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KANT: La philosophie n'est que la simple idee d'une science possible

Publié le 03/05/2005

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La philosophie n'est que la simple idée d'une science possible qui n'est donnée e part in concreto, mais dont on cherche à s'approcher par différentes voies jusqu'à ce qu'on ait découvert l'unique sentier qui y conduit, mais qu'obstruait la sensibilité, et que l'on réussisse, autant qu'il est permis à des hommes, à rendre la copie jusque-là manquée, semblable au modèle. Jusqu'ici on ne peut apprendre aucune philosophie ; car où est-elle, qui la possède et à quoi peut-on la reconnaître ? On ne peut qu'apprendre à philosopher, c'est-à-dire à exercer le talent de la raison dans l'application de ses principes généraux à certaines tentatives qui se présentent, mais toujours avec la réserve du droit qu'a la raison de rechercher ces principes eux-mêmes à leurs sources et de les confirmer ou de les rejeter. KANT
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« peut se retourner vers le passé pour apprendre une philosophie.

D'où la thèse centrale de Kant : « On ne peutqu'apprendre à philosopher.

» Ce qui implique que notre activité vers la philosophie soit orientée sur le futur.

Il s'agitbien, on le vérifie encore ici, d'un projet.

Qu'est ce donc que cette activité d'apprentissage orientée vers laphilosophie ? Kant nous fournit une réponse concernant le moyen (ou disons l'outil) : philosopher c'est user («exercer ») de la raison dans ses principes généraux.

Il reste obscur, dans ce fragment de texte, sur le domaine(appliquer les principes généraux de la raison à certaines tentatives qui se présentent, sans en dire plus sur cestentatives).

La raison est une faculté propre à l'homme qui peut ou doit toujours justifier de ses propres principes.Autrement dit, il n'y a pas, pour Kant, de limites à l'investigation que la raison doit porter sur elle-même.

C'est cetteinvestigation de la raison (et de ses principes) par la raison elle-même qui définit donc la philosophie. Intérêt du texte Le texte de Kant juge indirectement toute philosophie passée (« toutes les tentatives faites pour philosopher ») etplus particulièrement sans doute la philosophie dont il a été lui-même pendant très longtemps l'élève : celle deLeibniz transmise par Wolf.

Philosophie qu'il a apprise, comme il ledit, « à l'école » et dont il a mis tant de temps à se détacher.

Il y a donc dans ce texte une part incontestabled'autobiographie, même si elle est exprimée de façon particulièrement discrète.Mais penser par concepts (ce qui pour Kant est la définition de la philosophie, tandis que penser par construction deconcepts est la définition des mathématiques) est toujours une activité radicalement différente de celle qui consisteà apprendre la manière dont, dans un système philosophique quelconque, sont agencés les concepts.

Seule l'activitéqui consiste à penser par soi-même est proprement une activité philosophique.

Elle est à reprendre chaque fois, à labase, par chacun de ceux qui prétendent exercer librement l'activité de la raison.Kant estime que la philosophie ne se réduit pas à être un concept « scolastique », qu'il y a un concept « cosmique »de la philosophie, comme science du rapport qu'a toute connaissance aux fins essentielles de la raison, et qu'à cetitre « le philosophe est le législateur de la raison ».

Mais Kant de continuer à penser que « c'est trop orgueilleuxque de s'appeler soi-même un philosophe, et de prétendre être arrivé à égaler le type qui n'existe qu'en idée ». Mise en question Qu'on ne puisse apprendre qu'à philosopher, c'est-à-dire à « exercer [pour soi-même] le talent de la raison » estvraisemblable.

Mais à quoi sert la tentative de Kant de se faire lui-même le « législateur de la raison » si cettetentative est vouée à l'échec, au moment où elle s'entre-prend, ou si, dans aucun cas, elle n'est communicable.Certes, c'est pour soi qu'on philosophe, en s'exerçant à l'usage des concepts, mais en même temps on n'engage unetelle activité que pour obtenir des résultats, qui n'ontd'intérêt que s'ils sont communicables et transmissibles : sinon la philosophie serait certes une activité noble, maistotalement repliée sur elle-même, ne présentant de valeurs que pour celui qui l'exerce.

A la limite, selon le mot deValéry, un pur jeu d'idées... Conclusion On reconnaîtra avec Kant que la philosophie ne s'apprend pas comme les mathématiques.

Cela ne veut pas dire quela philosophie ne se travaille pas et que quiconque peut s'improviser philosophe.

II est impossible d'exercer le talentde sa raison sans un travail scolaire et prosaïque.

En outre, c'est la fréquentation des philosophes qui l'ont précédéet le résultat de sa philosophie critique qui permettent à Kant d'affirmer que la philosophie ne s'apprend pas.

C'estdonc sa propre philosophie que Kant enseigne quand il prétend que la philosophie ne s'apprend pas. KANT (Emmanuel). Né et mort à Königsberg (1724-1804).

Fils d'un sellier d'origine écossaise, il fit ses études à l'Université de Königsberg, et s'intéressa davantage à la physique et à la philosophie qu'à la théologie.

En 1755, ilest privat-dozent de l'Université de sa ville natale, puis il est nommé professeur extraordinaire de mathématiques etde philosophie.

En 1770, il devient titulaire de la chaire de logique et de métaphysique.

Il vécut dans une demi-retraite pendant onze ans ; puis, commença la publication de ses grands livres, les trois Critiques.

La Révolution. »

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