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KANT: une histoire universelle

Publié le 03/05/2005

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kant
Une tentative philosophique pour traiter l'histoire universelle en fonction du plan de la nature, qui vise à une unification politique totale dans l'espèce humaine, doit être envisagée comme possible... KANT
•   Comment comprenez-vous : « traiter l'histoire universelle en fonction du plan de la nature « ? •   En quoi cette tentative philosophique est-elle avantageuse pour le dessein de la nature ? Rappelons que son dessein, selon Kant, est de « réaliser un état dans lequel elle puisse amener à leur développement intégral les facultés de l'homme « (Idée d'une histoire universelle, 1784, d'où est tiré ce texte). •   Comment expliquer que la nature agisse « dans le jeu de la liberté humaine « ? •   Quelle est l'importance de ce texte par rapport à la conception classique de l'histoire et à celle que développera Hegel ?

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« C'est donc l'homme en tant qu'espèce qui est concerné.

L'homme, animal raisonnable mais contradictoire, qui parson « insociable sociabilité » a, à la fois, un penchant à s'associer (« car dans un tel état, il se sent plus qu'hommepar le développement de ses dispositions naturelles ») et un penchant à s'isoler (« car il trouve en lui le caractèred'insociabilité qui le pousse à vouloir tout diriger dans son sens »).Société elle-même parfaitement contradictoire, puisqu'elle doit à la fois assurer le maximum de liberté aux hommesqui la composent et imposer aussi le maximum de déterminations et de garanties pour limiter cette liberté, afin quela liberté de chacun soit compatible avec celle d'autrui.

C'est une propriété naturelle des hommes « de ne pouvoircoexister sans la contrainte et la domination de leur semblable.

Ils doivent être disciplinés en tant qu'animaux etrégis par des commandements.

C'est par l'esprit de communauté, et par lui seulement, qu'ils peuvent se servir deleur liberté » (Réflexions, 1227).

Aussi « ce n'est, dit Kant, que dans une telle société que la nature peut réaliserson dessein suprême ».

Mais si c'est seulement dans l'enclos de la société civile que l'humanité peut développertoutes ses dispositions, il ne sert à rien de travailler à une constitution civile parfaite au sein d'une communauté, sila guerre règne dans les relations extérieures d'État à État.

Se pose donc la question concrète des relationsantagonistes entre les États.

D'où l'idée d'une Société des Nations « où chacun, y compris le plus petit État,pourrait attendre la garantie de sa sécurité et de ses droits, non pas de sa propre puissanceou de la propre appréciation de ses droits, mais uniquement [...] d'une force unie et d'une décision prise en vertudes lois fondées sur l'accord des volontés » (Idée d'une histoire universelle, Septième proposition).

Si chimérique quepuisse paraître une telle idée, c'est, selon Kant, le seul moyen pour les hommes de sortir de la situation misérable oùils se mettent les uns les autres.

Il s'agit : « de forcer les États à adopter la résolution (même si ce pas leur coûtebeaucoup) que l'homme sauvage avait acceptée jadis tout aussi à contrecoeur : résolution de renoncer à la libertébrutale pour chercher repos et sécurité dans une constitution conforme à des lois ».Et Kant voit plus loin encore :« Un jour enfin, en partie par l'établissement le plus adéquat de la constitution civile sur le plan intérieur, en partiesur le plan extérieur par une convention et une législation commune, un état de choses s'établira qui, telle unecommunauté civile universelle, pourra se maintenir par lui-même comme un automate » (Idée d'une histoireuniverselle, Septième proposition).C'est là qu'aura lieu « l'unification politique totale dans l'espèce humaine », dans un État cosmopolitique universel,qui réalisera enfin le plan caché de la nature.

Cette idée est reprise ultérieurement par Kant dans son Projet de paixperpétuelle (1795), dont l'humanité, pense-t-il, se rapprochera toujours davantage.Kant ne fait pas oeuvre d'historien.

Réfléchissant sur l'histoire des hommes, il affirme qu'on ne peut pas, ens'appuyant sur l'expérience, prouver que l'histoire a unsens : celui du progrès moral de l'espèce humaine.

Mais on peut le penser et, même, c'est un devoir de se placersous cette Idée.

La raison pratique (la morale) commande absolument aux hommes de mettre fin aux guerres.

Peuimporte que cette idée puisse paraître chimérique.

Le devoir nous impose d'agir et de faire tout ce qui est en notrepouvoir pour que le monde soit en accord avec ce que notre raison exige.

C'est pourquoi Kant considère commel'une des fins essentielles de l'humanité l'établissement de relations internationales régulières et la constitution d'uneconfédération des États qui protégerait, par la force commune de tous, les droits de chacun d'eux, même et surtoutdes plus faibles.On est encore loin, aujourd'hui, d'une communauté civile universelle.

On peut cependant constater des débuts deréalisation avec la S.D.N.

(Société des Nations), créée en 1920, dont l'objectif était de garantir la paix et la sécuritéinternationale.

Elle ne survécut pas à la Seconde Guerre mondiale, mais l'O.N.U.

la remplaça. KANT (Emmanuel). Né et mort à Königsberg (1724-1804).

Fils d'un sellier d'origine écossaise, il fit ses études à l'Université de Königsberg, et s'intéressa davantage à la physique et à la philosophie qu'à la théologie.

En 1755, ilest privat-dozent de l'Université de sa ville natale, puis il est nommé professeur extraordinaire de mathématiques etde philosophie.

En 1770, il devient titulaire de la chaire de logique et de métaphysique.

Il vécut dans une demi-retraite pendant onze ans ; puis, commença la publication de ses grands livres, les trois Critiques.

La Révolutionfrançaise l'enthousiasma, et l'on raconte qu'il ne se détournait de sa promenade, minutieusement réglée, que pouren aller apprendre les nouvelles.

Il fut, en 1793, réprimandé par Frédéric-Guillaume II pour deux ouvrages sur lapolitique et la religion.

A la mort du Roi, il reprit sa plume et dévoila l'affaire.

Kant mourut le 12 février 1804, aprèsune très longue agonie.

— A ses débuts, Kant fut un disciple de Leibniz et de Wolff.

Il considère la science commeun fait, dont la possibilité, plus que l'existence, doit nous préoccuper.

La lecture de Rousseau lui fait aussiconsidérer la moralité comme un fait.

Nous retrouvons, en conclusion du système kantien, comme postulats, lescroyances dont Kant a ruiné la valeur dogmatique.

Lui-même a défini son entreprise ainsi : « J'ai remplacé le savoirpar la foi.

» — Le monde sensible est seul donné à notre expérience et à notre connaissance : ce sont les faits, lesdonnées de la sensation.

Le monde intelligible est une« illusion théorique».

Le pouvoir de la raison pure est illusoire.Les principes de l'entendement pur ne sont pas applicables aux noumènes, mais seulement aux phénomènes ; c'estla dialectique transcendante.

La raison doit reconnaître ses propres limites ; limiter la raison, c'est réaliser son. »

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