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La liberté de chacun s'arrête-t-elle seulement là où commence celle d'autrui ?

Publié le 20/01/2004

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- Un peuple peut très bien se croire libre parce qu'il est conditionné par ses dirigeants. N'est-ce pas alors aux autres peuples, et aux exilés du pays en question, de fournir les éléments nécessaires pour dénoncer l'embrigadement et le manque de « lumière » de ceux qui manquent d'éducation politique?2. La présence d'autrui dans mon désir- Le désir humain se distingue du besoin animal en ce qu'il fait intervenir l'autre à plusieurs niveaux.- Hegel (Phénoménologie de l'esprit) ou Freud en psychanalyse.- D'abord, dans l'opposition, autrui m'empêche de satisfaire mes besoins immédiats et aveugles (rôle des parents dans l'enfance, qui posent des limites à l'égoïsme).- Du coup, je cherche d'autres moyens de satisfaction et je m'investis dans des activités plus élaborées, plus détachées des impulsions aveugles, plus distanciées (cf. la notion de « sublimation »).- D'autre part, et plus essentiellement, la vie humaine passe par la rencontre d'autrui et de son regard sur moi: la mère et l'enfant, les camarades de classe, les hommes et les femmes... Notre désir est donc toujours désir de l'autre, sous des formes diverses et variées.

« III.

Ma liberté commence là où commence celle d'autrui 1.

Dépasser l'aveuglement et le conflit– Si autrui est soumis à ses passions et à ses préjugés, s'il s'isole dans l'égocentrisme, l'ethnocentrisme, lefanatisme religieux, etc., il va menacer ma propre liberté.

Il faut donc qu'il soit libre lui aussi pour m'accorderégalement ma liberté, autrement dit, pour avoir la distance nécessaire, être suffisamment raisonnable.– Spinoza (L'Éthique) souligne que rien n'est plus utile à l'homme qu'un autre homme vivant sous la conduite de laraison.

Non seulement autrui ne porte pas atteinte, par aveuglement, à ce que je suis, mais, de surcroît, il peutm'apprendre beaucoup pour sortir de mes propres erreurs. 2.

Garantir des institutions politiques démocratiques– Néanmoins, les hommes ne sont pas toujours raisonnables.

C'est pourquoi il faut un cadre collectif commun, avecdes règles communes et égalitaires.– Rousseau (début du Contrat social): pour que la vie en commun fonctionne dans les meilleures conditions, il estindispensable que chacun ait conscience de son implication pleine et entière dans les conditions politiques quirendent la liberté possible.– C'est parce que chacun est libre que la démocratie peut se développer.

C'est lorsque la liberté de certains (àcause de leur origine sociale, ou culturelle, ou religieuse, ou ethnique) est menacée que la mienne l'est aussi, enraison du risque d'effondrement du cadre commun d'existence. 3.

Favoriser l'expansion de l'intelligence– On n'est pas libre sans être « éclairé », c'est-à-dire instruit, enrichi de connaissances, de savoir-faire et devaleurs qui nous permettent de mieux concevoir notre place dans le monde et nos rapports avec autrui.– Or, ces éclairages reposent sur des travaux collectifs qui, de plus, peuvent se transmettre de génération engénération.– Ma liberté repose donc sur celle d'autres hommes et femmes qui ont déjà oeuvré et oeuvrent encore pour elle: lesscientifiques depuis les risques pris par Galilée aux xvie-XVIIe siècles, les philosophes depuis les encyclopédistesfrançais jusqu'à Marx, les artistes, etc. Conclusion – Loin de constituer une vérité, le préjugé selon lequel « ma liberté s'arrête là où commence celle d'autrui » estdangereusement trompeur.– Il me conduit à l'isolement.– Il me conduit au conflit potentiel ou du moins à la défiance.– Il n'en demeure pas moins que la violence entre les hommes se poursuit depuis des siècles.. »

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