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Le langage est-il un calque de la réalité ?

Publié le 22/02/2004

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Il soutient, avec force, l'existence d'une essence stable, d'une certaine permanence des choses, des actes et des valeurs. La théorie des Formes ou des Idées se trouve ainsi esquissée. 4 Les concepts clés du Cratyle * Convention «Convention» s'oppose à «nature». Les sophistes opposaient les résultats de la convention, tenue pour arbitraire, aux produits de la nature. Selon eux, la loi, la vérité n'avaient aucun fondement naturel mais dépendaient de libres décisions individuelles ou collectives. Que des sophistes aient vu dans le langage lui-même, qui était pourtant leur arme, le produit d'une convention, c'est probable. De la thèse conventionnaliste à la thèse de l'homme-mesure de Protagoras, il n'y a, pour les contemporains de Platon, qu'un pas. Socrate le franchit puisqu'il assimile la thèse d'Hermogène au relativisme. Si c'est l'homme qui donne valeur et sens aux choses, il n'y a alors ni vérité, ni erreur, il n'y a rien que l'on puisse dénommer ou qualifier avec justesse. Ce qui sera proclamé grand par l'un, apparaîtra aussi bien petit à un autre.
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« Signifiant et signifié chez SAUSSURE Dire que la signification ne se joue nulle part ailleurs que dans le langage,qu'elle est inhérente au jeu d'opposition des termes entre eux, c'estrenoncer à expliquer le langage comme s'il était une nomenclature, c'est-à-dire une simple correspondance entre un mot et une chose.

Le tort d'unetelle conception tient précisément au fait qu'elle ne nous dit rien sur lanature d'une telle correspondance ; en outre, elle présuppose que l'idéepuisse être donnée sans le mot, puisque le rapport du mot à la chose estpréalable au mot lui-même.

C'est pour sortir de ces difficultés que Saussurepropose de substituer aux termes de nom et de chose ceux d'imageacoustique et de concept, ou bien encore de signifiant et de signifié.

Larelation qu'il s'agit de penser de l'un à l'autre bien qu'arbitraire, c'est-à-direimmotivée (il n'y a aucun rapport entre le son [soer] et le concept de «soeur ») n'est pas pour autant extérieure, comme s'il s'agissait d'une simplecorrespondance entre le mot et son sens ; elle est, précise Saussure, demême nature que celle qui existe entre les deux côtés d'une pièce : bienqu'opposés, ces deux termes sont inséparables.

Les conséquencesphilosophiques de la linguistique sont considérables : d'une part, c'est laquestion des rapports de la pensée au langage qui est à nouveau posée(nos pensées ne constituent pas un réservoir de significations muettes quenous traduirions, en un deuxième temps seulement, dans le langage : lapensée et le son s'épousent comme l'eau et l'air à la surface des vagues) ;d'autre part, c'est la fécondité des méthodes de la linguistique structuralequi influence toute une partie de la philosophie du XXe siècle, et enparticulier les travaux de Lévi-Strauss ou de Lacan. Le langage n'est pas un reflet des choses• Pour Saussure , le langage est un système de signes exprimant des idées et dont on doit analyser les relations.

Un signe, association d'un signifiant et d'un signifié, est arbitraire (rien, dans la nature du signifiant,ne commande son lien avec le signifié) et conventionnel (le signe n'a rien de naturel).

On dit, depuis Ferdinand de Saussure, que le signe linguistique est arbitraire, pour souligner qu'aucune analogie ne le lie à ce qu'ildésigne.

«Le signe linguistique unit non une chose et un nom, mais un concept et une image acoustique»(Cours de linguistique générale).

Kant l'avait déjà très justement remarqué: «le mot chien ne mord pas». L'arbitraire de la relation signifiant et signifiéCanis en latin, kuon en grec, chien en français, dog en anglais, Hund en allemand...

cinq signifiants pour unseul et même signifié.

L'idée de «chien» n'est liée par aucun rapport intérieur avec la suite de sons qui lui sertde signifiant.

La diversité des langues nous pousse à prendre conscience du caractère arbitraire du signe.Même si une seule langue était parlée sur terre, le lien du signifiant chien au signifié «chien» resterait toutaussi arbitraire. La langue n'est pas un calque• Le linguiste Saussure , dans son Cours de linguistique générale, définit la langue comme un système de signes: elle n'est pas comme dans un abécédaire pour enfant - une «liste de termes correspondant à autantde choses»; la valeur d'un signe est plutôt constituée par l'ensemble des relations qu'il entretient avec lesautres signes.

Le signe isolé est arbitraire et ne prend sa nécessité que de l'ensemble auquel il appartient :«Cocorico» se rattache en apparence directement à ce qu'il désigne (encore que les onomatopées soientdifférentes suivant les langues), mais «chant du coq» ne s'y rattache que par l'intermédiaire du systèmeentier de la langue.

Cette théorie structurale a été appliquée à l'étude des lexiques propres à chaque langue :chacune est un système de significations sans que l'on puisse établir une correspondance stricte terme àterme entre deux lexiques différents. • On peut dire que la langue impose un découpage du réel car elle impose sa propre organisation interne.

Onsait qu'il est difficile de traduire un texte d'une langue dans une autre dès qu'il ne se réduit pas à un proposélémentaire : les locuteurs ne seraient-ils pas prisonniers de la conception implicite du monde véhiculée parleur propre langue? Wittgenstein écrivait : «les limites de mon langage sont les limites de mon propre monde»(Tractatus philosophico-logicus, 5.6). A chaque langue correspond une organisation de l'expérience.

C'est tout le sens de l'analyse de Condillac.

Lessignes primitifs ont, sans doute, une origine purement naturelle, mais le développement des langues aboutit ausigne linguistique qui, lui, est purement arbitraire.. »

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