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Faut-il reprocher au langage d'être équivoque ?

Publié le 26/02/2004

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langage

Aussi le rapport thérapeutique est-il d'emblée un rapport de dialogue entre l'analysé et l'analysant: il commence par le silence, ce point où la parole bute, il se termine lorsque, au-delà de la relation transférentielle, un sujet a reconquis la possibilité de s'adresser à d'autres sujets au sein du langage considéré comme constituant. Selon l'expression de Lacan: "le sujet commence l'analyse en parlant de lui sans vous parler à vous ou en parlant à vous sans parler de lui. Quant il pourra vous parler de lui, l'analyse sera terminée". Langage travesti, dissimulé dans la véhémence du discours, Freud rencontre la difficile question du symbole. Le terme de symbolique (utilisé par Lacan à la suite de Levi-Strauss) tend à désigner l'ordre humain du langage inhérent à la culture. L'activité langagière est essentiellement symbolique, c'est-à-dire exprimant et constituant la réalité par des mots, des symboles. Aussi, le sujet humain s'insère dans un ordre pré-établi. Toutefois, Freud se refusera à l'élaboration d'une symbolique universelle (qui conduira chez Jung à la théorie d'un inconscient collectif supra-sensible avec sa théorie des "archétypes". Il en restera à une thèse nuancée. [«Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément.

A un mot ne correspond jamais une chose et une seule. Plusieurs choses sont signifiées et par une même définition et par un seul et même nom. Il s'ensuit que je peux me tromper et que ces erreurs sont imputables à l'ambiguités du lange. Par exemple, "Cet avocat est pourri".

TOUTEFOIS, le langage est un instrument de communication capable de dire clairement le vrai. Cependant, l'instrument permet aussi de dissimuler et de tromper. Et le reproche n'est pas à faire au langage, mais à celui qui l'utilise.

langage

« que le premier a besoin du second pour se dire ou pour se cacher.

L'inconscient est donc un langage qui ne cessede parler, qu'il s'agisse de la folie, parole qui a renoncé à se faire (re)connaître, ou de la "normalité" dans laquelle lesujet ne parvient que rarement à maîtriser son inconscient.Dans tous les cas de figure, la psychanalyste nous montre que le lieu en lequel l'homme accède à son humanité estle lieu de l'ordre du Symbolique, c'est-à-dire de la culture formellement identique à l'ordre du langage.

Mais, cetordre du Symbolique peut être aussi le lieu où l'homme "rate" son humanité.Ainsi, toute psychanalyse s'organise autour du langage, de la "maladie" à la "guérison" en un geste qui légitimel'intérêt que linguistes, analystes et anthropologues lui portent.C'est dans "La science des Rêves", cette "voie royale vers l'inconscient", que Freud pose clairement l'existence d'unautre langage que celui de la communication conventionnelle.

Le rêve est un rébus, c'est-à-dire une suite degraphismes exprimant par homologie une phrase qu'il s'agit de retrouver.

Les rêves parlent, ils ont un sens.

Bien loind'être pur non-sens, ils possèdent une signification dont la structure est analogue à celle d'une phrase mutilée,tronquée, truquée et dont il importe de reconstituer l'enchaînement et la lecture cohérente.

Freud découvre donc, en laissant dire le rêve, que le désir tend à s'y accomplir et qu'une "pensée"est possible sans le "je pense" cartésien ou kantien.

Bien plus, les rêvesobéissent à des règles de transformation comparables aux règles de larhétorique: tout objet, personne ou thème peut en condenser plusieursautres.Par ailleurs, l'essentiel est généralement déplacé vers une situation accessoirecomme un détail infime peut porter le mot-clef.Le rêve se présente comme un récit manifeste, parfois fort embrouillé maistoujours réputé interprétable.Condensation, déplacement, transposition sont donc les termes-clés quiponctuent l'élaboration d'une interprétation des rêves.

Le contenu manifesteest une transcription, une traduction dans une autre langue du contenulatent.

Si le rêve a la structure d'une phrase, c'est qu'il s'y passe destransformations: on y traduit des idées en figures, on y saisit du sens dans undétournement, on y lit la vérité quand elle se cache dans le mensonge.

Ainsi,l'analyste des rêves réside dans le décryptement des réseaux de mots,d'allusions, de références, réseaux qui manifestent ainsi l'existence d'unevéritable "logique de l'inconscient" (bien qu'elle obéisse à d'autres règles quecelle de la veille: en particulier, elle n'obéit pas aux principes de non-contradiction ou de temporalité des séquences.Enfin, toutes les perturbations du langage normal sont des indices quirenvoient au fonctionnement de l'autre langage.

Lapsus, oublis traduisent àleur manière une perturbation dans la chaîne de l'inconscient; ainsi de l'oubli d'un mot: à la place du rapport normalsignifiant/ signifié surgit un autre signifiant qui symbolise le refoulement d'un signifié interdit ou allusif.

De même, lelapsus montre qu'un intrus apparaît dans la chaîne signifiante et traduit-trahit un voeu, un conflit, une angoisse; lejeu dans le langage permet de découvrir une fissure révélant l'inconscient.

S'il y a un plaisir des jeux de mots,l'expression est à comprendre à la lettre: le jeu avec les mots procure du plaisir parce que, enfants, nous avons eula liberté de jouer avec les mots et d'en jouir.

Il y a donc dans le jeu de mots, comme du reste dans le fantasme oul'oeuvre de fiction, une manière de rejouer, de répéter et de travestir des jouissances perdues.L'adulte civilisé ne connaît plus guère que deux lieux où souffle encore la liberté du non-sens, où les interdits que lalogique nous inflige peuvent être levés et où l'inconscient vient tirer les ficelles du langage: l'humour et l'art.Aussi le rapport thérapeutique est-il d'emblée un rapport de dialogue entre l'analysé et l'analysant: il commence parle silence, ce point où la parole bute, il se termine lorsque, au-delà de la relation transférentielle, un sujet areconquis la possibilité de s'adresser à d'autres sujets au sein du langage considéré comme constituant.

Selonl'expression de Lacan: "le sujet commence l'analyse en parlant de lui sans vous parler à vous ou en parlant à voussans parler de lui.

Quant il pourra vous parler de lui, l'analyse sera terminée".Langage travesti, dissimulé dans la véhémence du discours, Freud rencontre la difficile question du symbole.Le terme de symbolique (utilisé par Lacan à la suite de Levi-Strauss) tend à désigner l'ordre humain du langageinhérent à la culture.

L'activité langagière est essentiellement symbolique, c'est-à-dire exprimant et constituant laréalité par des mots, des symboles.

Aussi, le sujet humain s'insère dans un ordre pré-établi.Toutefois, Freud se refusera à l'élaboration d'une symbolique universelle (qui conduira chez Jung à la théorie d'uninconscient collectif supra-sensible avec sa théorie des "archétypes".

Il en restera à une thèse nuancée.. »

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