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Le langage: Un code de communication ?

Publié le 07/02/2004

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langage
Enfin, il y a une forte dépendance à l'égard du contexte : un imprévu court-circuite la communication. Ce déterminisme simple l'oppose à la complexité du langage humain, qui n'est pas un ensemble de messages à décoder suivant des paramètres fixes mais qui permet de redéfinir en permanence le contexte. Réfléchissant à partir des observations réalisées sur le mode de communication propre aux abeilles par Von Frisch, Benveniste en rappelle d'abord la teneur. De retour à la ruche, une abeille qui effectue devant ses congénères une danse en cercle signale par là que de la nourriture se trouve à une faible distance. Relevant d'un symbolisme moins rudimentaire, une danse en huit accompagnée d'un frétillement continu de l'abdomen indique quant à elle à quelle distance on doit chercher (plus la danse est lente, plus le butin est loin), mais aussi dans quelle direction s'envoler (l'axe du huit indique l'angle que le lieu de la découverte forme avec le soleil). Toutefois, six points de contraste au moins interdisent de considérer comme un langage ce mode de communication animal. Les deux premiers sont son caractère non phonique, et par voie de conséquence le fait que ce symbolisme soit inopérant dans l'obscurité. Mais comme on l'a déjà signalé, cela vaudrait aussi dans le cas du langage des sourds-muets. Plus décisive est la troisième remarque de Benvéniste : à savoir que le message de l'abeille exploratrice n'appelle pas de réponse, n'instaure pas de dialogue. Au lieu que « nous nous parlons à d'autres qui parlent ».
langage

« essentiel de l'acte de communication.

Ainsi, lorsque je dis : « le train est en retard », je me contente de transmettreune information sur une situation.

C'est cette information qui est au coeur de mon message.

Le reste passe ausecond plan. La fonction phatique consiste à mettre l'accent sur le canal de la communication, sur l'établissement matériel du contact de la communication.

Il s'agit de s'assurer que le message est bien reçu, que la communication n'a pas étéinterrompue.

Cette fonction s'exprime par des interjections, par des expressions sans contenu précis : «Allô»,«heu», «hein».

« Il y a des messages qui servent essentiellement à vérifier si le circuit fonctionne [«Allô, vousm'entendez?»), à attirer l'attention de l'interlocuteur ou à s'assurer qu'elle ne se relâche pas («Dites, vousm'écoutez?» ou en style shakespearien : « Prêtez-moi l'oreille ! » - et à l'autre bout du fil : « hm hm !») [Op.

cit., p.219). La fonction métalinguistique est cette capacité du langage à se questionner lui-même.

« Chaque fois que le destinateur et/ou le destinataire jugent nécessaire de vérifier s'ils utilisent bien le même code, le discours est centrésur le code : il remplit une fonction métalinguistique (ou de glose).

«Je ne vous suis pas - que voulez-vous dire?»demande l'auditeur, ou, dans un style plus relevé : « Qu'est-ce à dire ? » Et le locuteur par anticipation s'enquiert :« Comprenez-vous ce que je veux dire ?» [Op.

cit., p.

217-218) La fonction poétique intervient lorsque la valeur rythmique, sonore ou visuelle du message (la face signifiante) devient aussi importante, voire plus importante que le contenu du message (la face signifiée) : « Quel pur travail defins éclairs consume / Maint diamant d'imperceptible écume.

» (Paul Valéry).

Elle n'est pas à l'oeuvre seulement enpoésie, mais aussi dans les slogans publicitaires, dans les jeux de mots et les tournures populaires : par exemple, leslogan d'une chaîne de supermarchés « Atac attaque les prix.

» Langage et code • K.

von Frisch a étudié le « langage » des abeilles.

Une abeille qui a découvert du pollen avertit les autres eneffectuant une danse dont les paramètres (inclinaison, vitesse) transmettront l'information sur la localisation dupollen par rapport à la ruche.

Il s'agit bien d'un code de communication : il y a transmission d'une information d'unémetteur vers un récepteur, avec utilisation d'un code.

L'ensemble des fonctions n'est pas représenté, surtout lafonction métalinguistique : le code ne peut servir à transmettre une information sur lui-même.

Plus important :aucun message n'a pour origine un autre message, mais seulement un stimulus extérieur, la présence du pollen.Enfin, il y a une forte dépendance à l'égard du contexte : un imprévu court-circuite la communication.

Cedéterminisme simple l'oppose à la complexité du langage humain, qui n'est pas un ensemble de messages à décodersuivant des paramètres fixes mais qui permet de redéfinir en permanence le contexte. Réfléchissant à partir des observations réalisées sur le mode de communication propre aux abeilles par Von Frisch , Benveniste en rappelle d'abord la teneur.

De retour à la ruche, une abeille qui effectue devant ses congénères une danse en cercle signale par là que de la nourriture se trouve à une faible distance.

Relevant d'unsymbolisme moins rudimentaire, une danse en huit accompagnée d'un frétillement continu de l'abdomen indiquequant à elle à quelle distance on doit chercher (plus la danse est lente, plus le butin est loin), mais aussi dans quelledirection s'envoler (l'axe du huit indique l'angle que le lieu de la découverte forme avec le soleil).

Toutefois, sixpoints de contraste au moins interdisent de considérer comme un langage ce mode de communication animal.

Lesdeux premiers sont son caractère non phonique, et par voie de conséquence le fait que ce symbolisme soitinopérant dans l'obscurité.

Mais comme on l'a déjà signalé, cela vaudrait aussi dans le cas du langage des sourds-muets.

Plus décisive est la troisième remarque de Benvéniste : à savoir que le message de l'abeille exploratrice n'appelle pas de réponse, n'instaure pas de dialogue.

Au lieu que « nous nous parlons à d'autres qui parlent ».

Non seulement les abeilles ignorent le dialogue, mais leurs messages ne peuvent se référer qu'à une donnée objective.Toujours la même au demeurant : la nourriture.

Cela contraste, relève Benveniste , avec « l'illimité des contenus du langage humain ».

Celui-ci, par ailleurs, voit s'entrelacer relation à l'objet et réaction au discours de l'autre.

Or chez les abeilles, il n'arrive pas qu'un message se rapporte à un autre message : on n'a pas observé par exemple qu'uneabeille aille répéter dans une autre ruche la danse à laquelle elle venait d'assister.

Dernière remarque, la plusimportante aux yeux du linguiste : le langage humain se laisse décomposer en un nombre fini d'éléments constitutifs,éléments de signification ou constituants sonores dont les combinaisons réglées peuvent engendrer une infinités demessages.

Au contraire, « le message des abeilles ne se laisse pas analyser », c'est-à-dire décomposer en une série d'éléments formateurs, identifiables et distinctifs.

Le mode de communication employé par les abeilles ne serait donc« pas un langage, mais un code de signaux », tout entier inscrit dans le code génétique des insectes. »

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