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La libération passe t-elle par le refus de l'inconscience?

Publié le 04/03/2005

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  II Nécessité de prendre en compte l'irréductibilité de l'inconscience : Freud et Nietzsche   -Freud : le problème que Freud va exposer est que contrairement à ce que pense Spinoza, le fait de mettre à jour de façon consciente nos déterminations inconscientes ne supprime pas cette inconscience de la détermination qui nous constitue. L'inconscience ne peut être éliminée : le conscient n'est qu'une instance de régulation de la vie fondamentale psychique inconsciente(L'Interprétation des rêves). Donc refuser toute prise en compte définitive de l'inconscience, c'est s'enfermer dans l'illusion de liberté de la conscience, et ne pas se donner les conditions d'une véritable libération.   -Nietzsche va aller plus loin, en signalant la nécessité de mettre en avant le rôle de l'inconscient pour libérer les puissances de vie humaines. Ainsi, dans La Généalogie de la morale, Nietzsche souligne le rôle positif de l'oubli comme retour du conscient vers l'inconscient. Ceci permet à l'organisme humain ne pas fixer son énergie vitale sur les difficultés rencontrées dans l'existence, de ne pas surinvestir ses forces dans ces obstacles, et d'éviter ainsi d'affaiblir sa puissance naturelle. L'oubli comme force positive d'inconscience est donc la condition d'une libération des puissances de vie enfermées dans la mémoire consciente et ses passions tristes, le regret, le ressentiment, la rancune...   III Au-delà de l'opposition conscience/inconscience : la conscience comme libération de l'inconscient : Bergson et Breton   -Bergson articule cette critique fondamentale que l'inconscient exerce sur la pseudo-suprématie de la conscience en renversant la relation : c'est la conscience qui va être dérivée de l'inconscient (Matière et mémoire). La conscience a une fonction sélective par rapport à l'inconscient : elle vient achever la vie inconsciente psychique en la révélant à la conscience humaine, mais la renouvelle et la relance par-là même. Refuser l'inconscience, ce serait donc refuser également la conscience et son origine. Et à l'inverse, mettre en avant la conscience en sa réelle nature que précise Bergson, c'est offrir la possibilité d'un dynamisme vital de notre vie inconsciente, réactualisée par les états de conscience.

Depuis la naissance de la psychanalyse, il est courant de penser que l’inconscient détermine nos actions de part à part. Ce n’est pas ce que Freud pensait ; mais cette opinion commune pose tout de même le problème suivant : comment utiliser les ressources de l’inconscience pour favoriser la libération de l’être humain ? Faut-il refuser l’inconscience pour promouvoir une suprématie de la conscience comme condition de toute liberté ? Mais comment la conscience pourrait s’affranchir d’une inconscience fondamentale, nécessaire à la vie humaine ? Et si elle ne le peut pas, quelle libération peut-on concevoir face à l’irréductibilité de l’inconscience ?

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