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La laideur peut-elle faire l'objet d'une oeuvre d'art ?

Publié le 24/02/2004

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Il est l'unité d'une diversité d'éléments. Mais, pour que cette diversité ne soit pas une pure juxtaposition, il faut un principe d'ordre qui harmonise les éléments, substitue à la juxtaposition d'éléments sans lien ni rapport une interdépendance de ces mêmes éléments. « Le beau ne consiste que dans l'ordre c'est à dire dans l'arrangement et la proportion », écrit Bossuet. Tout ce qui est disloqué, désordonné, démesuré est laid. Il s'agit alors de trouver la juste mesure, les rapports adéquats, les beaux rapports. D'où les travaux mathématiques des artistes de la Renaissance recherchant la proportion idéale qu'ils ont cru trouver dans le nombre d'or, déjà utilisé par les grecs (Parthénon). 3) La simplicité.  Ce qui est parfait et l'harmonieux ne peut qu'être simple. Tout ce qui a l'apparence de la complexité est laid.  La complexité ne doit pas se voir, rien ne doit voiler l'unité.

  Il existe beaucoup d’autres catégories esthétiques que le beau, il y a le grotesque, le merveilleux, le comique, le monstrueux, le laid, la caricature le tragique, le sublime. L’artiste n’est pas obligé de produire quelque chose qui soit forcément beau, le métier même d’artiste est par définition de produire des objets d’art. Il convient de combattre les idées reçues concernant la liaison du beau et de l’art, mais aussi de montrer que le laid peut être « involontaire « dans la mesure où l’artiste s’est avéré incapable de produire une belle œuvre d’art car ses talents sont médiocres ou parce qu’il a mauvais goût. Ici, c’est il est question de savoir si un objet laid peut faire l’objet d’une représentation artistique. Cela sous-entend, que seul des objets déjà beau en eux-mêmes pourraient faire l’objet d’une représentation artistique et que l’artiste ne serait qu’un enregistreur, qu’un imitateur de la réalité, que la manière de représenter la chose ne serait pas importante, que la « touche « de l’artiste, son expressivité serait accessoires. Ce serait une vision réductrice de l’art.

« La beauté doit perdre de sa rigidité ADORNO : Quelle que soit sa nature, le laid doit constituer ou pouvoir constituer un moment de l'art. Esthétique du laid, tel est le titre de l'oeuvre du disciple de Hegel, Rosenkranz.

L'art archaïque, puis l'arttraditionnel, surtout depuis les faunes et les silènes de l'hellénisme, abondent en représentations dont le sujetfut considéré comme laid.

L'importance de cet élément s'accrut dans l'art moderne au point qu'une nouvellequalité en surgit.

Selon l'esthétique traditionnelle, cet élément est en opposition avec la règle formellerégissant l'oeuvre ; il est intégré par elle, et il la confirme par là même avec la force de la liberté subjectivedans l'oeuvre d'art à l'égard des sujets.

Ceux-ci seraient toutefois beaux en un sens plus élevé du terme : parexemple, grâce à leur fonction dans la composition du tableau, ou bien dans le moment de l'équilibredynamique.

Selon la formule hégélienne, la beauté ne tient pas à l'équilibre comme simple résultat, maistoujours à la tension que produit le résultat.

L'harmonie qui - en tant que résultat - nie la tension qui y trouveson équilibre, devient un élément perturbateur, faux, voire dissonant.

Dans l'art moderne, l'aspect harmonieuxdu laid n'est plus acceptable.

Il en ressort quelque chose de qualitativement nouveau. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 L'apparition du laid dans l'art est-il seulement le fait de l'art moderne ?2 Peut-on dire que l'art moderne introduit un rapport nouveau avec la laideur ?3 Le laid a-t-il un rôle important dans l'art ? Réponses: 1 - Non : la laideur a été prise comme sujet depuis l'antiquité grecque.

L'art moderne a sur ce plan repris desthèmes anciens, peut-être en les soulignant davantage.2 - Oui, en ceci que la laideur n'est plus à chercher seulement dans les sujets, mais que cette dimension estintégrée dans la forme même, dans le travail de construction et dans la réalisation de l'oeuvre.3 - Oui : le laid constitue un moment essentiel de l'art.

Il est un élément perturbateur qui sert à produire unetension nécessaire, car le beau n'est pas un équilibre. Quelle vanité que la peinture qui attire notreadmiration par laressemblance des chosesdont on n'admire point lesoriginaux.

(Pensées) Pascal reprend ici l'idée antique, contestéeaujourd'hui, que l'art imite la nature.

Or si on imitede mauvais modèles, doit-on admirer la copie sousle simple prétexte que l'imitation est fidèle àl'original ? La critique pascalienne se situe surtoutau plan moral.

L'artiste doit-il représenter dessujets immoraux ? Cette critique de l'art, classique,est d'inspiration platonicienne.. »

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