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KANT: Tous les impératifs ordonnent ou hypothétiquement ou catégoriquement

Publié le 05/05/2005

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Tous les impératifs ordonnent ou hypothétiquement ou catégoriquement. Les impératifs hypothétiques représentent la nécessité pratique d'une action possible comme moyen pour quelque chose d'autre qu'on désire (ou du moins qu'il est possible qu'on désire) obtenir. L'impératif catégorique serait celui qui représenterait une action comme étant par elle-même, et indépendamment de tout autre but, objectivement nécessaire. (...) Il y a un impératif qui nous ordonne immédiatement une certaine conduite, sans avoir lui-même pour condition une autre fin relativement à laquelle cette conduite ne serait qu'un moyen. Cet impératif est catégorique. Il ne concerne pas la matière de l'action et ce qui doit en résulter, mais la forme et le principe d'où elle résulte elle-même, et ce qu'elle contient d'essentiellement bon réside dans l'intention, quel que soit d'ailleurs le résultat. Cet impératif peut être nommé impératif de la moralité. (...) Quand je conçois un impératif hypothétique en général, je ne sais pas d'avance ce qu'il contiendra, jusqu'à ce que la condition me soit donnée. Mais si c'est un impératif catégorique que je conçois, je sais aussitôt ce qu'il contient. Car, puisque l'impératif ne contient en dehors de la loi que la nécessité, pour la maxime de se conformer à cette loi, et que la loi ne contient aucune condition à laquelle elle soit astreinte, il ne reste rien que l'universalité d'une loi en général, à laquelle la maxime de l'action doit être conforme, et c'est seulement cette conformité que l'impératif nous représente proprement comme nécessaire. Il n'y a donc qu'un impératif catégorique, et c'est celui-ci : Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle. (...) Les êtres dont l'existence dépend à vrai dire, non pas de notre volonté, mais de la nature, n'ont cependant, quand ce sont des êtres dépourvus de raison, qu'une valeur relative, celle de moyens, voilà pourquoi on les nomme des choses ; au contraire, les êtres raisonnables sont appelées des personnes, parce que leur nature les désigne déjà comme des fins en soi, c'est-à-dire comme quelque chose qui ne peut pas être employé simplement comme moyen, quelque chose qui, par suite, limite d'autant toute faculté d'agir comme bon nous semble (et qui est un objet de respect). Ce ne sont pas là des fins subjectives dont l'existence, comme effet de notre action, a une valeur pour nous : ce sont des fins objectives, c'est-à-dire des choses dont l'existence est une fin en soi-même, et même une fin telle qu'elle ne peut être remplacée par aucune autre, au service de laquelle les fins objectives devraient se mettre simplement comme moyens. Sans cela, en effet, on ne pourrait trouver jamais rien qui eût une valeur absolue. Mais si toute valeur était conditionnelle et par suite contingente, il serait complètement impossible de trouver pour la raison un principe pratique suprême. (...) L'impératif pratique sera donc celui-ci : Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin et jamais simplement comme un moyen. KANT
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« titre de moyen, un être qui puisse correspondre au concept de fin en soi.

Cet être, nous le connaissons :l'être doué de raison.

En effet, la raison est la faculté des principes pour juger, la faculté par laquelle ondécrète des fins.

Ainsi, l'exigence morale principielle est-elle celle du respect d'autrui.

LA MORALE DE KANT Kant, comme tous les grands penseurs du «siècle des lumières », est un humaniste.

Il ne saurait admettreque la morale se réduise à l'obéissance à un principe extérieur à la personne humaine, que ce principe soit unDieu transcendant qui nous donnerait des ordres sans les justifier ou qu'il soit un État autoritaire quiopprimerait ses sujets sous prétexte de les diriger.

La morale kantienne exclut l'idée que nous puissions êtrerégis par un autre que nous-même.

Elle exclut l'hétéronomie.

C'est la personne humaine elle-même qui est lamesure et la source du devoir.

L'homme est le créateur des valeurs morales, il dirige lui-même sa conduitesans quoi l'agent moral n'agirait pas mais serait agi.

Telle est l'exigence kantienne d'autonomie.Mais Kant n'est pas seulement un philosophe humaniste du XVIIIe siècle.

Il est aussi le fils d'une mèrepiétiste (le piétisme est un luthéranisme fervent et très austère).

Élevé dans l'idée que la nature humaineest corrompue par le péché, Kant se méfie des passions, de la sensibilité, des tendances spontanées.

Lamorale du sentiment telle qu'il l'a découverte chez les moralistes anglais de son époque et chez Rousseaul'inquiète.

La morale de l'intérêt lui eût fait horreur.

D'un mot, s'il se refuse à fonder les valeurs sur unprincipe extérieur à la personne humaine, il ne veut pas davantage les subordonner à la nature, auxtendances, à la sensibilité.

Le principe du devoir sera pour Kant la pure raison.

Comme chez Rousseau (qu'il alu attentivement), c'est la conscience qui sera pour Kant la source des valeurs.

Mais il ne s'agit plus d'uneconscience instinctive et sentimentale, la conscience morale selon Kant n'est rien d'autre que la raison elle-même. 1° LE FORMALISME DE KANT Le bien pour Kant n'est jamais un objet.

Ni la santé, ni la richesse, ni l'intelligence ne sont indiscutablementdes biens car tout dépend de l'usage bon ou mauvais que je déciderai d'en faire.

Une seule chose est bonneinconditionnellement (toutes les consciences sincères l'accordent), c'est la bonne volonté, autrement ditl'intention morale.

Voici deux commerçants qui ont établi un prix fixe, le même pour tout le monde si bienqu'un enfant achète chez eux à tout aussi bon compte que n'importe qui.

Ces deux commerçants agissentidentiquement.

La matière de leur acte est la même.

Mais la forme de l'acte peut différer.

L'un d'eux parexemple n'agit conformément au devoir que par intérêt pour conserver une nombreuse clientèle.

L'autre nese contente pas d'agir conformément au devoir, il agit par pur respect pour la loi morale.

C'est ce dernierseul qui agit moralement, c'est-à-dire dans une bonne intention.

Pour Kant le contenu matériel de l'acten'est pas ce qui détermine le jugement moral.

Ainsi «ce qui fait que la bonne volonté est telle ce ne sont passes oeuvres ou ses succès».

Il n'y a que l'intention qui compte, et alors même que la bonne intention «dansson plus grand effort n'aboutirait à rien, elle n'en brillerait pas moins, ainsi qu'un joyau, de son éclat à ellecomme quelque chose qui a en soi sa valeur tout entière». 2° LE RIGORISME DE L'IMPÉRATIF CATÉGORIQUE A partir de là nous comprenons qu'un impératif hypothétique (celui qui est soumis à une condition) n'est pasun impératif moral (par exemple : ne vole pas si tu ne veux pas aller en prison).

L'impératif moral est toujourscatégorique, c'est-à-dire sans condition (ne mens pas, aime ton prochain comme toi-même !) Par làl'impératif catégorique est universel et ne saurait changer avec les circonstances.Il reste à se demander comment il se fait que la conscience morale qui se confond avec notre raisons'exprime sous la forme d'un impératif, d'un ordre brutal.

C'est que l'homme n'est pas seulement un êtreraisonnable.

II est un être de chair.

Il a une sensibilité, des tendances, des passions ; sa nature sensiblen'est pas toujours disposée à suivre les indications de la raison.

Si la raison parle sous la forme sévère dudevoir, c'est parce qu'il faut imposer silence à notre nature charnelle, parce qu'il faut au prix d'un effort plierl'humaine volonté à la loi du devoir.

Ainsi l'obligation, tout en prenant sa source à l'intérieur de notreconscience, n'en est pas moins transcendante à l'égard de notre nature.

Le domaine de la morale n'est doncplus celui de la nature (soumission animale aux instincts) mais n'est pas encore celui de la sainteté (où lanature transfigurée par la grâce éprouverait un attrait instinctif et irrésistible pour les valeurs morales).

Lemérite moral se mesure précisément à l'effort que nous faisons pour soumettre notre nature aux exigencesdu devoir.Il faut bien comprendre la signification philosophique de ce rigorisme.

Kant ne nous dit pas que l'honnêtehomme est exclusivement celui qui fait son devoir douloureusement, péniblement et par contrainte.

Il plaintmême celui qui fait son devoir sans joie et seulement comme une corvée.

Il admet, au point de vuepédagogique, que pour conduire un esprit corrompu dans la voie du bien moral on puisse avoir besoin de luireprésenter son avantage personnel, de l'effrayer par la crainte d'un dommage ou d'éveiller en lui dessentiments généreux.

Mais au point de vue philosophique il maintient que c'est la pure maxime de la raisonqui est le fondement de la morale. Tant mieux, après tout, si l'honnête homme fait son devoir avec plaisir, mais il importe de souligner que ce. »

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