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Kant: La morale

Publié le 16/01/2004

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Kant: La morale

Dans la phrase : « Le ciel étoilé au-dessus de moi et la loi morale en moi », le ciel étoilé représente la légalité et la nécessité du monde extérieur, du monde offert aux sens, et la loi morale en moi « commence au moi invisible», et «élève infiniment ma valeur». L’homme est ainsi soumis à une double légalité, naturelle d’une part, morale de l’autre.

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« qu'un joyau, de son éclat à elle comme quelque chose qui a en soi sa valeur tout entière». 2° LE RIGORISME DE L'IMPÉRATIF CATÉGORIQUE A partir de là nous comprenons qu'un impératif hypothétique (celui qui est soumis à une condition) n'est pas un impératif moral (par exemple : ne vole pas si tu ne veux pas aller en pri son).

L'impératif moral est toujours catégorique, c'est-à-dire sans condition (ne mens pas, aime ton prochain comme toi-même !) Par là l'impératif catégorique est universel et ne saurait changer avec les circonstances. Il reste à se demander comment il se fait que la conscience morale qui se confond avec notre raison s'exprime sousla forme d'un impératif, d'un ordre brutal.

C'est que l'homme n'est pas seulement un être raisonnable.

II est un être de chair. Il a une sensibilité, des tendances, des passions ; sa nature sen sible n'est pas toujours disposée à suivre les indications de la raison.

Si la raison parle sous la forme sévère du devoir, c'est parce qu'il faut imposer silence à notre nature charnelle, parce qu'il faut au prix d'un effort plier l'humaine volonté à la loi du devoir.

Ainsi l'obligation, tout en prenant sa source à l'intérieur de notre conscience, n'en est pas moins transcendante à l'égard de notre nature.

Le domaine de la morale n'est donc plus celui de la nature (soumission animale aux instincts) mais n'est pas encore celui de la sainteté (où la nature transfigurée par la grâce éprouverait un attrait instinctif et irrésistible pour les valeurs morales).

Le mérite moral se mesure précisément à l'effort que nous faisons pour soumettre notre nature aux exigences du devoir. Il faut bien comprendre la signification philosophique de ce rigorisme.

Kant ne nous dit pas que l'honnête homme est exclusivement celui qui fait son devoir douloureusement, péni blement et par contrainte.

Il plaint même celui qui fait son devoir sans joie et seulement comme une corvée.

Il admet, au point de vue pédagogique, que pour conduire un esprit cor rompu dans la voie du bien moral on puisse avoir besoin de lui représenter son avantage personnel, de l'effrayer par la crainte d'un dommage ou d'éveiller en lui des sentiments généreux.

Mais au point de vue philosophique il maintient que c'est la pure maxime de la raison qui est le fondement de la morale. Tant mieux, après tout, si l'honnête homme fait son devoir avec plaisir, mais il importe de souligner que ce n'est pas la recherche de ce plaisir qui qualifie son acte comme comporte ment moral.

Ce n'est pas le plaisir pris comme but qui fonde l'action morale de l'honnête homme. 3° LE LOGICISME DE KANT L'action morale est pour Kant celle qui n'a d'autre souci que de respecter la forme même de la raison.

Et nos devoirs peuvent se déduire a priori de la structure formelle de la raison.

Ainsi la morale apparaît rigoureusement comme une logique de l'action. a) Le premier principe de la raison est d'éviter la contradiction.

D'où la première maxime de l'impératif catégorique : «Agis toujours de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée en règle universelle».

Avant d'agir nous sommes tenus de nous demander : «Et si tout le monde en faisait autant?» afin d'examiner si la maximede notre action ne se détruit pas elle-même du fait d'une contradiction interne.

Ainsi je ne puis me proposer pour maxime de ne pas restituer le dépôt qu'on m'a confié, ou de voler, ou de mentir.

Car de tels préceptes ne sauraient être universalisés sans contradiction. b) Le respect dû à la raison s'étend évidemment au sujet raisonnable, c'est-à-dire à la personne humaine.

II fautfaire à Kant une place d'honneur à l'origine du courant personnaliste, d'abord parce qu'il insiste sur l'autonomie de la personne humaine qui ne relève que d'elle-même, ensuite parce qu'il exige le respect de la personne humaine.

Lapersonne raison nable n'est pas seulement la source des valeurs, elle est aussi la valeur par excellence.

D'où la seconde maxime : «Agis toujours de telle sorte que tu traites l'humanité en toi et chez les autres comme une fin et jamais comme un moyen» (à partir de cette maxime on condamnera aisément l'esclavage et plus généralement toute forme d'exploitation de l'homme par l'homme). c) La troisième maxime souligne l'importance de l'autonomie morale : je suis soumis à une loi dont je suis moi-mêmele législateur et tous les hommes, sujets raisonnables, se trouvent soumis à la même loi.

«Agis toujours de telle sorte que tu considères ta volonté raisonnable comme instituant une législation universelle.» La société idéale apparaît alors comme une république d'hommes libres dont l'harmonie résulte de ce que chacun pose pour lui- même ainsi que pour les autres des règles universellement valables.

Dans cette société démocratique le subordonné obéira au chef sans renier l'autonomie de la conscience parce que ce que son chef lui com mande est ce que sa propre raison (qui est la raison universelle) lui dicte.

Lui-même s'il était chef donnerait donc exactement les mêmes ordres.

Ceci éclaire l'idée chère à Rousseau de volonté générale.

La volonté générale n'est plus ici le capricecontingent d'une majorité électorale, mais l'expression pure et simple des exigences de la raison universelle.

Dès lors le chef n'est plus de droit divin et s'il est un tyran qui trahit les exi gences de la raison, le peuple a le droit, mieux le devoir, de lui demander de renoncer à son poste. Cette théorie kantienne de l'obligation en impose par son caractère systématique.

Elle appelle pourtant bien des réserves. Et tout d'abord on peut indiquer l'insuffisance de son formalisme.

Accordons à Kant que la bonne intention est la condition nécessaire de la valeur morale d'un acte.

Elle n'est pas une condition suffisante.

Certes Kant ne. »

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