Devoir de Philosophie

La langue n'est-elle qu'un outil de communication ?

Publié le 26/02/2004

Extrait du document

langue

La possession du langage par l'homme se marque en effet à ceci, tout d'abord, qu'il s'adresse à ses semblables, au milieu desquels il vit, et peut aussi voir son comportement modifié par leurs paroles. Parler c'est « parler-à « (un autre que moi). Avoir le langage, c'est aussi pouvoir être affecté par la parole de l'autre. Cette manière proprement humaine de vivre que détermine la possession du langage serait donc impossible en dehors de la Cité. En même temps, l'existence politique, qui suppose la délibération en commun et la persuasion réciproque, la parole adressée en une langue partagée, n'est à la portée que du vivant parlant. Certes, des bêtes peuvent trouver le moyen de signaler par des sons leurs sensations douloureuses ou agréables. Mais, souligne Aristote, seuls les hommes, ces vivants qui contrairement aux autres se tiennent droit, regardent devant eux et émettent leur voix vers le devant, sont en mesure de se manifester mutuellement « l'avantageux et le nuisible, et par suite aussi le juste et l'injuste «. Ce qui est proprement user de langage. L'esprit humain est capable de créer des signes conventionnels permettant de dire les choses. Chaque langue découpe la réalité différemment.

Le langage est un moyen d’expression de nous pensées, de nos sentiments, de nos émotions. Le va-et-vient de la parole suggère un échange et donc l’interaction entre les individus. Le langage peut donc être défini métaphoriquement comme un instrument ou un outil spécifique à l’homme , dont la fonction essentielle est celle de communication. Mais si une telle définition attire très utilement l’attention sur ce qui distingue le langage de beaucoup d’autres institutions, elle ne va pas sans poser de problèmes. En effet, parler d’instrument ou d’outil, c’est mettre en opposition l’homme et la nature. Or, comme le souligne Benvéniste, « le langage est dans la nature de l’homme qui ne l’a pas fabriqué «. Mieux encore « le langage enseigne la définition même de l’homme. «

  • I) La langue sert essentiellement à communiquer.

a) La langue permet de communiquer. b) Communiquer est le propre de l'homme. c) La langue créé l'unité d'une société.

  • II) La langue n'est pas qu'un outil de communication.

a) La langue est d'abord un système de signes. b) La langue permet de structurer le monde. c) La langue sert aussi à dominer le monde.

.../...

langue

« Le langage humain présente un grande variété.

Depuis l'expression duvisage, ou l'attitude du corps, où la communication d'ordre affectif estspontanée ; l'échange de signaux dont la compréhension suppose uncode institué auquel on a été initié ; jusqu'au langage parlé,spécifiquement humain.

En effet, parler n'est pas seulement proférerdes paroles comme le font certains animaux doués de nos organes.Chez eux la parole n'est que la réponse conditionnée par dressage à uncertain stimulus.

Parler, c'est être capable d'adapter son langage à unevariété indéfinie de situations, d'inventer indéfiniment des combinaisonsde signes "pour répondre au sens de tout ce qui se dira en saprésence". Tous les hommes sans exception, même fous ou stupides, sontcapables de parler ou d'employer des signes pour faire connaître leurpensée.

Au contraire, il n'existe aucun animal qui soit capabled'employer le langage, sinon pour le répéter sans le comprendre (lespies ou les perroquets par exemple).

Si les animaux ne parlent pas, cen'est donc pas par défaut d'organes convenables - les imitationspeuvent être très bonnes pour certains oiseaux -, mais ils ne pensentpas ce qu'ils disent, et ne sont pas capables d'inventer un système designes pour se faire comprendre.

Seul l'homme dispose d'une raison, lesanimaux n'en ont aucune.

Même l'animal le plus doué n'est pas capable d'égaler l'enfant le plus stupide.

Enfin, si les animaux avaient la moindre trace de raison, ils seraient en mesurede nous le faire savoir, ce qui n'a jamais eu lieu.

La faculté de langage est donc étroitement liée à la raison :elle y trouve son origine et sa capacité de développement.

Parler ne consiste donc pas à associer des mots,mais à penser ce que l'on dit, et à dire ce que l'on pense. Lire : Descartes, Discours de la méthode, cinquième partie. Le langage, faculté propre à l'homme, se développe sous la forme de langues diverses selon les peuples et lescivilisations.

Une langue permet aux membres d'une même communauté linguistique d'exprimer leurs pensées etde les échanger.

Elle est donc essentiellement un outil de communication.

Lorsque je vais dans un paysétranger, j'ai beaucoup de mal à communiquer si je ne connais pas la langue du pays. Communiquer est le propre de l'hommeLa communication suppose toujours au moins deux personnes.

En linguistique, on les appelle l'émetteur et lerécepteur.

L'émetteur parle et le récepteur lui répond.

Un message est suivi d'un message en retour.

Dans lemonde animal, en revanche, il y a bien de l'information, mais pas de communication.

Les signaux des animauxne sont pas suivis de réponses.

Ils enclenchent un comportement.

Réfléchissant à partir des observationsréalisées sur le mode de communication propre aux abeilles par Von Frisch, Benveniste en rappelle d'abord lateneur.

De retour à la ruche, une abeille qui effectue devant ses congénères une danse en cercle signale parlà que de la nourriture se trouve à une faible distance.

Relevant d'un symbolisme moins rudimentaire, unedanse en huit accompagnée d'un frétillement continu de l'abdomen indique quant à elle à quelle distance ondoit chercher (plus la danse est lente, plus le butin est loin), mais aussi dans quelle direction s'envoler (l'axedu huit indique l'angle que le lieu de la découverte forme avec le soleil).

Toutefois, six points de contraste aumoins interdisent de considérer comme un langage ce mode de communication animal.

Les deux premiers sontson caractère non phonique, et par voie de conséquence le fait que ce symbolisme soit inopérant dansl'obscurité.

Mais comme on l'a déjà signalé, cela vaudrait aussi dans le cas du langage des sourds-muets.

Plusdécisive est la troisième remarque de Benvéniste : à savoir que le message de l'abeille exploratrice n'appellepas de réponse, n'instaure pas de dialogue.

Au lieu que « nous nous parlons à d'autres qui parlent ».

Nonseulement les abeilles ignorent le dialogue, mais leurs messages ne peuvent se référer qu'à une donnéeobjective.

Toujours la même au demeurant : la nourriture.

Cela contraste, relève Benveniste, avec « l'illimitédes contenus du langage humain ».

Celui-ci, par ailleurs, voit s'entrelacer relation à l'objet et réaction audiscours de l'autre.

Or chez les abeilles, il n'arrive pas qu'un message se rapporte à un autre message : on n'apas observé par exemple qu'une abeille aille répéter dans une autre ruche la danse à laquelle elle venaitd'assister.

Dernière remarque, la plus importante aux yeux du linguiste : le langage humain se laissedécomposer en un nombre fini d'éléments constitutifs, éléments de signification ou constituants sonores dontles combinaisons réglées peuvent engendrer une infinités de messages.

Au contraire, « le message des abeillesne se laisse pas analyser », c'est-à-dire décomposer en une série d'éléments formateurs, identifiables etdistinctifs.

Le mode de communication employé par les abeilles ne serait donc « pas un langage, mais un codede signaux », tout entier inscrit dans le code génétique des insectes. La langue crée l'unité socialeLa langue est un outil de communication, et donc de fédération entre les hommes d'une même collectivité.

LaFrance, pays de diversités géographiques et culturelles, a été unifiée par la langue française qui s'est imposéeprogressivement dans toutes les régions par l'école.

Cette unité de langue permet aux pays francophonesd'entretenir des liens privilégiés.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles