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KANT: Génie, habileté et originalité

Publié le 05/05/2005

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Il est facile maintenant de comprendre ce qui suit : 1 ° Le génie est le talent de produire ce dont on ne peut donner de règle déterminée, et non pas l'habileté qu'on peut montrer en faisant ce qu'on peut apprendre suivant une règle ; par conséquent, l'originalité est sa première qualité. 2 ° Comme il peut y avoir des extravagances originales, ses productions doivent être des modèles, elles doivent être exemplaires et, par conséquent, originales elles-mêmes ; elles doivent pouvoir être proposées à l'imitation, c'est-à-dire servir de mesure ou de règle d'appréciation. 3 ° I1 ne peut lui-même décrire ou montrer scientifiquement comment il accomplit ses productions, mais il donne la règle par une inspiration de la nature et ainsi l'auteur d'une production, en étant redevable à son génie, ne sait pas lui-même comment les idées s'en trouvent en lui ; il n'est pas en son pouvoir d'en former de semblables à son gré et méthodiquement, et de communiquer aux autres des préceptes qui les mettent en état d'accomplir de semblables productions. KANT

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« pour l'imitation.Cela sous-entend que le génie se distingue de la folie en ceci que sa production est consciente etvolontaire, alors que le fou commet ses extravagances sans savoir ce qu'il fait, et ne peut pour cela servirde modèle.Le génie, au contraire, produit des oeuvres qui peuvent être proposées à l'imitation.

Ainsi, dans les écolesd'art, les élèves tentent d'imiter le style du maître lorsqu'ils apprennent les techniques de base de la peintureou de la sculpture.

Ce à quoi s'oppose cet extrait: Le génie se distingue donc du technicien en ce que, contrairement à ce dernier, il ne peut décrire oumontrer quelle méthode il utilise pour accomplir ses productions, car il ne la possède pas sous la forme d'unerecette formulée comme une règle qui constituerait un savoir (« une science ») qu'il pourrait, de ce fait,montrer « scientifiquement »Al invente la règle en même temps qu'il crée et, en ce sens, la découvre en laréalisant, « par une inspiration de la nature ».Cela signifie qu'il y a dans le génie un élément naturel que nous appelons un « don » : l'artiste élabore sonoeuvre spontanément, sans avoir conscience d'inventer les règles qui ordonnent sa construction.

Cettenouvelle définition proposée par Kant institue, entre l'artiste et l'artisan, une distinction que les penseurs del'Antiquité ignorèrent.

Pour Platon, par exemple, seule existait la technè, dénomination qui recouvrait aussibien le savoir-faire du potier celui de l'artiste.L'art n'était alors considéré que comme une technè parmi d'autres, et c'est pourquoi Platon peut qualifier lepeintre d'« illusionniste » et lui reprocher de ne rien connaître de ce qu'il représente, par rapport à un artisanqui connaît les propriétés des objets qu'il fabrique.

Les arguments avancés par Platon dans sa critiqueméconnaissent la distinction que nous faisons aujourd'hui entre une activité de fabrication matérielle(l'artisanat) et une oeuvre de création intellectuelle (l'art).Pour Kant, en revanche, il n'y a pas à savoir comment se fabrique un lit pour le représenter artistiquement.Ce qui commande l'oeuvre d'art, le génie, est sans rapport avec ce qui guide la main de l'artisan, l'applicationd'un savoir-faire clairement formulable.

KANT (Emmanuel). Né et mort à Königsberg (1724-1804).

Fils d'un sellier d'origine écossaise, il fit ses études à l'Université de Königsberg, et s'intéressa davantage à la physique et à la philosophie qu'à la théologie.

En 1755, ilest privat-dozent de l'Université de sa ville natale, puis il est nommé professeur extraordinaire de mathématiques etde philosophie.

En 1770, il devient titulaire de la chaire de logique et de métaphysique.

Il vécut dans une demi-retraite pendant onze ans ; puis, commença la publication de ses grands livres, les trois Critiques.

La Révolutionfrançaise l'enthousiasma, et l'on raconte qu'il ne se détournait de sa promenade, minutieusement réglée, que pouren aller apprendre les nouvelles.

Il fut, en 1793, réprimandé par Frédéric-Guillaume II pour deux ouvrages sur lapolitique et la religion.

A la mort du Roi, il reprit sa plume et dévoila l'affaire.

Kant mourut le 12 février 1804, aprèsune très longue agonie.

— A ses débuts, Kant fut un disciple de Leibniz et de Wolff.

Il considère la science commeun fait, dont la possibilité, plus que l'existence, doit nous préoccuper.

La lecture de Rousseau lui fait aussiconsidérer la moralité comme un fait.

Nous retrouvons, en conclusion du système kantien, comme postulats, lescroyances dont Kant a ruiné la valeur dogmatique.

Lui-même a défini son entreprise ainsi : « J'ai remplacé le savoirpar la foi.

» — Le monde sensible est seul donné à notre expérience et à notre connaissance : ce sont les faits, lesdonnées de la sensation.

Le monde intelligible est une« illusion théorique».

Le pouvoir de la raison pure est illusoire.Les principes de l'entendement pur ne sont pas applicables aux noumènes, mais seulement aux phénomènes ; c'estla dialectique transcendante.

La raison doit reconnaître ses propres limites ; limiter la raison, c'est réaliser sonobjectivité.

— La connaissance se ramène à deux éléments : le monde sensible, ou phénomènes liés à l'espace et autemps et le monde intelligible, ou chose en soi, noumènes, pur objet de pensée.

L'intuition et le concept sont lessources de la connaissance.

— Mais, intellectuellement, il nous est impossible de parvenir à la connaissance dumonde intelligible.

— L'espace et le temps sont les conditions de toute connaissance ; pour qu'un objet possède uneréalité objective, il faut qu'il soit placé dans l'espace et le temps.

L'espace et le temps sont les formes a priori detoutes les données empiriques.

C'est ce qu'analyse Kant dans son esthétique transcendantale ou analyse de lasensibilité.

Les représentations données par ces deux éléments sont liées entre elles par la raison finie, à l'aide descatégories, ou principes de l'entendement pur.

Les catégories (analytique transcendantale) qui dessinent les limitesde la vérité, sont les produits d'une force et non pas l'attribut d'une substance.

Elles sont posées à l'occasion del'expérience, mais la dépassent.

La quantité, la qualité, la relation et la modalité sont les classes de jugement ;. »

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