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Langage, langue, parole ?

Publié le 13/01/2004

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langage
Les mots, « joie » ou « tristesse » par exemple, ne renvoient qu'à la généralité des concepts. Et j'aurai beau ajouter des adjectifs qualificatifs pour tenter de préciser, je ne pourrai qu'espérer que mon interlocuteur saura ressentir ce que je veux lui dire. Et paradoxalement, c'est au moment où je désire le plus m'exprimer, que « les mots me manquent ». Nous avons pu voir que la psychanalyse affronte un aspect de cette limite, dans un travail de la parole.Cependant, si l'ineffable prend parfois tant de valeur, est-ce le signe d'une faiblesse du langage et de la communication entre les êtres ?Poésie et philosophie.À sa façon, la poésie prend en charge cette difficulté. Par sa richesse expressive, elle donne sens au monde sur le mode esthétique. Le langage poétique est créateur d'une surréalité, d'une surnature comme dit Baudelaire. La polysémie du mot poétique est sa force.
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« Sur le plan théorique, se pose la question de l'énonciation de la vérité.

Lediscours de l'opinion n'a pas pour fin la connaissance vraie des choses.

Il s'entient au vraisemblable.

En revanche, le langage objectif de la connaissancescientifique vise l'universalité et la nécessité de la vérité démontrée.Définition de mots, de symboles, terminologie rigoureuse, logique : telles sontles exigences du langage des sciences.

Là où le vraisemblable susciteambiguïtés et croyance, le vraiexige clarté et certitude.

Le discours scientifique, par souci de la vérité, doitdonc rompre avec l'opinion.

Elle est un « obstacle épistémologique »(Bachelard).

Contre l'idée d'un progrès linéaire en science, qui se ferait paradditions successives, Bachelard nous invite à poser le problème de laconnaissance scientifique en termes d'obstacles : l'esprit scientifique ne « seforme qu'en se réformant », en corrigeant sans cesse ses préjugés, ens'arrachant à ses anciennes croyances ou représentations.

Parmi elles, l'idéed'une « expérience première » est sans doute la plus tenace : or, nous l'avonsvu, le fait scientifique n'a rien d'un fait brut, c'est au contraire un faitconstruit, élaboré, déjà abstrait.

Inversement, le risque est grand de céder àla tentation des connaissances générales et systématiques où se devine lefantasme d'une unification des savoirs : le nouvel esprit scientifique, celui quenous pouvons voir à l'oeuvre dans les découvertes contemporaines, se frayeune voie entre « l'attrait du singulier » et « l'attrait de l'universel », ce que Pascal appelait « l'esprit de finesse » et « l'esprit de géométrie ».

C'est donc plus aux « erreurs premières» qu'aux «vérités premières », que s'intéresse l'épistémologie bachelardienne : car là, mieux sans doute que dans ses grandesdécouvertes, s'indique ce qui fait le propre de l'esprit scientifique et de sa démarche constitutive. Sur le plan pratique, le pouvoir des mots est considérable.

Cela nous amène à distinguer convaincre et persuader.Convaincre, consiste à produire des arguments rationnels en vue d'amener quelqu'un à reconnaître objectivement lajustesse des raisons avancées.

Ce qui est visé, c'est la vérité de l'objet du discours.

En revanche, persuader revientà tenir un discours dont la forme séduit celui à qui il s'adresse, en vue de provoquer sa croyance, son adhésionsubjective à ce qui est dit.

Il y a là deux aspects du pouvoir des mots.

Mais ils sont liés.En effet, l'art oratoire est un moyen qui peut être utilisé à des fins différentes, selon celui qui l'utilise.

Au service duvrai, du juste, du bien, la rhétorique est une aide précieuse.

Pour convaincre, il peut être utile d'être aussi persuasif.Mais c'est aussi une arme redoutable.

Un meneur de foule, par exemple, peut maîtriser ceux qui, ne dépassant pasles limites de la simple opinion, peuvent se laisser séduire, impressionner, fasciner par son discours brillant. Langage et expression de la subjectivité. Le langage nous offre-t-il plus de facilité lorsque nous voulons exprimer ce que nous ressentons ? Ce qui nous estproche, intime, est-il communicable ?Prenons un exemple vécu par chacun.

J'éprouve une joie, un malaise, un plaisir, etc.

Que puis-je dire de ce fluxémotionnel qui me traverse, qui par sa fugacité ne me laisse parfois qu'une trace éphémère ? L'expression et lacommunication en semblent vite limitées : sensations et sentiments ne peuvent être dits que de façon parcellaire,voire déformée, toujours interprétable car ambiguë, ou à interpréter, déchiffrer.

Les mots, « joie » ou « tristesse »par exemple, ne renvoient qu'à la généralité des concepts.

Et j'aurai beau ajouter des adjectifs qualificatifs pourtenter de préciser, je ne pourrai qu'espérer que mon interlocuteur saura ressentir ce que je veux lui dire.

Etparadoxalement, c'est au moment où je désire le plus m'exprimer, que « les mots me manquent ».

Nous avons puvoir que la psychanalyse affronte un aspect de cette limite, dans un travail de la parole.Cependant, si l'ineffable prend parfois tant de valeur, est-ce le signe d'une faiblesse du langage et de lacommunication entre les êtres ? Poésie et philosophie. À sa façon, la poésie prend en charge cette difficulté.

Par sa richesse expressive, elle donne sens au monde sur lemode esthétique.

Le langage poétique est créateur d'une surréalité, d'une surnature comme dit Baudelaire.

Lapolysémie du mot poétique est sa force.

Il dispense du sens, trouve un écho dans la sensibilité du lecteur.

Telle estla forme esthétique du sens vrai.

Il exige que le lecteur lui prête son émotion, sa sensibilité.

Poète et lecteur sont àl'origine et à la fin de la création poétique.Ainsi, l'importance du langage se montre aussi bien dans la pensée que dans le comportement des hommes, qu'ils'agisse du langage courant ou poétique, scientifique ou juridique, etc.

On comprend aussi que le langage soit aucoeur de l'interrogation philosophique.

Non seulement parce que la philosophie s'exprime dans un discours, mais aussiparce que, poser les problèmes du langage, revient à affronter, sous cet angle, la question philosophique majeure :qu'est-ce que l'homme ? « Un système faisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience.

» POPPER L'histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.

Les théories n'ont qu'une valeur provisoire.. »

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