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La liberté est-ce ne pas avoir besoin des autres ?

Publié le 29/09/2005

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Dans ces deux dialogues, Platon associe la liberté à la maîtrise par l'esprit (le nous) des passions, des désirs. Socrate en effet montre que celui qui se laisse diriger, commander par ses désirs est le plus esclave des esclaves. Ainsi le tyran dominus, dominé par ses désirs les plus vils est celui que Platon place au plus bas de l'échelle des individus. En proposant une tripartition de l'âme entre l'esprit (nous), le courage (thumos) et le désir (epithumia) où l'esprit en tant que supérieur commande à l'inférieur le désir, voit dans la conception Calliclès une forme de domination inauthentique et inversée. Ainsi être dominé par ses passions, ses désirs, c'est ne plus être libre (autrement dit commandé par l'esprit) mais être asservi à ses vils instincts. Ce risque d'asservissement nécessité une maîtrise. La liberté est donc maîtrise de ses passions.   3. L'authentique liberté serait conciliation de l'autonomie dans le cadre du respect de la liberté d'autrui Si autonomie et liberté sont dans le langage populaire très liées, l'étymologie nous rappelle le lien préexistant entre loi et autonomie (nomos). Liberté, autonomie, et loi morale sont intrinsèquement liées.

« est donc celui qui n'est pas contraint par un autre, par un maître (dominus), esclave d'un autre homme, celuiqui se détermine lui-même, qui fait ce qui lui plaît.

En effet primitivement la liberté consiste dans le fait defaire ce qu'on veut, d'être indépendant. Exemple : la liberté recherchée par l'hermite.

Ex : Saint Antoine. 2.

Remise en question de la liberté comme indépendance La liberté comme indépendance semble un sophisme, une fausse liberté. NIETZSCHE « Aussi longtemps que nous ne nous sentons pas dépendre de quoi que ce soit, nous nous estimonsindépendants : sophisme qui montre combien l'homme est orgueilleux et despotique.

Car il admet ici qu'entoutes circonstances il remarquerait et reconnaîtrait sa dépendance dès qu'il la subirait, son postulat étantqu'il vit habituellement dans l'indépendance et qu'il éprouverait aussitôt une contradiction dans sessentiments s'il venait exceptionnellement à la perdre.

» Transition : Mais la liberté et l'indépendance se recoupent-elle réellement. Autrui n'est-il pas constitutif de la véritable liberté II. 1.

Liberté et indépendance ne sont pas synonymes Rousseau par le biais de la fiction de l'état de nature nous permet de distinguer indépendance et liberté. ROUSSEAU, Discours sur l'origine et les fondements de l'origine parmi les hommes Dans le 2 nd Discours, Rousseau souligne que la liberté de l'homme primitif est moins liberté qu'indépendance. Rousseau ne cesse de dire que le sauvage de l'état de nature était indépendant, solitaire.

« Voilà lesfunestes garants que la plupart de nos maux sont notre propre ouvrage, et que nous les aurions presquetous évités, en conservant la manière de vivre simple, uniforme, et solitaire qui nous était prescrite par la nature .

» ( nous soulignons dans le texte) Cependant cette indépendance, cet état de solitude pour des raisons contingentes ( catastrophe naturelle, changements de climats) ne peut pas durer ; dès lors il y aregroupement successif. 2.

Autrui comme constitutif de notre liberté Cf dialectique du maître et de l'esclave. La reconnaissance s'effectue sur le mode du conflit.

Chaque conscience cherche à s'imposer à l'autre en leniant.

Celui qui préfère sa survie, se soumet, celui qui préfère la liberté manifeste sa supériorité.

Le vaincu sesoumet au vaincu.

Autrui est donc indispensable à ma liberté.

« Pour se faire valoir et être reconnu commelibre, il faut que la conscience de soi se représente pour une autre comme libérée de la réalité naturelle.

» 3.

L'individu ne peut donc plus être seul et ne peut plus se passer des autres – ainsi autrui devientconstitutif d'une nouvelle forme de liberté – une liberté de droit. L'invention des arts (agriculture et métallurgie) entraîne la sédentarisation des familles et la transformationde l'inégalité naturelle en inégalité économique.

D'où l'avènement d'un état de guerre né de la propriété, duconflit entre le droit de premier occupant et le droit du plus fort.

Ce sont dans ces conditions que les« libertés-indépendances » individuelles s'affrontent et qu'il est nécessaire de passer à une autre forme de laliberté, la liberté institutionnalisée, la liberté de droit.

Le droit se substitue au fait.

Autrui devient constitutifd'une nouvelle forme de liberté. ROUSSEAU, Contrat Social « chacun se donnant tout entier, la condition est égale pour tous; et la condition étant égale pour tous, nuln'a intérêt de la rendre onéreuse aux autres.De plus, l'aliénation se faisant sans réserve, l'union est aussi parfaite qu'elle peut l'être, et nul associé n'aplus rien à réclamer [...] Enfin, chacun se donnant à tous ne se donne à personne; et comme il n'y a pas unassocié sur lequel on n'acquière le même droit qu'on lui cède sur soi, on gagne l'équivalent de tout ce qu'onperd, et plus de force pour conserver ce qu'on a.

» III.. »

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