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Les lacunes de la conscience justifient-elles l'existence de l'inconscient ? (Problématique et textes)

Publié le 10/02/2004

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conscience
Maintenant il ne s'agit plus d'une théorie nouvelle plus fortement explicative que l'ancienne, donnant un « gain de sens et de cohérence », mais de référence à une pratique, qui est la pratique de la psychanalyse. Et dont la vérité est toute pragmatique : la psychanalyse (liée à l'hypothèse de l'inconscient) est vraie parce qu'elle réussit (« pratique couronnée de succès »).Plus fortement, Freud affirme qu'il est possible d'influencer « les processus conscients », dans une pratique fondée sur l'hypothèse de l' « inconscient ». Sorte de « preuve » expérimentale « incontestable » qui donne consistance de fait à ce qui, jusqu'alors, n'était qu'hypothèse intellectuelle. D'autant que cette influence n'est pas limitée au coup par coup, mais qu'elle s'organise selon un programme où le but est préétabli (selon « un but donné »).Ainsi Freud a-t-il couvert l'ensemble de la démarche scientifique : passage de l'hypothèse à la théorie, de la théorie à la pratique expérimentale (observation des faits, ExPERIMENTATION : Montage technique visant à la production artificielle de phénomènes dans des conditions déterminées, en vue de contrôler la validité d'une hypothèse. expérimentation). Ce qui permet de transformer ce qui un moment n'a été qu'une simple hypothèse en la thèse centrale d'une nouvelle conception de l'homme.Conclusion..Le problème posé par ce texte est celui de l'existence de l'inconscient.
conscience

« En effet, la psychanalyse découvre que « Je est un autre » pour reprendre Rimbaud.

Il y a en moi un autre , unensemble de forces, un inconscient qui me pousse à agir malgré moi.

Je subis un conflit dont je n'ai pas conscience,qui est souvent la trace d'un choc vécu durant l'enfance.

En ce sens je suis un être passif et agi, qui n'a ni lecontrôle de lui-même, ni de son passé, un être scindé.

Le but de la cure est de faire en sorte que je prenneconscience de ce conflit, que je reprenne la maîtrise de mon histoire.

Au lieu de subir ce que je ne connais pas, jechoisirai en toute conscience.

Au lieu de la « politique de l'autruche » de l'inconscient, il y aura le choix d'un sujetmaître de lui-même.Enfin, notre passage est important en ce que Freud y explique les résistances à la psychanalyse.

« Dans le coursdes siècles, la science a infligé à l'égoïsme naïf de l'humanité deux graves démentis ».

Avec Copernic, elle a montréà l'homme qu'in n'était pas au centre de l'univers.

Avec Darwin, elle est en train de montrer que l'homme est unanimal comme les autres, qu'il y a en lui une origine animale.Ces deux sciences ont blessé l'orgueil humain, ont montré à l'homme que son sentiment de supériorité était naïf eterroné.

C'est pourquoi les thèses de Copernic valut un procès à Galilée, devant l'Inquisition en 1633.

C'est pourquoiles thèses de Darwin sont jugées à l'époque scandaleuse.

Les hommes refusent ce qui les blesse et y opposent unefarouche résistance.

Or, continue Freud : « Un troisième démenti sera infligé à la mégalomanie humaine par larecherche psychologique de nos jours qui se propose de montrer au moi qu'il n'est seulement pas maître dans sapropre maison.

»L'individu est pluriel : il n'est pas seulement une conscience maîtresse d'elle-même ; il subit un inconscient qui lepousse à agir malgré lui.

Redécouvrir et explorer cette zone d'ombre en nous, cette force qui nous rend passif, cedéchirement de l'homme reste le principal acquis de la psychanalyse. b) La légitimité de l'hypothèse de l'inconscience psychique « On nous conteste de tous côtés le droit d'admettre un psychique inconscient et de travailler scientifiquement surcette hypothèse.

Nous pouvons répondre à cela que l'hypothèse de l'inconscient est nécessaire et légitime, et quenous possédons de multiples preuves de l'existence de l'inconscient.

Elle est nécessaire, parce que les données de laconscience sont extrêmement lacunaires ; aussi bien chez l'homme sain que chez le malade, il se produitfréquemment des actes psychiques qui, pour être expliqués, présupposent d'autres actes qui, eux, ne bénéficientpas du témoignage de la conscience.

Ces actes ne sont pas seulement les actes manqués et les rêves, chezl'homme sain, et tout ce qu'on appelle symptômes psychiques et phénomènes compulsionnels chez le malade ; notreexpérience quotidienne la plus personnelle nous met en présence d'idées qui nous viennent sans que nous enconnaissons l'origine, et de résultats de pensée dont l'élaboration nous est demeurée cachée.

Tous ces actesconscients demeurent incohérents et incompréhensibles si nous nous obstinons à prétendre qu'il faut bien percevoirpar la conscience tout ce qui se passe en nous en fait d'actes psychiques ; mais ils s'ordonnent dans un ensembledont on peut montrer la cohérence, si nous interpolons les actes inconscients inférés.

Or, nous trouvons dans cegain de sens et de cohérence une raison pleinement justifiées, d'aller au-delà de l'expérience immédiate.

Et s'ils'avère de plus que nous pouvons fonder sur l'hypothèse de l'inconscient une pratique couronnée de succès, parlaquelle nous influençons, conformément à un but donné, le cours des processus conscients, nous aurons acquis,avec ce succès, une preuve incontestable de l'existence de ce dont nous avons fait l'hypothèse.

» FREUD, « Métapsychologie ». Introduction.Concernant l'inconscient, et en réponse à des objections, Freud :1) considère que l'hypothèse de l'inconscient est nécessaire.

Il en donne les raisons (actes manqués, rêves,symptômes psychiques).2) Considère que l'hypothèse de l'inconscient est légitime parce qu'il est possible de fonder sur elle une pratiqueefficace. Le texte de Freud est une réponse à des critiques nombreuses opposées à la notion de « psychique inconscient »,plus simplement d'inconscient, compris comme une composante de l'appareil psychique.La formulation de la réponse de Freud est très ordonnée et commande les deux partie du texte : d'une partl'hypothèse est nécessaire ; d'autre part, elle est légitime.En même temps, la volonté d'une démarche scientifique est nettement affirmée : emploi de la notion d'inconscientcomme hypothèse, recours à l'observation de faits (actes manqués...), capacité d'aller au-delà de l'expérienceimmédiate, constitution d'une théorie (« gain de sens, cohérence »), vérification expérimentale par le recours à unepratique programmée qui, de manière ultime, valide l'hypothèse initiale.1) Nécessité de l'hypothèse.

Jusqu'à Freud, l'idée de psychisme était strictement analogue à celle de conscience.Freud rappelle lui-même la portée de cette interprétation : tout acte psychique bénéficie du témoignage de laconscience.2) La position de Freud, au contraire, est la suivante : il y a des actes psychologiques conscients qui ne peuventêtre expliqués que par des actes psychiques qui, eux, échappent « au témoignage de la conscience ».

Laconscience n'a pas de valeur explicative totale, mais seulement partielle.

Dans bien des cas, un acte psychique ne «bénéficie pas du témoignage de la conscience » , mais s'explique par un autre acte psychique : d'où l'idéed'enchaînement continu (et sous-jacent) des actes psychiques.

Alors que la conscience est un phénomène desurface dont « les données sont lacunaires » (et non pas continues), et même, souligne Freud, le plus souvent «extrêmement » lacunaires.

Autrement dit, il n'y a pas identité entre conscience et états psychiques, mais un champplus large des états psychiques que celui de la conscience.Freud fournit des preuves.

On pourrait « contester » l'existence d'un inconscient chez l'homme sain.

Contre cette. »

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