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La liberté est-elle compatible avec le respect de l'intérêt général ?

Publié le 29/09/2005

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Jean-Paul Sartre écrit dans Les Situations, « qu'être libre, ce n'est pas pouvoir faire ce que l'on veut, mais c'est vouloir ce que l'on peut ». Cette définition semble bien plus réaliste, car elle inclut à juste titre la notion de pouvoir. Effectivement rien ne sert de vouloir faire quelque chose si l'on sait que l'on ne peut pas le faire. Il est donc inutile de vouloir des choses qui ne dépendent pas de notre volonté. Car s'obstiner à vouloir faire quelque chose dont on n'est pas capable n'est pas objectivement vouloir être libre. Ainsi je peux parfaitement admettre que je ne peux pas faire quelque chose pour une raison X, sans pour autant penser que je ne suis plus libre. Ce qu'il faut souligner c'est que chaque individu est plus ou moins face à la même situation. Car il serait concevable de ne pas se considérer comme libre si l'on se trouve face à d'autres personnes qui, elles, peuvent faire tout ce qu'elles désirent. Dans ce cas, je me trouverai donc en « esclavage » face aux autres. Mais, ici, tout le monde se trouve confronté à la même difficulté, c'est donc le caractère général de la contrainte qui nous permet de nous considérer comme libres.

« Rousseau, Le Contrat social : « L'impulsion du seul appétit est l'esclavage, l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté ».Que la liberté sans contrainte n'existe pas, cela nous entraîne à examiner la voie d'une liberté engagée, c'est-à-dired'une liberté prise dans l'action, sous la condition de certaines responsabilités, sous la condition du devoir.

Carl'unique liberté est celle qui rentre en conflit avec le devoir et avec l'obligation, qui fait donc appel à la raison ; ànotre nature d'êtres raisonnables.

La vraie liberté doit donc être raisonnable, car sinon elle échappe à toutes les loiset perd tout son sens.

C'est donc à l'intérieur de cet ensemble que la plénitude de la liberté apparaît pour ce qu'elleest, c'est-à-dire un choix : une manière d'être une affirmation existentielle, bien entendu.

Il n'y a pas d'existencedans la plénitude pure, il n'y a pas de vie dans l'abondance plénière.C'est-à-dire qu'il ne faut pas confondre une liberté d'action avec une frénésie d'actions.

C'est pour cela que les loissont nécessaires, car elles permettent de régir et de réguler ces désirs, ces volontés.

Montesquieu : « Dans unÉtat, c'est-à-dire dans une société où il y a des lois, la liberté ne peut consister qu'à pouvoir faire ce que l'on doitvouloir, et à n'être point contraint de faire ce que l'on ne doit pas vouloir.

[...] La liberté est le droit de faire tout ceque les lois permettent : et, si un citoyen pouvait faire ce qu'elles défendent, il n'aurait plus de liberté.

» Ainsi êtrelibre c'est avant tout avoir des contraintes et des règles que l'on ne doit pas bafouer.

La liberté provient donc dufait que l'on ne doit pas dépasser certaines lois.

Etre libre c'est aussi être juste.L'intérêt général consiste donc dans la conscience que l'autre m'est utile, et qu'il n'est pas seulement l'obstacle oule frein mis à mes désirs. « Hors de la société civile, chacun jouit d'une liberté très entière, mais qui est infructueuse, parce que, comme elle donne le privilège de faire tout ce que bon nous semble, aussi laisse-t-elle auxautres la puissance de nous faire souffrir tout ce qu'il leur plaît.

» Hobbes, Du citoyen, 1642.

La vie du groupe n'est donc souvent que le moyen d'exalter ma liberté et non de lui porter atteinte.

En outre, les hommes auraient bien dumal à définir où se glisse la limite entre l'intérêt personnel et l'intérêt collectif : « Le pur intérêt personnel estdevenu à peu près indéfinissable, tant il y entre d'intérêt général, tant il est difficile de les isoler l'un de l'autre.

»Les Deux Sources de la morale et de la religion , Bergson. "En vérité le but de l'État c'est la liberté".

Spinoza, Traité théologico-politique .

« Dans cet État, en effet, nul ne transfère son droit naturel à un autre de telle sorte qu'il n'est plus ensuite à être consulté, il le transfère à lamajorité de la Société dont lui même fait partie ; et dans ces conditions tous demeurent égaux.

» Spinoza, Traité théologico-politique . Conclusion :La liberté s'apprend donc, puisqu'elle n'est pas synonyme d'assouvissement immédiat du désir, et, puisqu'elles'apprend, elle apprend donc ce qui la restreint, la limite, la freine, elle apprend ce qui la dénie, la réprouve, et iln'est pas d'apprentissage qui ne soit compris par l'individu comme exercice du pouvoir d'autrui sur soi.. »

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