolétariat, processus long durant lequel ce dernier transforme laproduction et l'État selon ses intérêts de classe pour aboutir aucommunisme.

La phase transitoire est celle du socialisme.Ce double débat a occupé Marx dans la Ife Internationale destravailleurs contre les anarchistes ou contre les réformistes, puis dans leparti social-démocrate allemand contre les partisans de FerdinandLassalle (1825-1864), socialiste réformiste de tendance nationaliste[Critique du programme de Gotha, 1875].

Au début du xx siècle, il est aucoeur des écrits des socialistes européens et de ceux de Lénine [L'Étatet la Révolution, 1917] toujours en lutte contre les réformistes ou les «gauchistes » [La Maladie infantile du communisme — le « gauchisme », 1920].

Le même débat et les mêmes désaccords conduisent à la scission des partis ouvriers en « partisrévolutionnaires » (communistes) et « partis réformistes » (socialistes ou sociaux-démocrates).

Après 1960, lesaffrontements théoriques reprennent de plus belle, en particulier en France, en Italie et en Amérique latine, surles modalités de la révolution (insurrection populaire ou voie pacifique, c'est-à-dire essentiellement par lesuffrage universel).

En même temps, le débat s'approfondit sur la transition vers le communisme à partir nonpas seulement des pays du socialisme réel d'Europe et d'Asie, mais surtout des pays nouvellementindépendants (Algérie, Congo, Corée du Nord, Égypte...) ou ayant réalisé leur révolution (Cuba, Chili...).Chez Marx, la dictature du prolétariat possède des aspects assez différents selon les textes : plutôt jacobineet centralisée dans la Critique du programme de Gotha (1875), elle apparaît plus décentralisée dans La Guerrecivile en France, qui rend compte de la Commune de Paris.

La dictature révolutionnaire du prolétariat, proposéedans le premier texte, est la mise en oeuvre du programme du Manifeste : «Le prolétariat se servira de sasuprématie politique pour arracher petit à petit tout le capital à la bourgeoisie, pour centraliser tous lesinstruments de production entre les mains de l'État, c'est-à-dire du prolétariat organisé en classe dominante etpour augmenter, au plus vite, la quantité des forces productives.

Le pouvoir politique, à proprement parler, estle pouvoir organisé d'une classe pour l'oppression d'une.

autre.

Si le prolétariat, dans sa lutte contre labourgeoisie, se constitue forcément en classe, s'il s'érige par une révolution en classe dominante et commeclasse dominante détruit par la violence l'ancien régime de production, il détruit en même temps que ce régimede production les conditions de l'antagonisme des classes, il détruit les classes en général et, par là même, sapropre domination comme classe » [Manifeste du parti communiste, p.

67 et p.

69].

Si, dans ce texte, l'analyseen termes de lutte de classes est plutôt abstraite, c'est-à-dire qu'elle n'accorde pas d'intérêt à la mise enoeuvre concrète de la dictature du prolétariat, l'analyse de la Commune de Paris comble cette lacune parl'observation des pratiques démocratiques à l'intérieur de la nouvelle classe dominante, le prolétariat.Pour Marx, la Commune de Paris est exemplaire à plus d'un titre : d'une part, tous ses membres recevaient unsalaire d'ouvrier ; d'autre part, les membres élus au suffrage universel étaient révocables et liés par le mandatimpératif de leurs électeurs.

En supprimant l'armée permanente (remplacée par le peuple en armes) et lefonctionnarisme d'État, la Commune réduisait d'autant deux grandes sources de dépenses.

Par ailleurs, elleabolit le travail de nuit des compagnons boulangers ainsi que, plus généralement, les amendes infligées auxouvriers par les employeurs ; elle loue aux ouvriers les fabriques abandonnées par les capitalistes.

Telles furentles mesures indiquant la tendance de l'action d'un gouvernement du peuple par le peuple [La Guerre civile enFrance]. Ainsi, l'efficacité n'existe pas en soi, mais toujours par rapport à quelque chose qui la légitime ou non.

La justice doittoujours avoir le souci de rester juste et de s'appliquer équitablement, sans se laisser corrompre par d'autresexigences. [Conclusion] On aura compris que l'efficacité sans rapport avec la justice devient finalement inopérante, ou alors, on retournedans une jungle ; et que la justice appartient à la grandeur de l'homme.Ainsi, l'efficacité permet de vivre dans une société dynamique mais qui sait redistribuer les richesses, et qui garde laperspective du respect et de la dignité de la personne.. »

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