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Y a-t-il un langage poétique ?

Publié le 12/01/2004

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langage
La poésie et le caractère poétique du langage.La poésie est précisément cet art dont la recherche est de dire ce  qui ne peut pas être dit dans le langage de la prose. Elle se bat avec l'ineffable : entreprise chimérique qui en fait toute la beauté et la difficulté. Aussi est-il dans l'essence de la poésie d'être obscure, mystérieuse, insaisissable. Par le langage poétique, nous vivons l'aventure, l'alchimie du verbe. Nommer une réalité, c'est nous la faire étudier dans ce qu'elle a de plus beau, telle que nous ne l'expérimenterons jamais.Mais la poésie dépasse, transcende le langage, elle n'est possible que parce que le langage lui-même est, en son essence, poétique, c'est-à-dire symbolique, métaphorique. Tout signifiant est au fond une métaphore et renvoie non pas au signifié mais à un autre signifiant. Ainsi en va-t-il d'expressions comme « mettre les voiles »...Le langage est aussi hypostasiant, c'est-à-dire qu'il présente la matérialité du signe comme étant l'idéalité du signifié, il fait vivre la présence du signe comme étant la présence de la signification.
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« une information sur une situation.

C'est cette information qui est au coeur de mon message.

Le reste passe ausecond plan. La fonction phatique consiste à mettre l'accent sur le canal de la communication, sur l'établissement matériel du contact de la communication.

Il s'agit de s'assurer que le message est bien reçu, que la communication n'a pas étéinterrompue.

Cette fonction s'exprime par des interjections, par des expressions sans contenu précis : «Allô»,«heu», «hein».

« Il y a des messages qui servent essentiellement à vérifier si le circuit fonctionne [«Allô, vousm'entendez?»), à attirer l'attention de l'interlocuteur ou à s'assurer qu'elle ne se relâche pas («Dites, vousm'écoutez?» ou en style shakespearien : « Prêtez-moi l'oreille ! » - et à l'autre bout du fil : « hm hm !») [Op.

cit., p.219). La fonction métalinguistique est cette capacité du langage à se questionner lui-même.

« Chaque fois que le destinateur et/ou le destinataire jugent nécessaire de vérifier s'ils utilisent bien le même code, le discours est centrésur le code : il remplit une fonction métalinguistique (ou de glose).

«Je ne vous suis pas - que voulez-vous dire?»demande l'auditeur, ou, dans un style plus relevé : « Qu'est-ce à dire ? » Et le locuteur par anticipation s'enquiert :« Comprenez-vous ce que je veux dire ?» [Op.

cit., p.

217-218) La fonction poétique intervient lorsque la valeur rythmique, sonore ou visuelle du message (la face signifiante) devient aussi importante, voire plus importante que le contenu du message (la face signifiée) : « Quel pur travail defins éclairs consume / Maint diamant d'imperceptible écume.

» (Paul Valéry).

Elle n'est pas à l'oeuvre seulement enpoésie, mais aussi dans les slogans publicitaires, dans les jeux de mots et les tournures populaires : par exemple, leslogan d'une chaîne de supermarchés « Atac attaque les prix.

» 3 - Statut second et dérivé de la poésie Dans cette perspective toutefois, la fonction dite « esthétique » de la langue n'en reste pas moins dérivée parrapport à la « fonction référentielle » réputée fondamentale.

C'est quand le signe se contente de renvoyer demanière aussi transparente que possible aux objets désignés que l'on a affaire au phénomène linguistique primordial. Transition : ce n'est pas en restant dans le champ de la linguistique que nous pourrons appréhender pour ce qu'il est le chant du poète.

Une hypothèse philosophique nous mettra peut-être sur la voie : celle suivant laquelle lapoésie aurait préexisté aux autres formes ou fonctions du langage. II - Priorité chronologique du langage poétique 1- Pour le sens commun, le langage figuré est second par rapport au sens propre des motsLe coeur de la thèse du sens commun, c'est que la poésie ne peut être que seconde puisqu'elle n'emploie pas lestermes de la langue en leur sens propre, primitif, mais fait constamment appel à des expressions figurées (tropes).Or ne pourrait-on imaginer qu'au contraire les premiers mots proférés par l'homme, ces exclamations d'un mortels'ouvrant au monde dans la peur et l'admiration, aient été de tels tropes ?2 - Hypothèse généalogique : le langage est fils des passions, non de la raisonC'est ainsi que Rousseau, au chapitre III de l'Essai sur l'origine des langues, suggère que les premières expressions jaillies d'une poitrine humaine « furent des tropes ».

On peut imaginer en effetque le langage nous fut d'abord dicté par nos passions.

L'homme sauvage, quivivait seul, aura été effrayé en tombant sur l'un de ses congénères au coind'un bois.

Il l'aura donc perçu comme un redoutable géant, et nommé tel.Seule l'habitude l'aura fait revenir de son illusion première, appréhender l'autrecomme un autre lui-même et inventer le nom d'homme pour désigner l'autrecomme lui-même.

Le premier langage fut figuré, parce qu'il fut dicté par lespassions, et que nous sommes plus originairement dans l'illusion que dans lavérité.3 - Conséquence logique : le langage est d'abord poétiqueIl faut donc dire que « le sens propre fut trouvé le dernier [...] D'abord on neparla qu'en poésie ».

La première langue s'attachait plus à peindre et susciterles passions qu'à aider au raisonnement.

Elle persuadait sans convaincre, parle rythme, l'harmonie et la beauté de ses sons...

Elle était chant.

Son ultimeporte-parole aura été l'auteur de l'Odyssée : « les autres poètes écrivaient,Homère seul avait chanté ». Transition : on peut aller plus loin, et ne pas se contenter de projeter la spécificité et la primauté de la langue poétique sur les autres formes delangage dans un passé hypothétique.

Il suffit pour cela de bien vouloirentendre le poète. III - Primauté ontologique du langage poétique 1 - Le poète nomme le sacré. »

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