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Kant: Les desseins de la Raison

Publié le 27/02/2008

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La raison, dans une créature, est un pouvoir d'étendre les règles et les desseins qui commandent l'usage de toutes ses forces, bien au-delà de l'instinct naturel, et elle ne connaît aucune limite à ses projets. Or, elle n'agit pas elle-même instinctivement mais a besoin d'essais, d'exercices, d'enseignements, pour progresser peu à peu d'un degré d'intelligence à l'autre. C'est pourquoi il faudrait à chaque homme une vie démesurément longue pour lui apprendre à faire un plein usage de toutes ses dispositions naturelles ; ou bien, si la nature n'a assigné à sa vie qu'une courte durée (ce qui s'est effectivement passé), elle a alors besoin d'une série, peut-être indéfinie, de générations, dont l'une transmet à l'autre ses lumières, pour porter enfin les germes mis dans notre espèce au degré de développement pleinement conforme à son dessein. Kant.Le progrès, qui permet à la nature d'accomplir ses desseins et dont l'instrument essentiel est la raison, est le fruit de l'accumulation des connaissances par les générations successives : telle est l'Idée générale de ce texte qui souligne que chaque génération contribue aux progrès de l'humanité. voici un texte qui se structure en deux parties, l'une concernant la raison, l'autre la notion de progrès ; ces parties se divisent elles-mêmes en deux. Vous avez donc une argumentation en quatre étapes, vous devrez très soigneusement examiner les définitions de la raison et du progrès que Kant vous propose dans ce texte, définitions que ne sont plus acceptées de nos jours.
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« progresser vers un monde moral, c'est-à-dire le plein développement pour l'homme de sa culture puis de sa moralitécomme fin dernière de l'homme et de la nature.

La question d'un progrès par degré est alors essentiel et nous faitcomprendre que ce progrès de la raison universelle ne se fera pas rapidement mais constituera plutôt un progrèslent et une quête presque asymptotique que seul peut réaliser.

Transition : Ainsi la raison doit progresser mais surtout s'éduquer afin de développer pleinement ses capacités mais l'on ne peutattendre de progrès immédiat mais simplement sur le long terme.

Et c'est pourquoi la notion d'histoire est siimportante.

II – Les desseins de la raison a) En effet, dans l'article premier a défini que les dispositions naturelles de l'homme devenait se développerentièrement suivant un but.

Ce but n'est autre que la définition d'un homme quasi suprasensible, du moins un êtrecultivé et moral ce qui passe par le développement complet de sa raison et de ses connaissances.

Or ledéveloppement de cette raison et c'est qui fait tout l'objet de ce second article ne se sont pas développé demanière informe dans tous les individus mais dans l'espèce.

Il faut bien voir alors la dichotomie entre l'espèce etl'individu.

L'individu dans l'histoire du développement de cette raison n'a quasiment pas d'existence sauf les géniesqui font progresser individuellement l'humanité.

Et c'est pourquoi l'histoire doit être universelle car le salut del'homme ne viendra pas d'un homme providentiel mais bien du progrès de toute l'espèce.

C'est ce qui explique quechaque homme ne pourra pas faire un usage complet de sa raison même s'il y passait une vie.

La condition del'homme est tel que pour obtenir ce progrès il doit s'éduquer et éduquer les générations suivantes et ainsi de suite.b) L'alternative entre une longue vie et une succession de génération trouve bien vite sa réponse.

La nature,économe dans ses principes ce qui est une thèse de Kant toujours affirmé dans ses textes, agit avec parcimonie etfait le choix d'un développement progressif et long.

Il faut comprendre que la succession des générations doitpermettre alors de développer les perfections de l'homme a un point tel que nul homme seul ne pourrait y parvenir.Or l'homme étant un être biologique et partant mortel, il apparaît plus rationnel et économe que les dispositions sedéveloppent dans l'ensemble plutôt que dans le particulier.

En somme, l'individu compte face à l'espèce dont il n'estqu'un maillon.

Et cette volonté de la nature se comprend dans le sens où la nature a voulu que l'homme progressepar ses propres efforts en dépassant ainsi le simple agencement mécanique que lui a offert la nature.

Et c'est en cesens, que Kant parle d'un démesurément long.

La providence de la nature doit conduire l'homme a sa fin dernière mais rien n'indique que le progrès se fera automatiquement.

En ce sens, il est certain que la fin arrivera, c'est-à-direque l'homme parviendra à ce stade mais seulement au prix d'un effort librement consenti ou extorqué.

Quoi qu'il ensoit, il faut bien voir que c'est la notion de travail qui en dernier ressort est essentiel pour comprendre la destinéehumaine.

C'est pourquoi Kant fait de cette nécessité du travail la chose la plus importante pour l'homme.c) En effet, Le travail définit l'homme et cela par le travail aussi de sa raison.

Le travail, c'est d'abord l'obéissance ;travailler c'est reconnaître le poids du monde, sa réalité, s'y soumettre – et cela est à tous les points de vue ; quele travail soit transformation de la matière, accomplissement d'une fonction, il implique une soumission aux lois de cequi est autre.

Mais le travail est aussi en même temps subjectivité et liberté ; par et dans le travail l'homme opèrel'acte qui le caractérise de la manière la plus intime : le projet, qui est pure idéalité.

Liberté et obéissance s'unissentainsi systématiquement dans la notion de travail.

Dans le travail, comme formation de l'homme, la raison apparaîthistorique.

Dans le travail aussi, comme formation du monde, l'histoire apparaît rationnelle.

Modifiant le monde,l'homme se modifie aussi lui-même ; il cultive le monde et du même coup se cultive.

La soumission au réel, l'histoire,réalise la raison ; inversement la raison devient historique et concrète en travaillant.

La philosophie de l'éducationdécouvre son principe au plus profond de la pensée de l'histoire : l'homme est œuvre de soi.

Ce dessein de l'hommesera notamment affirmé dans la Critique de la faculté de juger dans la définition d'un monde moral ou d'une République éthique.

Conclusion : La raison est donc cette faculté de connaître qui nous permet de dépassement simplement notre conditionanimal et se détache en ce sens que l'instinct purement animal.

Du point de vue de la fin de l'histoire, la raison doitse développer entièrement et nécessite pour cela une longue éducation.

C'est pourquoi l'amélioration de l'homme, lafin de l'histoire ainsi que le développement complet de la raison n'est pas à attendre de l'individu mais de l'espècec'est-à-dire suivant les générations.

Il s'agit alors de travailler à notre avenir en nous produisant nous-mêmes et enéduquant les générations futures afin qu'elles poursuivent les progrès commencés et atteignent cette fin.. »

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