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Est-il légitime de réglementer le développement des techniques?

Publié le 12/02/2005

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C'est une autre instance que l'instance technique qui fixe les fins, et ce n'est pas donc en tant que technicien que le médecin choisit de guérir plutôt que d'empoisonner. voilà bien l'illustration de ce qu'on appelle classiquement l'indétermination des fins, ou la neutralité morale de la technique : le critère de jugement du technique n'est pas, alors, la valeur morale, mais la pure et simple efficacité.Est-il si sûr, pourtant, que la technique soit moralement neutre ? Certes, la possession d'un pistolet n'oblige personne à commettre des meurtres, mais peut-on écarter totalement l'idée qu'elle aide à en considérer la possibilité ? Pour utiliser une métaphore biologique, on peut soupçonner qu'ici, jusqu'à un certain point, l'organe crée la fonction, ou, si l'on préfère, que la technique suggère bien tout de même l'idée de ses finalités possibles. L'opposition de ces deux conceptions de la technique, l'une, innocente (la neutralité morale), l'autre, plus désabusée (la technique suggère des finalités), nourrit le débat contemporain sur la notion. C'est en s'opposant explicitement à la première conception, jusque-là courante, que Marcuse, cité par Harbemas dans « La technique & la science comme idéologie «, explique que « ce n'est pas après coup seulement, et de l'extérieur, que sont imposés à la technique certaines finalités et certains intérêts appartenant en propre à la domination - ces finalités et ces intérêts entrent déjà dans la constitution de l'appareil technique lui-même «. On ne saurait être plus clair : Marcuse soupçonne la technique de porter en elle ses fins.« Ce n'est pas seulement son utilisation, c'est bien la technique elle-même qui est déjà domination (sur la nature et sur les hommes), une domination méthodique, scientifique, calculée et calculante. Ce n'est pas après coup seulement, et de l'extérieur, que sont imposés à la technique certaines finalités et certains intérêts appartenant en propre à la domination - ces finalités et ces intérêts entrent déjà dans la constitution de l'appareil technique lui-même.

Le sujet n'offre pas de difficultés de compréhension particulières, à condition toutefois de ne pas confondre la règle, proprement technique, et la réglementation juridique du développement des techniques. Il conduit à une problématisation claire: doit-on laisser les techniques se développer par elles-mêmes ou bien doit-on les soumettre à des règles de droit afin qu'elles n'en viennent pas à transgresser certaines normes religieuses ou morales?

« techniquement mélanger de l'animal avec de l'humain.

Une souris peut déjà porter un organe humain.

Alors pourquoine pas imaginer un être associant l'intelligence de l'homme et la robustesse de l'animal: un homme-singe ou unsinge-homme.

Quel serait le statut d'un tel être un animal humain ou un humain animal ? une bête qu'on devraittraiter comme telle ou un humain avec des droits, une liberté, une dignité ? Faut-il se refuser à réglementer l'usagedes techniques du clonage ? Laisser certains jouer les apprentis-sorciers ? Les Prométhée modernes sont dans leslaboratoires.

La réflexion morale n'y a-t-elle pas le droit de citer ? La possibilité technique doit-elle à elle seuledonner la mesure du faisable ou de l'infaisable ? Les pouvoirs de la technique ne doivent-ils pas être limités pard'autres critères ? La morale et ses valeurs par exemple ?La réglementation apparaît d'autant plus souhaitable que le développement technique produit non seulement desconséquences matérielles, mais aussi une déstabilisation profonde de nos repères traditionnels, par exemple lecaractère sacré de la vie humaine, la compréhension claire des frontières entre la vie et la mort.

Ne faut-il pasenfermer le développement technique dans des normes avant qu'il ne détruise toutes les normes ou devienne laseule règle ?Pourquoi légiférer plutôt que d'en appeler à la conscience de chacun ? Parce que les enjeux financiers sont tropimportants pour que l'on puisse compter sur une auto-discipline, une auto-réglementation généralisée. Deuxième partie. Face aux problèmes posés par le progrès technique, les réalistes mettent en valeur le caractère inapproprié etsouvent vain d'une réglementation.On peut d'abord faire valoir que la volonté de réglementation a tendance à se focaliser sur quelques conséquencesnégatives d'un processus globalement utile.

L'argument utilitariste consiste à dire que le caractère souhaitable ounon d'une action ou d'un fait se mesure à sa contribution à une utilité globale: ainsi une pollution peut êtrecompensée par la production de produits pharmaceutiques utiles.

De même le développement technique contiendraitplus de promesses que de menaces et serait la seule voie possible pour corriger ses propres défauts.De plus on peut montrer que l'idée de réglementation est contraire à l'esprit de développement technique.

Lalégislation risque de tuer toute innovation et sans liberté toute inventivité humaine ne saurait plus possible.

Légiférerreviendrait donc à porter atteinte contre l'intelligence humaine même.Enfin, on peut mettre en valeur le caractère flexible, plastique de la technique: si l'on interdit le développement àcause de certaines applications potentielles, on risque de supprimer une occasion d'application du même procédé àdes fins souhaitables.

Prenez pour exemple la thérapigénie issue directement du séquençage du génome humain. Troisième partie. Entre le souhait d'arrêter toute innovation et l'optimisme qui veut croire à une technique raisonnable et autorégulée,les responsables politiques doivent proposer une troisième voie.

Quel type de réglementation du développementtechnique pourra-t-il être considéré comme légitime ? Les responsables politiques ont le devoir éthique de préserver la santé publique: d'où l'application du "principe deprécaution".

Il ne s'agit pas de réglementer le développement technique lui-même mais d'en encadrer l'usage decommercialisation, d'industrialisation ou de pratique à grande échelle.

(faites une recherche sur internet) — La responsabilité à l'égard de l'humanité à venir est un principe Hans Jonas oppose une éthique inédite.

Il affirme que la « responsabilité » à l'égard de l'humanité à venir est aujourd'hui un principe .

Le « tu dois donc tu peux » de Kant s'inverse en un « tu peux donc tu dois ».

Compte tenu du pouvoir exorbitant de la technologie, chacun de nous doit se considérer comme un des gérants de la planète, et, par conséquent, comme coresponsable de son devenir.

Se fondant sur l'affirmation que l'être vaut mieux que le non- être, Jonas traduit les nouvelles obligations de l'homme face à ce qui est « fragile », « périssable en tant que tel », c'est-à-dire la nature et la vie dans son ensemble, dans l'impératif catégorique suivant : « Agis de telle sorte que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur terre ». Ainsi, si une technique est potentiellement dangereuse pour l'avenir de l'espèce et de la planète, c'est un devoir de la suspendre.

La possibilité d'altérer la nature et la vie interdit irrésistiblement de «jouer aux dés ».

Il faut dire non aux « paris de l'agir ». — L'homme doit renoncer aux désirs technocratiques de toute puissance L'homme ne peut préserver sa dimension humaine que s'il renonce aux désirs technocratiques de toute puissance sur la vie et sur la mort.

Vouloir accéder à une perfection absolue, n'est-ce pas enlever à l'homme la possibilité même de se penser comme homme ? Ajoutons que le principe de la maîtrise à tout prix ne peut qu'entraîner certains hommes à traiter l'humanité comme un objet de manipulations sans limites. Pour certains points cruciaux, comme le statut du vivant, des embryons ou de l'euthanasie, une loi sembleindispensable pour fixer un repère pour chacun: on ne peut pas laisser simplement chacun décider en conscience dece qu'il appelle vie ou mort: cela reviendrait à confier des être vivants à la décision souveraine et arbitraire d'autreshommes.

Prenez comme exemple, l'affaire actuelle de Marie humbert (ci-joint un article de l'AFP) Conclusion: Le travail de recherche conduisant au développement technique n'est donc sans doute pas susceptible d'une véritable réglementation sans que l'innovation elle-même ne soit bridée; en revanche, un. »

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