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La liberté politique se réduit-elle à la possibilité de vivre tranquillement ?

Publié le 01/03/2004

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Toute autre forme de liberté est utopique. Libertés individuelles, liberté individualiste et bourgeoise...

[A trop penser à sa tranquillité, on risque de sacrifier la liberté à la sécurité. La liberté politique ne se manifeste que si l'on s'engage concrètement dans la vie civique et collective, si l'on s'oppose aux injustices, si tout le monde est libre. Le conformisme et la soumission au pouvoir ne sont pas la liberté.]

Il n'y a pas de liberté sans engagement

Pour Sartre, il n'y a pas de liberté politique sans engagement. A vouloir vivre tranquillement, on risque d'accepter de se soumettre au pouvoir, de cautionner l'ordre établi même lorsqu'il est injuste. Pour ne pas être seulement un jouet de l'histoire ou du pouvoir, l'homme doit constamment construire sa liberté et veiller à faire prévaloir ses idéaux. « Il faut, en outre, préciser contre le sens commun que la formule "être libre" ne signifie pas "obtenir ce qu'on a voulu", mais "se déterminer à vouloir (au sens large de choisir) par soi-même". Autrement dit, le succès n'importe aucunement à la liberté.

Etre libre c'est pouvoir jouir de ses droits en toute tranquilité, sans craindre l'arbitraire ou l'injustice. Mais, la liberté politique n'est effective que si l'on s'engage et contribue à la vie de la cité. A trop vouloir la tranquilité, on risque de sacrifier la liberté au profit de la lâcheté.

« ferai par la paix: la paix hobbesienne est un impératif hypothétique de laraison. La naissance des sociétés résulte d'une logique de l'utilité que le « De Cive » présente en quatre temps: En l'état de nature, toutes les choses sont à tous (X), l'utilité est la règle du droit.

De ce droit résulte la guerrede tous contre tous (XII).

La guerre est contraire à la conservation de soi(XIV).

D'où la crainte de l'état de guerre, la recherche de la paix et lapréparation de la guerre : « si vis pacem, para bellum » (XVI).

Les premières conventions sociales, règles du droit de société, sont passéesdans ce but.

Cette logique guerrière du droit inspire plusieurs remarques :en premier lieu, c'est d'une contradiction dans la conservation de soi quenaît le droit.

Les moyens de la conservation de soi se révèlent en effetcontradictoires par rapport à la fin.

Ou plutôt, une conservation de soiguerrière est contradictoire: je déclare la guerre pour me conserver, maisce moyen risque précisément de me faire perdre la vie.

La crainte de laguerre n'est rien d'autre que le sentiment qu'inspire l'anticipation durésultat, c'est-à-dire le sentiment qui me dévoile le paradoxe de la guerre.La raison hypothétique me commande de faire l'hypothèse de la défaite etm'inspire la crainte. En second lieu, et contrairement à une simplification fréquente de lathéorie de Hobbes , la société ne naît pas objectivement de l'état de nature en raison de son instabilité, mais de la loi de nature, qui est enchacun des sujets, le résultat de la crainte et le précepte en eux de laraison.

Hobbes n'est pas ici mécaniste, puisque la société ne naît pas mécaniquement de la nature.

Hobbes n'est évidemment pas « idéaliste », puisque ce n'est pas l'idée de société comme telle qui conduit à lasociété.

La société civile et les relations de droit naissent de la raisoncomme capacité à juger rationnellement d'utilités.

Les conventions sontdonc un artifice de la raison, en vue d'échapper à un état jugécontradictoire avec la conservation de soi.

Hobbes nous paraît être le premier théoricien de l'individu rationnel cher à la théorie économique, enlaquelle la raison est une instance de calcul d'utilités.

Le droit hobbesienrésulte du « coût d'opportunité » de la guerre.

Il va de soi qu'il y a chez Hobbes un impératif catégorique, à savoir la conservation de soi.

Mais cet impératif de la conservation appartient à l'anthropologie, non audroit.

Le droit positif apparaît donc comme un système conventionnel desrelations sociales fondé juridiquement sur la raison hypothétique. Deux notions du « Léviathan » sont éclairantes à l'égard d'un droit fondé sur la raison hypothétique: le contrat et la contrainte.

Il estd'ailleurs notable quelles remplacent les trois justices d' Aristote : la commutative, la distributive et la répressive.

Hobbes rejette la distinction entre justice distributive et justice commutative: elle est inutiledès lors que le droit est défini de façon contractuelle.

Les contrats, chezHobbes , sont directement inscrits dans la loi naturelle.

La loi naturelle fondamentale, comme on l'a vu, pose la paix comme impératifhypothétique.

De cette première loi découle la première loi naturelleparticulière: pour éviter la guerre, je suis amené à renoncer à mon droitsur toute chose, à reconnaître à l'autre un droit propre qui délimite lemien.

Je peux renoncer à un droit ou bien me livrer à une transaction: «En une transaction, il faut que la volonté de l'acceptant concoure aveccelle du transacteur. » Voilà retrouvée la condition de consentement propre aux contrats définis par le Code civil.

Aussi la condition depossibilité des contrats est-elle la seconde loi naturelle, directementdéduite de l'impératif hypothétique de la paix.

La définition même descontrats est éloquente: « L'action de deux ou plusieurs personnes qui transigent mutuellement de leurs droits se nomme un contrat. » Le consentement n'est pas la seule condition de possibilité des contrats.

Laseconde condition est qu'ils soient appliqués et respectés par les partiescontractantes.

Il faut que les contrats puissent lier non seulement pour leprésent, mais aussi pour le futur.

Les contrats qui comportent des clausesfutures sont ce que Hobbes appelle des pactes.

Le pacte, puisqu'il comporte des clauses futures, doit engager les parties contractantes pourl'avenir.

Dès lors, il suppose une « confiance mutuelle », et surtout le. »

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