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Est-il légitime qu'un seul homme gouverne ?

Publié le 21/02/2004

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C'est l'homme le plus compétent qui doit gouverner. Pour Platon, c'est au philosophe qu'il revient de règner sur la Cité. La démocratie est une menace pour la stabilité de l'Etat. Mais, il n'est pas légitime qu'un seul homme gouverne. La liberté et l'égalité ne sont possibles que si le peuple entier est souverain.
  • I) Il est légitime qu'une seul homme gouverne: C'est au plus compétent et au plus sage de gouverner.
  1. Le philosophe doit gouverner (Platon).
  2. La monarchie héréditaire est de droit divin.
  3. Le pouvoir pour être efficace doit être remis entre les mains d'un seul.
  • II) Il n'est pas légitime qu'un seul homme gouverne
  1. Un mauvais roi perd sa légitimité.
  2. Une seule souveraineté légitime: la volonté générale.
  3. Le peuple souverain.
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« justice, du courage et de la tempérance ».

Comment dans ces conditions, lui refuser le gouvernement de la cité ? Rendant hommage à l'habileté de la démonstration de Socrate , un autre des interlocuteurs ( Adimante ) s'insurge contre les conclusions auxquelles il aboutit.

Il objecte : « On voit bien que ceux qui s'appliquent à la philosophie, et qui, après l'avoir étudiée dans la jeunesse pour leur instruction, ne l'abandonnent pas mais yrestent attachés, deviennent pour la plupart des personnages tout à fait bizarres, pour ne pas dire tout à faitpervers, tandis que ceux qui semblent les meilleurs, gâtés néanmoins par cette étude que tu vantes, sontinutiles aux cités.

» Socrate n'en disconvient pas.

Il souligne cependant que l'inutilité de la philosophie n'est pas le fait des philosophes, mais des citoyens qui se refusent à chercher conseil auprès d'eux.

Socrate s'explique au moyen d'une image.

Il compare la société à un navire dans lequel les marins, ignorants es lois de la navigation, sedisputent le gouvernail et méconnaissent le seul vrai pilote qui pourrait les guider, préférant le tenir pour un« bayeur aux étoiles », « un vain discoureur » et « un propre à rien ». En ce qui concerne la perversité des philosophes, Socrate s'attache à en expliquer les causes.

Il décrit les dégradations du naturel du vrai philosophe en montrant que celui-ci, doué à l'origine de toutes sortes dehautes qualités, peut déchoir si de néfastes influences s'exercent sur lui : « Si donc ce naturel que nous avons attribué au philosophe reçoit l'enseignement qui lui convient, c'est une nécessité qu'en se développantil parvienne à toutes les vertus ; mais s'il a été semé, a grandi et a puisé sa nourriture dans un sol ne luiconvenant pas, c'est une nécessité qu'il produise tous les vices, à moins qu'un dieu ne lui porte secours. » Or, dans la société telle qu'elle est, les jeunes gens doués de toutes les qualités qui font les philosophes vontse détourner de la vérité et gaspiller leurs talents pour assurer leur réussite personnelle et celle de leur famille.Dès lors, seuls les moins aptes à la philosophie se consacreront à elle : « Donc, ces hommes, nés pour la philosophie, s'en étant éloignés et l'ayant laissée seule et inféconde, pour mener une vie contraire à leurnature et à la vérité, d'autres, indignes, s'introduisent auprès de cette orpheline abandonnée de ses proches,la déshonorent, et lui attirent les reproches dont tu dis que la chargent ses détracteurs : à savoir que deceux qui ont commerce avec elle, certains ne sont bons à rien, et la plupart méritent les plus grands maux. » La solution passe donc, poursuit Socrate , dans une nouvelle attitude adoptée par la cité à l'égard de la philosophie.

Il ne faut pas enseigner la philosophie aux enfants pour qu'ils oublient celle-ci une fois arrivés àl'âge adulte mais, tout au contraire : « donner aux adolescents et aux enfants une éducation et une culture appropriées à leur jeunesse, prendre grand soin de leur corps à l'époque où il croit et se forme, afin de lepréparer à servir la philosophie ; puis quand l'âge vient où l'âme entre dans sa maturité, renforcer lesexercices qui lui sont propres ; et lorsque les forces déclinent, et que le temps est passé des travauxpolitiques et militaires, libérer dans le champ sacré, exempts de toute occupation importante, ceux qui veulentmener ici-bas une vie heureuse et, après leur mort, couronner dans l'autre monde la vie qu'ils auront vécued'une destinée digne d'elle.

» Que les philosophes soient rois et guident ainsi la multitude : est-ce là un simple rêve ? Socrate admet que la réalisation en est difficile mais il nie qu'elle soit impossible.

A cette condition seule, les hommes pourrontconnaître la véritable félicité : « Une cité ne sera heureuse qu'autant que le plan en aura été tracé par des artistes utilisant un modèle divin. » Et ces artistes, Socrate décrit ainsi ce que sera leur tâche : « Parachevant cette esquisse, ils porteront fréquemment leurs regards, d'un côté sur l'essence de la justice, de la beauté, de la tempérance et desvertus de ce genre, et de l'autre côté sur la copie humaine qu'ils en font ; et par la combinaison et le mélanged'institutions appropriées, ils s'efforceront d'atteindre à la ressemblance de l'humanité véritable, en s'inspirantde ce modèle qu' Homère , lorsqu'il le rencontre parmi les hommes, appelle divin et semblable aux dieux. » Exprimée par Platon , la conviction que les philosophes doivent être rois ou les rois philosophes s'imposa dans l'histoire de la pensée politique.

Comme toutes les idées fortes et simples, elle devint même unlieu commun ainsi qu'en témoigne, parmi des centaines d'autres exemples, le chapitre XLIII du « Gargantua » de Rabelais .

Séduit par la générosité et la grandeur de Grandgousier , le peuple manifeste son admiration pour un roi si savant et si juste.

Gargantua cite alors Platon : « C'est ce que dist Platon : que lors les republicques seroient heureuses quand les roys philosopheroient ou les philosphes regneroient .

» La « République », cependant, ne se limite pas à cette seule théorie du philosophe-roi.

Platon y propose une description de sa cité idéale dans laquelle règnent l'union de tous et, parmi les gardiens, la communautédes femmes, des enfants et des biens.

En ce sens, on a pu définir la philosophie de Platon comme la première expression du communisme. Si la réunion de la philosophie et du pouvoir politique reste cependant la caractéristique essentielle dusystème Platon icien, c'est que l'ordre de la cité idéale y est inséparable d'un ordre total que seule la raison est à même de mettre au jour. Le scandale pour nous réside dans le fait que cet ordre est indissociable d'une conception de la justice quinous semble le comble même de l'injustice.

Pour Platon , la justice est en effet dans le respect de cet ordre. »

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