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Langage et vérité ?

Publié le 11/02/2004

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la philosophie du XXe siècle opère un déplacement : pour comprendre comment nous pouvons connaître le monde, celles-là partaient de l'« idée « ou des « facultés « de l'esprit ; la philosophie contemporaine, quant à elle, part du langage et se pose la question suivante suivante : A quelles conditions le langage peut-il représenter adéquatement le monde ?Le langage est une activité symbolique. Il n'est pas le monde, il le représente. En effet il ne faut pas confondre « vérité « et « réalité «, bien que la confusion soit souvent faite. On parle d'or « faux «, de « vrai « ami, etc. Or, l'or faux est réellement quelque chose (du cuivre par exemple). Ce qui est faux, en l'occurrence, ce n'est pas l'objet mais la proposition : « Ceci est de l'or «, ou la croyance que cette proposition exprime. La vérité est donc de l'ordre du discours et c'est par l'analyse de ce dernier qu'on pourra dégager les conditions de la vérité.Le « tournant linguistique « de la philosophie contemporaine fut amorcé, au début du xx' siècle, par deux grands courants de pensée : d'une part, ce qu'on a appelé la philosophie analytique, courant philosophique né à Cambridge et dont Bertrand Russell fut le représentant le plus éminent ; d'autre part, le cercle de Vienne, mouvement fondé dans les années 1920 qui regroupait autour de Moritz Schlick des philosophes et des scientifiques allemands et autrichiens, et dont Rudolph Carnap fut le penseur le plus marquant.Langage et logiqueExaminer le langage du point de vue de sa capacité à représenter le monde, et à nous le faire connaître, est une tâche qui se heurte à une première difficulté : celle de l'imperfection cognitive des langues naturelles (français, allemand, etc.

Si la Vérité se conçoit, il importe de remarquer également qu'elle se « dit «, ce qui suppose évidemment qu'elle ait recours au langage. Celui-ci nous apparaît donc comme directement impliqué dans la problématique de la Vérité, en tant que, pour l'exprimer, il devra nécessairement se conformer à sa nature spécifique et par là-même s'opposer à l'erreur ou au mensonge. Ceci établit une relation directe entre la pensée et le langage, relation qui se manifeste avec une particulière netteté dans le processus de l'argumentation rationnelle.  

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« Cela suppose une conception empiriste de la vérité, présente dans le Tractatus de Wittgenstein, et une conceptionempiriste de la signification, développée surtout par le cercle de Vienne.Conception empiriste de la vérité : il n'y a aucun moyen d'évaluer a priori la vérité d'une proposition ; seule unevérification empirique peut l'établir.

Conception empiriste de la signification : un énoncé est doué de sens si on saitquelles observations conduiraient, dans certaines circonstances, à l'accepter comme vrai ou à le rejeter comme faux; Schlick dira que sa signification est sa « méthode de vérification ».

Un énoncé est donc signifiant s'il estdirectement en prise avec les données de l'expérience, ou bien si on peut déduire de lui des énoncés immédiatementobservationnels.Prenons, par exemple, l'énoncé : « Cette boule de métal est chargée d'électricité » ; il est un énoncé signifiant (onl'appellera E) parce que je peux déduire de E un énoncé O (O comme « observationnel ») susceptible de le vérifier :ainsi, l'énoncé O : « Les feuilles d'or d'un électroscope branché sur la boule s'écartent ».

En revanche : « Cetteboule de métal est chargée d'amour » est un énoncé dont on ne peut déduire aucun énoncé O susceptible de levérifier ou de l'infirmer ; il n'est ni vrai ni faux, mais dépourvu de sens (même s'il n'est pas dépourvu de valeurpoétique par exemple).

On verra plus loin que, pour le cercle de Vienne, la métaphysique est un cas typique dediscours tissé d'énoncés sans signification.On comprend mieux maintenant ce que serait la « langue idéale » projetée par Carnap et ses collègues viennois :elle aurait pour base des énoncés de pure observation à partir desquels on pourrait construire tous les autresénoncés signifiants, moyennant uniquement des règles d'inférence logique.

D'où le nom d'empirisme logique qu'on aparfois donné à la philosophie du cercle de Vienne.Un tel langage purement observationnel est pourtant impossible.

Il n'existe en effet aucune observation pure : onobserve toujours à partir de ce qu'on sait ou croit savoir et on décrit ses observations dans un langage qui, quelque soit son degré d'objectivité, suppose toujours un certain découpage de la réalité.

Le programme du cercle deVienne fut donc un échec et le cercle éclata dans les années trente. Si la Vérité se conçoit, il importe de remarquer également qu'elle se « dit », ce qui suppose évidemment qu'elle aitrecours au langage.

Celui-ci nous apparaît donc comme directement impliqué dans la problématique de la Vérité, entant que, pour l'exprimer, il devra nécessairement se conformer à sa nature spécifique et par là-même s'opposer àl'erreur ou au mensonge.

Ceci établit une relation directe entre la pensée et le langage, relation qui se manifesteavec une particulière netteté dans le processus de l'argumentation rationnelle. L'ARGUMENT DU « TOUT OU RIEN » Il s'agit plus précisément de l'argument qui met en évidence l'idée que, en dépit du fait que nous n'ayons pas uneconnaissance de la Vérité absolue, il n'en demeure pas moins que nous possédons un certain nombre de véritésindubitables (comme celle du « Cogito » cartésien) et qui, par ce l'ait même, sont fort loin d'être négligeables aupoint de vue philosophique, dans la mesure où celles-ci nous donnent la possibilité de déduire d'elles-mêmes d'autrescertitudes qui constitueront à leur tour un nouveau point de départ de l'argumentation générale.En d'autres termes, cela signifie que les vérités partielles et relatives s'enchaînent et se conditionnentmutuellement, mais qu'il n'est pas pour autant nécessaire de les connaître chacune en détail.

Au fond, on peutencore dire à ce propos qu'une seule certitude suffit, sous la réserve qu'elle soit réellement fondamentale etvéritablement assimilée par la pensée. L'ARGUMENT DE LA PREUVE Il s'agit ici des possibilités de réfutation du scepticisme, lorsque celui-ci prétend contraindre l'esprit à faire la preuvede se propre réalité et qu'une (clic démonstration est impossible par nature.Plusieurs réponses sont envisageables par rapport à une telle objection.En premier lieu, on peut observer que l'appréhension de la Vérité n'est pas une question de démonstration, mais toutau contraire, d'intuition immédiate.

Autrement dit, c'est en lui-même que l'esprit peut découvrir, conjointement à savocation propre qui le fait irrésistiblement aspirer à la Vérité, qu'il est également capable d'y accéder. D'autre part, on peut aussi rétorquer au sceptique que la réalité et l'authenticité de la connaissance ne se prouventpas, mais « s'éprouvent » intérieurement.De même y a-t-il lieu de comprendre que la connaissance est avant tout une prise de conscience, impliquant cequ'Aristote (385-322 av.

J.-C.) appelle un passage de la puissance à l'acte.Ensuite, on peut encore dire que s'il est vrai que les « postulats » auxquels nous faisons appel dans nosraisonnements sont indémontrables, il n'en reste pas moins que ces mêmes postulats peuvent être considéréscomme des conditions d'intelligibilité, ce qui suffit à les rendre philosophiquement légitimes.Enfin, l'objection selon laquelle il serait impossible de démontrer quoi que ce soit sans remonter jusqu'à 1'« infini »,. »

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