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Lettre 72 à Lucilius de Sénèque - Commentaire

Publié le 22/02/2012

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Nous nous proposons d’étudier un extrait de La Lettre 72 à Lucilius de Sénèque où l’écrivain s’interroge sur le moyen d’atteindre cette jouissance tant convoitée, le bonheur. Il apparait qu’il existe une liaison possible entre le bonheur et la souffrance dominée, voire une opposition entre ce qui dépend et ce qui ne dépend pas de nous. En effet les pensées, les représentations et les jugements de l’Homme ne semblent devoir être confondus aux circonstances et aux événements vécus. Sénèque envisage dans un premier temps (« Le sage ne dépend pas d’autrui […] mais en aucun mal en profondeur «) la définition, par synecdoque, de la philosophie de la liberté. Puisqu’il utilise le terme de « sage « pour désigner un tout autre groupe d’individu, voire une idéologie. Il en ressort que même lors des moments les plus durs il est possible de se retrancher dans nos pensées et d’ainsi retrouver la voie qui mène au bonheur. Or cela n’est possible qu’en acceptant ce qui ne dépend pas de nous. C’est pourquoi l’auteur, dans un deuxième temps (« La différence entre l’homme […] est guérie pour toujours «), propose d’illustrer cette idée par la maladie.

« 2 dire […] n’a plus d’agrément ») qu’il ne suffit pas de se réfugier chez soi même et d’accepter la réalité.

Il faut ensuite retrouver la paix intérieure résidant dans la parfaite maitrise de nos représentations.

Or, est ce possible tandis que nous sommes entourés de biens aléatoires, telle la fortune ? Il apparait que la raison serait nous faire agir conformément.

Envisageons d’abord la forme de liberté que chacun possède, abordée par Sénèque dans cet extrait. Le texte répond à la question classique « comment parvient-on à être heureux ? ».

Il a été dit que chacun a sa propre définition du bonheur.

C’est dans cette optique là que Sénèque nous indique la nécessité de se retrancher dans nos pensées pour être heureux.

C’est pourquoi l’auteur dit que « sa félicité […] pourrait sortir de son âme […] mais elle y prend naissance ».

L’Homme est bel et bien lui-même à l’origine de son bonheur.

Puisque celui-ci émerge de l’âme, pour être propre à chacun et par ailleurs, d’autant plus intense.

Mais ici Sénèque ne parle pas d’un « Homme » mais d’un « sage ».

Il apparait en effet que ce sont les sages qui ont le secret du bonheur résidant en ce pouvoir de la liberté.

Le « sage » évoqué par l’auteur n’a rien d’extraordinaire ou d’inaccessible comme pourrait le suggérer le sens moderne de ce nom.

Il représente le sage stoïcien qui s'attache à pratiquer la vertu qui consiste, en conformité avec la raison, à rechercher non seulement ce qui est bon pour lui, action qui est commune à toutes les philosophies antiques, mais ce qui est bon sur le plan moral, comme le ferait la divinité.

C’est ainsi qu’il « n’attend pas la faveur de la fortune ou la faveur d’un homme ». Sénèque rappelle l’imperfection de la vie, extérieure à la volonté d’un Homme, et d’un sage en écrivant « parfois du dehors quelque événement survient, qui avertit que l’homme est mortel ».

L’auteur insiste alors sur la fragilité et la précarité de la condition humaine.

C’est une première évidence qui s’impose à lui et à tout être humain qui réfléchit.

Car il ne faut pas oublier que nous sommes aux premiers siècles et que les conditions d’existence étaient bien plus difficiles qu’aujourd’hui.

Il apparait que tôt ou tard, la finitude, les limites ou le tragique de notre existence finira bien par nous rattraper.

Cependant Sénèque qualifie cela d’ « incommodité ».

Il utilise à cet instant la première personne du singulier ce qui signifie qu’il part d’une expérience intime.

Or cette « atteinte bien légère reste à fleur de peau » d’un sage.

Il apparait donc que si le bonheur vient du plus profond de nous et que nous en sommes à l’origine, alors le bonheur perdure.

Etre heureux résiderait donc dans l’indépendance de chacun, ce qui pousserait par ailleurs, à être le propre acteur de son bonheur, et ainsi de ne pas se satisfaire de biens ou de notre entourage.

Cependant « ces incommodités restent à la surface […] il y a parfois des éruptions de boutons […] mais aucun mal en profondeur ».

Il faut interpréter ces boutons comme de petites séquelles, pas forcément négatives.

En effet on pourrait rapprocher cette citation d’une expression bien connue de tous « ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ».

Puisque si nous sommes profondément heureux, alors les. »

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