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Justice et liberté ?

Publié le 09/02/2004

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  Le chapitre 6 du Contrat social de Rousseau montre que seule la loi peut assurer l'égalité entre les individus. Simplement encore faut-il se mettre d'accord sur ce type d'égalité : c'est bien parce que la loi est générale en son principe , et qu'elle ne considère jamais un homme comme individu ni une action particulière, mais les sujets en corps, et les actions comme abstraites, qu'elle est générale.  Affirmer cette généralité de la loi, c'est insister chez Rousseau sur deux points précis : le premier, c'est que chacun doit s'y conformer pour que la situation entre les sujets ne dégénère  en une injustice brutale et ruineuse. Le second point concerne l'idée que la loi est une potentialité limitée pour Rousseau : elle institue des prérogatives aux individus, instituant par exemple des privilèges, classe sociale , droit à ces classes sociales, établissant un gouvernement héréditaire, mais elle est dans l'impossibilité de décider de ses choix , car seul le peuple est le commanditaire d'une telle action. ''Elle peut mais elle ne peut pas'' affirme souvent Rousseau dans ce chapitre 6 , montrant qu'en définitif , les lois sont l'acte d'une volonté générale, le peuple soumis au lois doit en être l'auteur. Mais la volonté générale doit être éduquée , car le peuple ne sait jamais trop ce qu'il veut.   L'exigence de liberté   1 Toute la question est de savoir ce que renferme cette notion même de liberté. Si l'exigence de la liberté est le pouvoir plus ou moins revendiqué de l'individu à faire ce qu'il veut, ou si la liberté consiste dans le pouvoir d'agir de l'individu dans les limites de loi et sans nuire à autrui. Il est d'ailleurs manifeste que ces deux exigences soient l'objet d'une étude détaillée chez Hegel, l'objectif pour Hegel est de déterminer laquelle de ces deux exigences est premières par rapport à la seconde. C'est toute l'opposition entre la liberté négative et la liberté subjective.
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« Exiger quelque chose, c'est demander avec insistance que cette chose se réalise parce que cela se réfère plus oumoins explicitement à une valeur transcendante, valeur pour laquelle rien ne peut être mis en balance, un droit, undevoir par exemple.

De ces exigences , il en existe deux particulièrement importantes : l'exigence de justice, c'est la volonté plus ou moins acceptée par le peuple d'un idéal d'égalité dans lasociété civile, tel un droit à l'égalité que l'on revendique, mais c'est aussi la revendication des citoyens à la justicelorsqu'ils se sentent lésés, la justice est alors cette instance qui a pour but de régler les litiges entre les citoyens.

L'exigence de liberté, quant à elle, c'est le droit de pouvoir se déplacer librement, de choisir librement, de se déciderlibrement, sans être obligé par une force supérieure contraignante.

D'où le sujet suivant : l'exigence de justice et l'exigence de liberté sont-elles séparables ? La volonté affirméed'une réalisation effective de la justice, désir d'égalité, d'équité, d'avoir accès à la Justice, comme institution, etl'exigence de liberté, ces deux exigences sont-elles fondamentalement différentes voire même antagonistes, aupoint qu'aucune unité de principe, aucun accord ne puisse être trouvé entre ces deux principes ? Plusieursproblèmes peuvent être ici déterminer.

Si en soit l'exigence de justice ne pose a prioiri aucun problème quant à sa définition, il n'en demeure pas moinsque la notion même de liberté n'est pas facile à définir, d'autant plus que le sujet nous demande de réfléchir sur« l'exigence de liberté », et pas seulement sur la liberté ? Mais de quelle exigence au juste s'agit-il ici ? Exigence dese déplacer sans contrainte, exigence de faire ce que l'on veut, et si cette exigence, cette demande se matérialisaitcomme la revendication d' un droit, quelle conséquence pourrait-on en déduire, sur le maintien de l'autre exigencequi est celle de justice !!! ou s'agit des libertés fondamentales que l'on souhaite se voir réaliser, comme le droit devote, le droit de propriété, le droit de s'assembler ect...

On comprend bien dès lors que seul un examen approfondides notions en question pourra déterminer si ces deux exigences sont séparables ou non.

A Qu'est-ce que l'exigence de justice et l'exigence de liberté ? 1 L'exigence de justice 1 L'exigence de justice est avant tout cette exigence d'égalité qui est souhaitable lorsqu'une sociététraverse des inégalités fondamentales qui la mette en péril .

Ainsi cette exigence se heurte chez Kant à l'émergence d'un pouvoir arbitraire héréditaire qui hypothèque, c'est-à-dire annule, supprime, sans cesse lapromotion sociale des individus, à cause de leurs origines sociales.

Kant alors critique cette inégalitéinstitutionnalisée : « il faut que tous les membres y puissent atteindre tout niveau de situation où peuvent l'élever à son talent, son travail et sa chance ; et il n'est pas permis à ses co-sujets de lui barrer la routeen vertu de prérogative héréditaire qui le retienne éternellement lui et ses descendants à un rang inférieurau leur.

» Si cette notion d'égalité se base sur des critères sociaux, promulgués, édictées par une partie de la population du fait de son rang, de ces attributions, il est fort à parier que cette égalité n'en est pas une, maisqu'elle se base sur une décision qui est arbitraire parce qu'elle fait justement la distinction entre les individus , etplus particulièrement entre les êtres humains et leurs dignités morales.

N'allons surtout pas croire que Kantconsidère les distinctions sociales entre les individus comme le mal absolu : non seulement Kant affirme que cesdistinctions sociales comportent une certaine utilité, puisqu' elles permettent à certain individus d'exercerpleinement leurs compétences en faveur de la société dans son ensemble , mais aussi qu'elle donne à cette sociétéun certain ordre, une certaine structure hiérarchique, qui évite la déperdition des talents, et qui permet surtout deposer ce qui ont réussi, comme des modèles à atteindre.

En fait Kant affirme des dépendances irréductibles entreles individus qui fait dire à Kant que « l'égalité de droit est toute à fait compatible avec l'inégalité de fait » .voir7.

Mais alors d'où peut-on venir le problème ? Ce que nous souhaiterions montrer , c'est qu' il y a une conception del'égalité chez Kant tout à fait originale en ce sens qu'elle ne repose pas simplement sur une conception de l'égalitécomme équilibre absolu entre les individus.

En effet , l'égalité est un droit de l'homme en tant que demande effectivedes individus à accéder à davantage de droit, eu égard à une inégalité de fait intolérable.

Ce n'est pas seulement un simple calcul arithmétique dans lequel les individus veulent être au même niveau que leurs semblables, mais aussi et surtout la conscience qu'ils ont d'avoir moins de droit par rapport aux autres.

En analysant en terme de « supériorité » et « d'infériorité » , Kant critique surtout les fondements tout à fait arbitraires sur lesquels reposent les statuts héréditaires de certains individus, statuts qui supposent en fin de compte que les individus n'ont pas à se battre comme les autres pour l'acquisition de leurs droits. 2 L'exigence de justice consiste à rechercher les origines de l'inégalité entre les hommes afin de ladiminuer par des dispositifs appropriés .

Ainsi en est-il du mécanisme ultime de l'institution de la société et en même temps de l'inégalité sociale qui est alors encléché : « telle fut ou dût être l'origine de la société et des lois , qui donnèrent de nouvelles entraves au faible et de nouvelles forces au riche , détruisent sans retour la liberténaturelle , fixèrent à jamais la loi de la propriété et de l'inégalité, d'une adroite usurpation firent un droitirrévocable ».

Ce qui apparaît alors n'est pas tant la propriété , le fruit que cueillait l'homme dans le premier état de nature lui appartenait bien, mais c'est plutôt le début d'une appropriation sans commune mesure avec lesnécessités de la survie, et en particulier de la propriété des fonds, c'est-à-dire de la source des biens , la propriétéde la terre est le meilleur exemple.

L'homme perd de ce qui lui restait de sa liberté naturelle.

Déjà esclave de son. »

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