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La liberté est-elle le but principal de la vie en société ?

Publié le 28/01/2004

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F) La raison seule peut assumer la tâche de fonder le droit.A partir des stoïciens, l'idée de droit naturel repose surtout sur l'affirmation que l'homme est, par nature, un être doué de raison. Mais cette raison a elle-même besoin d'être fondée. D'où la référence à Dieu. Celle-ci, présente chez Cicéron, se retrouve dans le thomisme. Selon Thomas, en effet, « il y a dans les hommes quelque loi naturelle qui est une participation à la loi éternelle et d'après laquelle ils discernent le bien et le mal ». Cette loi est assimilable à la Raison de Dieu. Constatons aussi que la Déclaration américaine de 1776 fonde les droits de l'homme sur le créateur et que la déclaration de 1789 s'est faite « en présence et sous les auspices de l'Etre suprême» (« Préambule »). En revanche celle de 1948 ne comporte aucune référence transcendante. Une des caractéristiques de l'époque moderne est la subjectivité.

« [III.

Quel est le but principal de la vie en société?] Rousseau considère que cette difficulté doit pouvoir être résolue par le pacte social.

Il convient, dit-il de « trouver uneforme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé et parlaquelle chacun, s'unissant à tous, n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant ».

Il ne s'agitdonc pas d'un choix entre liberté et sécurité mais d'une garantie de la sécurité et de la liberté.Ce que les hommes perdent par le contrat social, c'est leur liberté naturelle, celle qui leur permettait de prétendreaccéder à tout ce qu'ils désiraient, mais en échange de cette perte, outre la sécurité, une nouvelle liberté leur estacquise: la liberté civile.

C elle-ci est sans doute moins ample que la liberté naturelle, mais elle consiste en un certainnombre de droits strictement définis, les mêmes pour tous et garantis par la loi.Le problème de la création de l'Etat légitime peut, chez Rousseau, s'énoncer ainsi : « Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacuns'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant .

» Or, comment créer des lois et n'obéir à personne ? La réponse de Rousseau est apparemment simple : « Le peuple soumis aux lois doit en être l'auteur. » Chaque individu promet d'obéir à la « volonté générale ».

La « volonté générale » est ce qu'il y a de commun dans toutes les volontés.

Par exemple, au moment où un groupe d'individus veut s'associer, il existe en chacun de ses futursmembres une volonté commune : créer cette association, quelles que soient par ailleurs leurs volontés particulières etdifférentes, singulières.

En promettant d'obéir à la « volonté générale », je ne promets en fait que d'obéir à moi-même, qu'à une partie de ma volonté, qui se trouve coïncider avec celle des autres.

Sans doute, en obéissant à la « volonté générale », ne réaliserai-je pas toutes mes volontés, je ne satisferai pas tous mes intérêts.

M ais je me réaliserai que ce que je veux, que mes intérêts.

En aucun cas je ne serai soumis à la volonté d'un autre.

Bref, je reste rai libre . « Tant que les sujets ne sont soumis qu'à de telles conventions, ils n'obéissent à personne, mais seulement à leur propre volonté.

» En obéissant à la loi, qui n'est qu'une déclaration de la « volonté générale », je perds ma liberté naturelle de faire tout ce que je veux ou plus précisément tout ce que je peux , étant donné la force des autres qui peuvent s'opposer à mes projets.

Mais je gagne précisément une liberté politique,qui me permet à la fois de n'obéir qu'à moi-même (puisque je peux me considérer comme l'auteur de la volonté générale, qui est une partie de M Avolonté), et ne pas subir la volonté d'un autre (plus fort, plus rusé, plus riche).

Rousseau « On a beau vouloir confondre l'indépendance et la liberté.

Ces deux choses sont si différentes que même elles s'excluent mutuellement.

Quandchacun fait ce qui lui plaît, on fait souvent ce qui déplaît à d'autres, et cela ne s'appelle pas un État libre .

La liberté consiste moins à faire sa volonté qu'à n'être pas soumis à celle d'autrui ; elle consiste encore à ne pas soumettre la volonté d'autrui à la nôtre.

Quiconque est maître ne peutêtre libre , et régner c'est obéir.

(...) Dans la liberté commune nul n'a le droit de faire ce que la liberté d'un autre lui interdit, et la vraie liberté n'est jamais destructrice d'elle-même.Ainsi la liberté sans la justice est une véritable contradiction ; car comme qu'on s'y prenne tout gêne dans l'exécution d'une volonté désordonnée.Il n'y a donc point de liberté sans lois, ni où quelqu'un est au-dessus des lois : dans l'état même de nature, l'homme n'est libre qu'à la faveur de la loi naturelle qui commande à tous.

Un peuple libre obéit, mais il ne sert pas ; il a des chefs et non pas des maîtres ; il obéit aux lois, mais il n'obéit pas aux hommes.

» De plus, il y a fort à parier que les lois seront justes, puisque ceux qui les font doivent les subir ; chaque membre de l'Etat est à la fois et législateur etsujet.

Son propre intérêt lui commande donc de faire des lois judicieuses, puisqu'il en subira les conséquences.

A insi, l'égoïsme naturel se voit servirl'intérêt commun.On comprend alors la fort belle formule de Rousseau : « L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté. » La liberté n'est pas le caprice, mais le respect des lois que l'on se donne à soi-même et qui nous préservent de subir le caprice d'autrui. L'obéissance au seul appétit estesclavage et l'obéissance à la loiqu'on s'est prescrite est liberté.(Du Contrat Social) La liberté ne consiste pas à suivre nos désirs.

Elle n'est pas dansl'absence de contraintes mais dans le libre choix des contraintes quel'on se donne à soi-même.

On peut appliquer cette idée au peuple.

Unpeuple libre est celui qui se donne à lui-même ses propres lois, ce quidéfinit la démocratie. [Conclusion] Le but de la vie en société semble bien être la liberté ainsi que le montre Spinoza.

Cette liberté que seule la vie en société peut faciliter ne consisteévidemment pas dans la possibilité pour chacun de faire tout ce qui lui plaît mais dans la garantie d'un certain nombre de droits fondamentaux que la loicommune garantit.. »

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