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Est-il légitime de réglementer le progrès technique ?

Publié le 05/09/2005

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technique
La technique ne fait que proposer des moyens : l'homme, en tant qu'il est celui qui fixe et détermine les finalités qui lui paraissent souhaitables. Le malentendu de la diabolisation consiste à porter un jugement de valeur sur la technique, alors que ces jugements ne peuvent être portés que sur l'utilisation, finalisée par l'homme, de cette technique. A proprement parler, la technique apparaît donc comme étant techniquement neutre, dépourvue d'une quelconque détermination morale et libre de toute valeur. Selon cette thèse (de neutralité), ce n'est pas par elle-même que la technique peut être jugée, mais en fonction des fins. Par exemple, si l'on s'en tient au point de vue technique , le médecin est le meilleur empoisonneur peut-être même meilleur pour empoisonner que pour guérir c'est que qu'avait en vue Aristote dans l' « Ethique à Miconaque » , quand il disait que « dans le domaine de la technè, l'homme qui agit mal volontairement est préférable à celui qui agit mal involontairement ». Du point de vue technique, il vaut mieux savoir que ne pas savoir, et appliquer ce savoir à un mal n'est pas à proprement parler un problème qui concerne la technique. C'est une autre instance que l'instance technique qui fixe les fins, et ce n'est pas donc en tant que technicien que le médecin choisit de guérir plutôt que d'empoisonner. voilà bien l'illustration de ce qu'on appelle classiquement l'indétermination des fins, ou la neutralité morale de la technique : le critère de jugement du technique n'est pas, alors, la valeur morale, mais la pure et simple efficacité.Est-il si sûr, pourtant, que la technique soit moralement neutre ? Certes, la possession d'un pistolet n'oblige personne à commettre des meurtres, mais peut-on écarter totalement l'idée qu'elle aide à en considérer la possibilité ?
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« Le besoin d'une intervention politique est révélé en premier lieu par les conséquences écologiques du développementtechnique; les catastrophes à grande échelle, les modifications climatiques et la diminution de la bio-déversitéremettent en question le bien-fondé d'un progrès laissé à lui-même.

On dit alors que les hommes "jouent auxapprentis sorciers". • La technique, parce qu'elle fait passer la science aux actes, pose le problème de la finalité — voire de la moralitéde la science : l'arme nucléaire, par exemple, est-elle seulement la perversion d'un pur et innocent désir deconnaître ? ou bien, la science est-elle responsable, dès son principe, des terrifiantes applications qu'on en peutfaire ?• Les dangers que font aujourd'hui courir à l'humanité les progrès techniques (cf.

également les manipulationsgénétiques) mettent-ils en cause l'usage qu'on fait de la science ou la science elle-même ? « L'esprit humain,déclarait Auguste Comte, doit procéder aux recherches théoriques en faisant complètement abstraction de touteconsidération pratique » (Comte, Cours de philosophie positive, 1830/1842).

Mais est-il possible, et si oui, est-illégitime de procéder de la sorte ? Quelle que soit votre réponse, la question est incontournable dans tout devoirtournant autour de la valeur de la science. Avec le séquençage du génome humain (la lecture des informations contenues dans le noyau d'une cellule et quivous déterminent physiologiquement), la génétique aborde un nouveau continent.

Les possibilités techniques de labiologie moléculaire sont vertigineuses: déjà avec la procréation assistée, on peut congeler le sperme dans l'azoteliquide et inséminer une femme avec les spermatozoïdes de son grand-père, une fille peut porter pour sa mère unoeuf fabriqué in vitro par un géniteur décédé- son père par exemple.

Aujourd'hui avec le clonage, on pourraittechniquement mélanger de l'animal avec de l'humain.

Une souris peut déjà porter un organe humain.

Alors pourquoine pas imaginer un être associant l'intelligence de l'homme et la robustesse de l'animal: un homme-singe ou unsinge-homme.

Quel serait le statut d'un tel être un animal humain ou un humain animal ? une bête qu'on devraittraiter comme telle ou un humain avec des droits, une liberté, une dignité ? Faut-il se refuser à réglementer l'usagedes techniques du clonage ? Laisser certains jouer les apprentis-sorciers ? Les Prométhée modernes sont dans leslaboratoires.

La réflexion morale n'y a-t-elle pas le droit de citer ? La possibilité technique doit-elle à elle seuledonner la mesure du faisable ou de l'infaisable ? Les pouvoirs de la technique ne doivent-ils pas être limités pard'autres critères ? La morale et ses valeurs par exemple ?La réglementation apparaît d'autant plus souhaitable que le développement technique produit non seulement desconséquences matérielles, mais aussi une déstabilisation profonde de nos repères traditionnels, par exemple lecaractère sacré de la vie humaine, la compréhension claire des frontières entre la vie et la mort.

Ne faut-il pasenfermer le développement technique dans des normes avant qu'il ne détruise toutes les normes ou devienne laseule règle ?Pourquoi légiférer plutôt que d'en appeler à la conscience de chacun ? Parce que les enjeux financiers sont tropimportants pour que l'on puisse compter sur une auto-discipline, une auto-réglementation généralisée. Deuxième partie. Face aux problèmes posés par le progrès technique, les réalistes mettent en valeur le caractère inapproprié etsouvent vain d'une réglementation.On peut d'abord faire valoir que la volonté de réglementation a tendance à se focaliser sur quelques conséquencesnégatives d'un processus globalement utile.

L'argument utilitariste consiste à dire que le caractère souhaitable ounon d'une action ou d'un fait se mesure à sa contribution à une utilité globale: ainsi une pollution peut êtrecompensée par la production de produits pharmaceutiques utiles.

De même le développement technique contiendraitplus de promesses que de menaces et serait la seule voie possible pour corriger ses propres défauts.De plus on peut montrer que l'idée de réglementation est contraire à l'esprit de développement technique.

Lalégislation risque de tuer toute innovation et sans liberté toute inventivité humaine ne saurait plus possible.

Légiférerreviendrait donc à porter atteinte contre l'intelligence humaine même.Enfin, on peut mettre en valeur le caractère flexible, plastique de la technique: si l'on interdit le développement àcause de certaines applications potentielles, on risque de supprimer une occasion d'application du même procédé àdes fins souhaitables.

Prenez pour exemple la thérapigénie issue directement du séquençage du génome humain. Troisième partie. Entre le souhait d'arrêter toute innovation et l'optimisme qui veut croire à une technique raisonnable et autorégulée,les responsables politiques doivent proposer une troisième voie.

Quel type de réglementation du développementtechnique pourra-t-il être considéré comme légitime ? Les responsables politiques ont le devoir éthique de préserver la santé publique: d'où l'application du "principe deprécaution".

Il ne s'agit pas de réglementer le développement technique lui-même mais d'en encadrer l'usage decommercialisation, d'industrialisation ou de pratique à grande échelle.

(faites une recherche sur internet) Pour certains points cruciaux, comme le statut du vivant, des embryons ou de l'euthanasie, une loi sembleindispensable pour fixer un repère pour chacun: on ne peut pas laisser simplement chacun décider en conscience dece qu'il appelle vie ou mort: cela reviendrait à confier des être vivants à la décision souveraine et arbitraire d'autreshommes.

Prenez comme exemple, l'affaire actuelle de Marie humbert (ci-joint un article de l'AFP) Conclusion: Le travail de recherche conduisant au développement technique n'est donc sans doute pas. »

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