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La liberté obéit elle à des limites

Publié le 22/02/2005

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Dans cette perspective, il n'existe aucune liberté humaine. En effet, si l'individu croit agir librement dans la mesure où il semble décider et de ce qu'il fait, et de ce qu'il acquiert, en réalité, ce ne sont que ses désirs qui le meuvent. Ainsi, Spinoza écrit que « l'enfant croit désirer librement le lait, et un jeune garçon vouloir se venger s'il est irrité, mais fuir s'il est craintif ». On trouve ici la différence essentielle qui existe entre la volonté et le désir. Selon le philosophe, l'homme confond justement les deux. En effet, le désir ne se décide pas, il est un besoin inhérent à l'individu, et plus précisément dépend de son animalité. Contrairement à lui, l'objet de la volonté est une fin que l'individu s'assigne après réflexion, et il décide par lui-même des moyens qu'il va utiliser pour l'obtenir. Selon Spinoza, l'homme est un être de désirs, non de volonté. Il croit vouloir mais ne fait que désirer. Dans cette perspective, la liberté humaine n'est qu'une illusion précisément parce qu'elle est bornée par ses limites animales, par ses désirs.
   La liberté est un état, l’état de celui qui agit conformément à sa volonté. Dans cette mesure, on peut penser qu’elle n’a pour limites que celles de la volonté de l’agent. Mais, à y réfléchir plus amplement on aperçoit vite que la volonté en elle-même n’est bornée d’aucune frontière ; précisément, il est possible de tout vouloir, n’importe où et n’importe quand. Doit-on alors pour être libre pouvoir faire tout ce que l’on veut, quand et comme on le veut ?   Peut-on parler de liberté si cette dernière obéit, c’est-à-dire se soumet volontairement, à des limites ? La présence de limites exclue-t-elle purement et simplement toute forme de liberté ? Si c’est le cas, peut-on encore raisonnablement admettre l’existence de la liberté, ne doit-on pas plutôt conclure à sa seule présence dans nos discours, telle une utopie dont se berce l’homme plein d’illusions ?   On le voit, si la liberté est par définition l’obéissance sans limite à notre volonté, savoir si elle peut répondre à des règles, et appartenir à des limites, c’est redéfinir, et surtout réhabiliter -ou non- le statut de cette dernière.

« Descartes, dans la quatrième méditation (au sein des Méditations Métaphysiques ) affirme que la volonté est infinie. Il écrit que « c'est elle qui me fait connaître que je porte la marque et laressemblance de Dieu ».

Selon lui, et contrairement à Spinoza, la liberté estaccessible à l'homme, mais seulement dans l'expérience qu'il en fait.

Or, si lavolonté de chacun est infinie, il demeure que la liberté se borne à certaineslimites : la finitude de l'homme.

En effet, si l'homme peut tout vouloir, ildemeure un être fini, et son entendement comme sa puissance sont limités.C'est du clivage entre l'infinité de la volonté et la finitude de l'entendementque naissent nos principales erreurs.

Néanmoins notre volonté nous rendégalement responsables de nos choix et par là nous confère une certainedignité.

«Il n'y a que la volonté, ou liberté de décision, que j'expérimente si grande enmoi que je n'ai idée d'aucune autre plus grande» Descartes, Méditationsmétaphysiques (1641), IV. • L'idée qu'il faut croire ou faire quelque chose sans chercher à comprendrepourquoi («argument d'autorité») ne peut satisfaire un esprit formé auxmathématiques et habitué à l'idée de démonstration rationnelle, reposant surdes arguments déduits logiquement à partir d'évidences simples, par un«sujet» qui serait le point de départ de ses pensées et de ses actes.• Descartes est un des philosophes qui a le plus fermement affirmé cette conception.

Il montre que le sujet autonome se constitue dans:- le cogito - «Je pense donc je suis»: le fait de mon existence en tant que conscience pensante, s'impose à moiavec une certitude absolue.

C'est une vérité que je trouve en moi-même sans le recours à aucune autorité.- l'expérience du libre-arbitre, c'est-à-dire de la capacité de faire un choix, est une faculté qui ne peut pas êtredivisée.

Prétendre la restreindre, c'est la supprimer.

Dès lors Descartes accuse la plupart des hommes de confondre la liberté humaine avec la liberté divine.

Lapremière est une épreuve et n'a rien à voir avec l'indifférence.

Elle diffère aussi de cette forme de toute puissancesur le monde, comme on la définit parfois.

La liberté repose dans la libre décision, et dans la responsabilité quil'accompagne.

Contrairement à la liberté divine donc, le libre-arbitre de l'homme obéit bien à des limites : à celles de sacondition.

Les hommes sont naturellement contraints aux limites de leur connaissance possible, mais aussi auxlimites de leur puissance d'agir.

Pour autant, ils restent libres de choisir et d'assumer leurs décisions.

III. La liberté se construit avant de s'apprécier.

Elle n'est pas une sorte de pouvoir ayant pour résultat le bonheur, mais la possibilité pour l'être humain de se rendre moral.

C'est dansl'universalité, c'est-à-dire dans l'acte consensuel, que l'acte libre advient.

La seule limite (maisnon la moindre) que la liberté trouve c'est donc celle des autres. La liberté se trouve d'abord et avant tout dans l'acte libre.

Or, ce dernier ne se résume pas en une actionconforme à la volonté individuelle.

Au contraire, selon Kant, l'acte libre est d'abord et avant tout un acte moral.

En effet, la liberté se trouve selon lui dans la possible autonomie de la volonté humaine par rapport aux mobilessensibles (en cela il s'oppose nettement à Spinoza).

Reste que, cette autonomie de la volonté demeure liée à uneloi: celle de la morale.

Ainsi, la liberté selon Kant ne repose pas seulement dans une possible indépendance parrapport aux mobiles sensibles, il faut y ajouter le lien immuable qu'elle entretient avec la morale qui est unedéontologie.

La liberté est ainsi définie dans l'accomplissement du devoir qui peut tenir dans la maxime suivante :« Agis toujours de manière à ce que la maxime de ton action puisse être ériger sous la forme d'une loi universelle » Etre libre se limite donc d'abord et avant tout à la responsabilité que possède l'individu de se donner une fin moraleet donc universelle.

La liberté se construit donc en construisant l'humanité.

Elle obéit ainsi à deux limites, à savoir :l'universalité d'une part, l'humanité d'autre part.. »

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