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Le langage est-il ce qui nous rapproche ou ce qui nous sépare?

Publié le 08/04/2005

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Le premier problème repose sur le terme de langage en lui-même; il demandera à être précisé, défini et surtout par la suite distingué d'avec les autres termes auxquels on l'identifie : la parole, la langue.  (Les autres termes ne posant pas tellement de problème définitionnel = rapprocher: rendre proche, s'identifier à...  = séparer: diviser, mettre en évidence les particularités)    Le constat d'évidence est le suivant: on sait que le langage nous rapproche puisque nous communiquons grâce à lui, mais on sait aussi qu'il nous sépare, en nous permettant aussi de nous individualiser.  Y-a-t-il à choisir entre un de ces deux termes de l'alternative, ou bien la solution ne se situe-t-elle pas dans la recherche de l'élément universalisable du langage? (la pensée)  

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« des hommes se justifier en disant : "Ce n"étaient que des paroles".

Si cela est vrai, s'il ne s'agit que de mots, leurinnocence est établie ; en effet de tels discours ne sont que purs bavardages et le bavard jouit du privilège del'innocence.

Mais les discours entre peuples ou bien ceux qui s'adressent à des peuples et des princes sont desactes.

(La Raison dans l'Histoire, 10-18, p.

26) 3) Langage et pouvoir Puisqu'il a pour fonction essentielle l'expression de la pensée et la communication entre les hommes, il est clair quele langage joue un rôle éminent dans les phénomènes de pouvoir.

Il permet ou facilite l'action; il l'interdit ou lasanctionne; le droit se dit et s'écrit et ceux qui dirigent la Cité exercent leur fonction par l'intermédiaire du langage,tout comme ils sont attentifs à en capter les signes. Dans toutes les sociétés, les titulaires du pouvoir ont possédé la maîtrise du langage ou des langagespropres à orienter l'action d'autrui.

Ceux-là sont détenteurs de ce "maître-mot" que Kipling attribuait dans la jungle à l'enflant démuni mais qui finirait par s'emparer de la fleur rouge.

Prêtres et scribes, pontifes et rois, légisteset avocats, journalistes et hommes des médias connaissent tour à tour cette puissance.

L'agora d'Athènes était lelieu de disputes, de collusions oratoires.

De même, Dieu se manifeste par cet acte de langage: " Au commencement était le Verbe" disait déjà Saint-Jean. Dans les sociétés complexes, le langage est l'expression du pouvoir.

A tel point que le fait de nommer, dequalifier un Pouvoir, lui donne sa cohérence, sinon son existence: qui dit monarchie se met en mesure d'élaborer lesystème monarchique, formule la série des concepts qui se trouvent mis dans la langue. Toutes les institutions majeures ont pour rôle de tester et d'élaborer le langage du Pouvoir.

L'un desprivilèges les plus incontestables du milieu dirigeant est précisément de conserver la langue.

Le langage de la culturese confond avec celui de la classe dirigeante.

Les faits langagiers montrent la capacité "performative" des classes dirigeantes.

Et, le propre de ces dernières est d'éviter ou d'intégrer la "gheottisation" du langage: culture jeune (BD,musique, expressions "branchées"...).

Dès lors, si le pouvoir manifeste son emprise sur le langage, ce dernier à sontour influence le Pouvoir, à tel point que l'évolution des phénomènes langagiers a une signification historique etpolitique considérable: l'invasion du franglais traduit ainsi notre infériorité à l'égard de l'Amérique anglophone, lorsquela France était puissante, on parlait français à Saint-Pétersbourg.

De même, à la limite, on obtient le phénomène dela langue de bois qui est une conséquence de la glaciation du langage et/ou de la glaciation du Pouvoir. Aussi, il faut bien qu'un jour, change ce langage jugé rétrograde.

Et, la révolution se manifeste aussi par un acte delangage.

La prise du pouvoir ne s'accompagne pas par hasard de déclarations solennelles, de thèses ou deprofession de foi. En bref, on peut dire que le rêve de puissance est un rêve de langage.

Il fonde et manifeste le Pouvoir etcelui-ci s'exerce par celui-la. II) Le langage nous rapproche 1) Parler la même langue rapproche les hommes A.

La traduction comme dépassement de la diversité. La diversité des langues n'empêche pas pour autant de communiquer.

Toutes les instances internationales en sontd'une certaine manière la preuve.

Puisque la langue est un code, il suffit de trouver les correspondances entre lesdifférents codes qui existent pour retrouver l'unité du langage. B.

Les langues universelles. Il suffit de considérer toutes les tentatives pour créer une langue universelle, de celles de Leibniz jusqu'à la créationde l'espéranto et de tous ses concurrents (et ils sont nombreux), pour comprendre à quel point la question ici poséea été tout au long de l'histoire un réel souci d'ordre politique.

L'établissement d'un code universel a souvent étéenvisagé comme le meilleur moyen de pacifier le monde.

Il y a là une confirmation du fait que la diversité deslangues est un obstacle à l'entente entre les peuples, mais, en même temps, il y a affirmation du fait qu'enremédiant à cette diversité on est en droit d'espérer la concorde.

L'obstacle peut donc être envisagé commesurmontable. 2) Le dialogue comme horizon commun de la vérité Depuis Socrate et Platon, la discussion, la confrontation d'opinions adverses, est le moyen d'accéder à la vérité parla confrontation, par questions et réponses.C'est la maïeutique socratique qui permet à un sujet de prendre conscience de la vérité qui se trouve en lui.Ainsi le dialogue est une démarche progressive, d'où l'idée de chemin qui indique le mouvement du sujet vers laconnaissance. Chemin se traduit par méthode en grec, cela implique qu'il faut suivre des procédés et des règles pour parvenir àune connaissance vraie.

Comme mise à l'épreuve des opinions, la confrontation joue le rôle d'une véritable. »

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