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Liberté et connaissance ?

Publié le 12/02/2004

Extrait du document

«On dirait qu'ils conçoivent l'homme dans la nature comme un empire dans un empire [...] Une volonté finie ou infinie requiert une cause par où elle soit déterminée à exister et à produire quelque effet et ainsi ne peut être dite cause libre, mais seulement nécessaire ou contrainte. » Spinoza, Éthique (1675).* Spinoza, sur ce sujet, critique Descartes et lui reproche de considérer l'homme comme «un empire dans un empire», comme s'il échappait à la causalité naturelle. Pour Spinoza, l'âme n'échappe pas plus que le corps aux chaînes de causalité, ne serait-ce que parce qu'elle ne se crée pas elle-même. Elle est donc une cause contrainte, c'est-à-dire un maillon qui cause des effets tout en étant causé par des causes antérieures. L'âme a l'illusion d'être libre parce qu'elle ne voit pas les causes qui la déterminent et se prend pour un point de départ.* La liberté, en tant que point de départ absolu, n'existe donc pas pour Spinoza. Pour lui, l'homme peut seulement être plus ou moins libre, selon la connaissance qu'il a des causes qui agissent sur lui. Avoir conscience de ces causes (en particulier les représentations imaginaires) permet parfois de s'en libérer ou au moins d'agir «en connaissance de cause».

« La question de la liberté est inhérente à la philosophie et à l'être humain.

Pour l'homme, être libre, c'est être capabled'agir selon sa propre volonté.

Cependant, ce qui est étonnant, c'est d'associer le concept de liberté à celui deconnaissance.

En effet, selon le sens commun, un sage est libre car il détient une connaissance qui lui apporte unecertaine plénitude.

Cependant, toujours d'après ce même sens commun, l'ignorance est également gage de liberté etd'insouciance.

Il y a donc incohérence car il semble totalement illogique que deux personnes adoptant descomportements antagonistes soient toutes les deux vues comme étant libres.

Ainsi, on peut se demander si « laliberté finit là où commence la connaissance ».Se poser une telle question revient à s'interroger sur la limite de la liberté humaine et sur la capacité de laconnaissance à empêcher ou à permettre la liberté, mais également sur la possibilité de concevoir la liberté commepartielle, et la connaissance comme un outil qui permet de s'en approcher.Le rapport entre connaissance et liberté prend également toute sa dimension lorsqu'il s'agit de traiter la question dela responsabilité et donc de la façon dont fonctionne la société.Ainsi traiter les rapports entre ces deux notions, ce n'est pas traiter seulement les libertés humaines, c'est aussiessayer de comprendre les pouvoirs et limites de la connaissance sur la liberté humaine.

On a coutume de définir la connaissance comme étant l'activité par laquelle l'homme prend actedes données de l'expérience et cherche à les comprendre ou à les expliquer.

Le but de toute connaissance estd'approcher de la vérité.La Liberté a une définition un petit peu plus compliquée.

Être libre, ça signifie d'abord pouvoir faire ce que l'on veut.Par suite, la liberté est conçue comme l'absence de toute contrainte étrangère.

Spinoza dans la Lettre LVIII à Schuller définit la liberté ainsi : « J'appelle libre, quant à moi, une chose qui est et agit par la seule nécessité de sa nature ; contrainte, celle qui est déterminée par une autre à exister et à agir d'une certaine façon déterminée ». La liberté est donc quelque chose de total qui peut être un idéal pour l'être humain qui atteint la sérénité car il estémancipé de toute contrainte.

Cependant, cela est totalement incompatible avec la notion de société car croire quel'on peut créer un monde ou chacun peut faire ce qu'il veut est totalement utopique.

Dans le Contrat social , Rousseau dit : « quand chacun fait ce qui lui plaît, on fait souvent ce quidéplaît à d'autres et cela ne s'appelle pas un état libre ».

On comprend doncqu'il n'y a pas de liberté sans loi.

Les lois sont là pour délimiter les libertés desuns et des autres.

Connaître les lois, c'est donc pouvoir se créer un domainede liberté.Or, il y a d'ores et déjà un problème car le groupe nominal « domaine deliberté » est antithétique.

En effet, on a définit la liberté comme étant unesituation sans aucune contrainte, hors en délimitant un domaine, on créé deslimites à cette liberté, elle n'est pas totale… Peut on encore considérer qu'il ya une liberté ? Quel est le point de vue de l'homme ? D'après le sens commun, l'homme, entendons par là l'être humain, sepense comme un être libre.

Il y a plusieurs raisons à cela.

Tout d'abord, il y aune certaine prétention dans cette intuition.

L'homme est, d'après Aristote,un animal raisonnable.

Il est donc capable d'avoir un regard critique sur lui-même.

Or, comment accepter pour un être humain normalement constitué den'être qu'un pion, dirigé par une force sur laquelle il n'a aucun contrôle.

Sa vien'aurait aucun sens… De plus, il y a également le problème de laresponsabilité.

En effet, si l'homme se pense comme un être déterminé, iln'est plus responsable de ses actes.

Tout ce qu'il fait est dicté par une forceextérieure et la société, qui fonctionne sur le principe des droits et devoirsainsi que sur la justice, s'écroulerait car plus aucun homme ne serait fautif.L'homme a donc intérêt à se voir comme un être libre, pour lui, mais aussi pour la société dans laquelle il évolue.Cependant, est ce que l'on peut considérer cette intuition de liberté comme étant une connaissance.

En d'autrestermes, peut-on dire que l'homme est libre simplement parce qu'il a conscience de l'être ? Répondre à cela pourrait être le sujet d'une nouvelle dissertation, cependant il ne semble pas, à la lumièrede la définition de la connaissance donnée précédemment, que la conscience puisse permettre une quelconqueexpérience.

Le fait que l'homme ait cette intuition n'est pas du tout gage de vérité et donc de liberté.

La libertéhumaine ne va donc pas du tout de soit.

L'homme semble avoir conscience de la faiblesse de cette intuition, c'estpour cette raison qu'il essaye de créer une connaissance de lui-même, il utilise les sciences humaines.

Le fait dechercher à se connaître montre bien que l'homme ignore ce qui l'anime.

D'ailleurs, d'après Rousseau: "unraisonnement a beau me prouver que je ne suis pas libre, le sentiment intérieur, plus fort que tous ces arguments,les dément sans cesse ».

Il n'est donc pas du tout impossible que l'homme soit déterminé, c'est-à-dire quel'ensemble de ses actions soit l'ultime cause d'une série et que chaque cause va toujours engendrer les mêmes. »

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