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LA LECTURE : DIVERTISSEMENT OU ENSEIGNEMENT SUR NOUS-MÊMES ?

Publié le 29/03/2004

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Enfin, il est certain que notre esprit se détachera plus facilement d'un monde étranger que d'un monde connu, mais le recul dans le temps, le changement d'époque, ne peuvent qu'être utiles à certains pour se découvrir eux-mêmes et pour abreuver leur sensibilité. Une époque apparaît d'ailleurs dans l'incapacité de fournir autant d'espèces de livres qu'il y a d'espèces d'individus ; il faut donc que les «hors-siècles» puisent dans la littérature plus ancienne pour se découvrir eux-mêmes (exemple : le romantisme). Le XXe siècle devrait donc nous fournir tous les livres reflétant le XXe siècle et les hommes de notre époque. Nous avons vu cependant que ceci paraît impossible, tant l'homme change d'un être à l'autre. Le livre doit-il rester essentiellement un moyen de culture de «nous-mêmes »? Non. Il ne faut pas oublier l'utilité du livre pour notre culture générale et l'on peut admettre là que les livres «anciens» peuvent nous apprendre plus de choses. Tout d'abord, les livres d'époques différentes de la nôtre sont souvent (quand ils sont bien écrits) de précieux tableaux de moeurs. Zola, par exemple, est un précieux historien. Dans L'Assommoir ou Nana, nous avons la vie parisienne, la scène des injustices et des révoltes sociales.
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« haine, la cruauté, la violence, ne méritent pas d'être éveillés, d'où le danger du livre au niveau de l'enfant «à demi-conscient».Il en est de même au niveau de IV adolescent ».

Pour la violence, par exemple, l'adolescent peut trouver dans lelivre un moyen de se découvrir, et d'épanouir cette partie de lui-même.

La jeune fille romantique pourra se complairedans les oeuvres romantiques sans pour autant se découvrir.

Tout cela dépendant, bien sûr, du niveau intellectuelet social du sujet.

Et il est vrai que c'est à ce niveau que l'efficacité de la fonction du livre telle que nous laprésente Lavelle peut être douteuse et ambiguë.Si l'on reprend le cas de l'adolescent, le livre peut lui faire découvrir une partie de lui-même mauvaise «cruauté,violence, perversion, etc.».

L'efficacité du livre dépendra alors du niveau intellectuel de cet individu.

Il pourra agirde deux façons : ou combattre (s'il est assez fort) ou accepter, et le livre sera alors condamnable dans le fait qu'illui aura ouvert les yeux sur une partie de lui-même sans prévoir les conséquences que cela aura sur lui et égalementsur la société.De même, le livre en nous «éduquant» peut éveiller un désir ; l'individu ne pouvant assouvir ce désir seramalheureux, «le bonheur réside dans l'égalité des forces et des désirs ».

Je pense aux livres biographiques d'artistes,ou encore des livres contant le voyage d'un homme, ou simplement l'amour d'un homme et d'une femme.Enfin, le livre en nous éduquant selon notre « nature d'homme» peut nous rendre pessimistes (il peut égalementrendre optimiste d'ailleurs).

Les livres de science-fiction nous touchent, nous enseignent des parties de nous-mêmes, mais nous effraient le plus souvent (Le meilleur des mondes, ou Temps Futurs).

On peut également êtrepessimiste par le fait de nous connaître au plus profond de nous-mêmes, et de reconnaître alors la médiocrité denotre conduite sociale et humaine.Tous ces dangers se présentent donc dans la fonction que Louis Lavelle attribue au livre, mais n'oublions pas qu'ilsn'existent qu'à un niveau intellectuel bas.

A ce niveau, n'est-il pas préférable de donner au livre sa fonction première: celle de divertir ? Je pense que oui.

D'ailleurs même si le livre est, à un niveau intellectuel peu élevé, un moyen dese divertir, il restera quand même un moyen de culture générale, ne serait-ce que sur le plan de l'écriture, du styleet du langage.

Ceci pose d'ailleurs un problème important : la mauvaise littérature devrait être censurée, cars'adressant au public de niveau intellectuel bas, elle n'a qu'une influence néfaste, alors que des livres simples, maisbien écrits, peuvent s'adresser à un même public et avoir une bonne influence.Pour le reste du public, la fonction du livre « éducateur » de nous-mêmes et des autres reste essentielle, et le faitque le lecteur soit plongé dans un monde inconnu, «des lieux du temps et de l'espace auxquels nous sommesétrangers et d'où nous retirons notre pensée dès que la lecture est finie », importe peu puisque si le lecteur a leniveau suffisant pour comprendre, sa pensée retirée, il aura quand même tiré la leçon de sa lecture, et de lui-même.Un livre peut donc nous divertir et doit par le biais du divertissement éduquer les esprits peu élevés.

Mais safonction d'«éducateur» présente de graves dangers car son influence est considérable.Avant de parler d'apprendre aux hommes à se connaître, il faut apprendre à connaître la nature de l'homme qui, elle,reste très mystérieuse et très surprenante.

Au niveau de l'individu, la «révélation des éléments qu'il porte en luiperpétuellement» et des «parties essentielles de sa nature» ne présente aucun danger, mais l'individu vivant ensociété, ces «révélations» peuvent avoir des conséquences très graves, d'où il ressort qu'une prudence enversl'homme est nécessaire.. »

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