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KANT: l'histoire universelle

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

kant
Une tentative philosophique pour traiter l'histoire universelle en fonction du plan de la nature, qui vise à une unification politique totale dans l'espèce humaine, doit être envisagée comme possible et même comme avantageuse pour ce dessein de la nature. - C'est un projet à vrai dire étrange, et en apparence extravagant, que de vouloir composer une histoire d'après l'idée de la marche que le monde devrait suivre, s'il était adapté à des buts raisonnables certains ; il semble qu'avec une telle intention, on ne puisse aboutir qu'à un roman. Cependant, si on peut admettre que la nature même, dans le jeu de la liberté humaine, n'agit pas sans plan ni sans dessein final, cette idée pourrait bien devenir utile ; et, bien que nous ayons une vue trop courte pour pénétrer dans le mécanisme secret de son organisation, cette idée pourrait nous servir de fil conducteur pour nous représenter ce qui ne serait sans cela qu'un agrégat des actions humaines comme formant, du moins en gros, un système. Partons en effet de l'histoire grecque, la seule qui nous transmette toutes les autres histoires qui lui sont antérieures ou contemporaines, ou qui du moins nous apporte des documents à ce sujet ; suivons son influence sur la formation et le déclin du corps politique du peuple romain, lequel a absorbé l'Etat grec ; puis l'influence du peuple romain sur les Barbares qui a leur tour le détruisirent, pour en arriver jusqu'à notre époque ; mais joignons-y en même temps épisodiquement l'histoire politique des autres peuples, telle que la connaissance en est peu a peu parvenue à nous par l'intermédiaire précisément de ces nations éclairées. On verra alors apparaître un progrès régulier du perfectionnement de la constitution politique dans notre continent (qui vraisemblablement donnera un jour des lois à tous les autres). Bornons-nous donc a considérer la constitution politique et ses lois d'une part, dans la mesure où les deux choses ont, par ce qu'elles renfermaient de bon, servi pendant un certain temps a élever des peuples (du même coups a élever les arts et les sciences), et à les faire briller, mais dans la mesure aussi où ils ont servi a précipiter leur chute par des imperfections inhérentes à leur nature (en sorte qu'il est pourtant toujours resté un germe de lumières, germe qui, au travers de chaque révolution se développant davantage, a préparé un plus haut degré de perfectionnement) ; alors nous découvrirons un fil conducteur qui ne sera pas seulement utile à l'explication du jeu embrouillé des affaires humaines ou à la prophétie politique des transformations civiles futures - (profit qu'on a déjà tiré de l'histoire des hommes, tout en ne la considérant que comme le résultat incohérent d'une liberté sans règle) - ; mais ce fil conducteur ouvrira encore (ce qu'on ne peut raisonnablement espérer sans présupposer un plan de la nature) mais ce fil conducteur ouvrira encore (ce qu'on ne peut raisonnablement espérer sans présupposer un plan de la nature une perspective consolante sur l'avenir ou l'espèce humaine nous sera représentée dans une ère très lointaine sous l'aspect qu'elle cherche de toutes ses forces à revêtir : s'élevant jusqu'à l'état où tous les germes que la nature a placés en elle pourront être pleinement développés et où sa destinée ici-bas sera pleinement remplie. Une telle justification de la nature ou mieux de la Providence n'est pas un motif négligeable pour choisir un centre particulier de perspective sur le monde. Car à quoi bon chanter la magnificence et la sagesse de la création dans le domaine de la nature où la raison est absente ; à quoi bon recommander cette contemplation, si, sur la vaste scène où agit la sagesse suprême, nous trouvons un terrain qui fournit une objection inéluctable et dont la vue nous oblige a détourner les yeux avec mauvaise humeur de ce spectacle ? Et ce serait le terrain même qui représente le but final de tout le reste : l'histoire de l'espèce humaine. Car nous désespérerions alors de jamais rencontrer ici un dessein achevé et raisonnable, et nous ne pourrions plus espérer cette rencontre que dans un autre monde.KANT
 
Thème du texte : l’histoire, en tant qu’elle peut être objet de progrès pour l’homme.
 
Thèse de l’auteur : une étude de l’histoire, orientée sur la politique et les divers empires des grecs à ses jours, permet de voir une fin dans l’histoire : le progrès politique.
 
Les enjeux : Démontrer que l’histoire à un sens ;
                       Mettre en lumière l’aspect progressiste du sens de l’histoire ;
                       L’histoire ne peut être dissociée de l’homme ;
                       C’est dans sa lecture que l’histoire prend son sens ;
                       On ne peut prévoir l’histoire, mais on peut la comprendre ;

kant

« Raison. Finalité. L'histoire, en tant qu'outil de la raison pour faire progresser l'homme est impossible.

La notion d'histoirene dépend pas de la raison.

La fin que la raison se donne ne peut corroborer une éventuelle fin del'histoire. 1.2.

Lignes 4 à 8.

Comment comprendre l'histoire ? Notions : Nature. Liberté. Prise sous l'angle de la nature, en tant qu'elle à un dessein propre, l'histoire peut se comprendrecomme ayant une fin : L'homme, dans sa liberté (c'est-à-dire, sans déterminisme historique) est alorsapte de voir, dans son histoire, une ligne d'avancement. 2.2 Lignes 9 à 17.

Quelle fin pour l'histoire ? 2.1.

Lignes 9 à 15.

L'histoire européenne. Notions : Histoire politique. Nations éclairées. Sous le spectre de l'histoire des principaux peuples européens, Kant associe le thème politique de cespeuples à celui d'autres peuples.

Ainsi, il comprend dans une histoire politique qui peut être sujetd'étude.

Les nations des lumières, auxquelles il appartient, peuvent alors s'y référer pour comprendrela marche de l'histoire.

(L'homme peut dégager un mode de fonctionnement général, un système). 2.2.

L'histoire ayant pour fin le progrès. Notions : Progrès. Lois. L'histoire, vue sous l'angle abordé ci-dessus, dégage donc une idée de progrès politique.

C'est-à-direque l'on peut constater que l'homme améliore sa vie en commun au fur et à mesure de l'histoire.

Cetteconstitution politique donne alors des lois qui peuvent avoir un caractère universel, puisqu'elles onttrait à l'histoire comprise dans le dessein de la nature. Conclusion. L'histoire ne peut être prévue.

Elle ne se détermine qu'au moment même où elle s'écrit.

Aussi, nous ne pouvonsraisonnablement y voir une fin.

Cependant, si la raison ne peut le permettre, la compréhension de l'histoire sousl'égide d'un plan naturel, n'enlevant en rien sa liberté à l'homme, est tout de même possible.

C'est sous cet aspectque l'homme pourra trouver une fin dans l'histoire.

Cette fin se traduisant, par le regard porté sur les civilisationsayants faits l'Europe, en progrès politique.

L'histoire permet alors de dégager des lois qui puissent être universelles. Pour Kant, l'histoire n'est pas écrite.

Le progrès n'étant, en pratique, pas une fatalité, l'homme doit faire comme si ilpouvait l'orienter, vers un état de droit.. »

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