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La liberté humaine n'est-elle qu'une illusion ?

Publié le 27/01/2004

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illusion
Le point de vue psychologique consiste à montrer que le sentiment de notre liberté existe, qu'il est réel. Il ne s'agit pas de faire ici l'histoire du concept philosophique de liberté. Autre chose avoir le sentiment qu'on est libre ; autre chose posséder une idée vraiment distincte de la liberté. A) Preuve de la liberté, tirée du témoignage de la conscience psychologique. -Montrer que ce "sentiment vif interne" est présent dans toutes les phases de l'activité volontaire : avant, pendant et après l'acte ; le sujet a le sentiment que l'acte accompli est vraiment sien et ne procède que de lui. Cet acte révèle d'autant plus clairement à l'esprit son initiative personnelle qu'il est accompagné d'un effort plus pénible : la résistance dont il triomphe mesure en quelque sorte sa puissance. Ainsi, conscience d'un pouvoir pendant la délibération, conscience d'un acte émané de ce pouvoir au moment de la détermination, tel est le témoignage de la conscience.B) Mais cette conscience de liberté n'est-elle pas illusoire ? La croyance à la liberté, disent Spinoza et Bayle, peut s'expliquer sans supposer la conscience d'une liberté réelle. Cette croyance nous vient de l'ignorance où nous sommes des causes qui nous font vouloir.
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« Il n'y a pas de libre arbitre • Pour le stoïcien Épictète, c'est folie de vouloir que les choses arrivent comme nous les avons pensées.

Les désirstéméraires ne sont que caprice et fantaisie.

La liberté « consiste à vouloir que les choses arrivent non comme il teplaît, mais comme elles arrivent » (Entretiens).• De même, pour Spinoza, comme une pierre qui, ayant conscience de son mouvement, se croirait ainsi libre,l'homme s'illusionne sur sa liberté quand il ignore les causes qui le déterminent.

« Ainsi un ivrogne croit dire par unlibre décret de son âme ce qu'ensuite, revenu à la sobriété, il aurait voulu taire » (Lettres LVIII à G.

H.

Schuller). Le rationalisme cartésien nous montre déjà qu'une volonté infiniment libre,mais privée de raison, est une volonté perdue.

Plus nous connaissons, plusnotre liberté est grandie et fortifiée.

Si nous développons notre connaissanceau point de saisir dans toute sa clarté l'enchaînement rationnel des causes etdes effets, nous saisirons d'autant mieux la nécessité qui fait que telle chosearrive et telle autre n'arrive pas, que tel phénomène se produit, alors que telautre ne viendra jamais à l'existence.

Pour Spinoza, une chose est libre quandelle existe par la seule nécessité de sa propre nature, et une chose estcontrainte quand elle est déterminée par une autre à exister et à agir.

Ausens absolu, seul Dieu est infiniment libre, puisqu'il a une connaissanceabsolue de la réalité, et qu'il la fait être et exister suivant sa proprenécessité.

Pour Spinoza et à la différence de Descartes, la liberté n'est pasdans un libre décret, mais dans une libre nécessité, celle qui nous fait agir enfonction de notre propre nature.

L'homme n'est pas un empire de liberté dansun empire de nécessité.

Il fait partie du monde, il dispose d'un corps,d'appétits et de passions par lesquelles la puissance de la Nature s'exerce ets'exprime en nous, tant pour sa propre conservation que pour la nôtre.

Biensouvent nous croyons être libres, alors que nous ne faisons qu'être mus, parl'existence de causes extérieures :la faim, la pulsion sexuelle, des goûts ou des passions qui proviennent denotre éducation, de notre passé, de notre culture.

Nul homme n'étant coupé du milieu dans lequel il vit et se trouveplongé, nous sommes nécessairement déterminés à agir en fonction de causes extérieures à notre propre nature."Telle est cette liberté humaine que tous les hommes se vantent d'avoir et qui consiste en cela seul que les hommessont conscients de leurs désirs, et ignorants des causes qui les déterminent." Le devoir de liberté • Si le libre arbitre est une illusion ou une fiction et si, comme chez Spinoza, la liberté n'est pas un libre décret de laraison, mais dans une libre nécessité, comment faire pour combattre certaines situations d'injustice, d'inégalité ? Siêtre libre, c'est dire oui à la nécessité, n'est-ce pas là une forme de résignation ?• Or, la résignation n'est-elle pas la voie qui mène à l'indifférence ? Et Descartes ne dit-il pas, dans les Méditationsmétaphysiques, que l'indifférence constitue « le plus bas degré de ma liberté » ou encore « un défaut dans laconnaissance plus qu'une perfection de la volonté » ?• Dès lors, on voit que, même si Épictète et Spinoza sont philosophiquement pertinents dans leurs critiques du librearbitre, leurs définitions de la liberté ne peuvent longtemps nous satisfaire.

C'est qu'au fond, il est difficile dedissocier liberté intérieure du sujet et liberté extérieure du citoyen.

Il est peut-être un devoir de liberté qu'il fautexercer pour nos semblables, malgré le déterminisme auquel nous sommes soumis.

Bref, il faut postuler que noussommes libres. Rien ne semble être plus évident à l'homme que sa liberté.

Car il l'expérimente au quotidien, jusque dans ses choixles plus douloureux.

Cependant, chacun d'entre nous a déjà éprouvé le sentiment de n'avoir pas pu faire ou penserautrement, comme s'il était déterminé intérieurement (par son inconscient, par son corps...) ou extérieurement (parautrui, par la nature...).

Peut-on en ce cas réduire la liberté à une illusion? 1.

La liberté est une illusion.. »

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