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Y a-t-il une limite au désir ?

Publié le 02/02/2004

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L'épicurisme n'est pas une philosophie simpliste qui recherche le plaisir à tout prix et fuit la douleur ; elle repose sur un principe de détermination, qui est la sensation, critère complexe d'estimation des valeurs, puisqu'il aboutit à un paradoxe : "Nous en usons parfois avec le bien comme s'il était le mal, et avec le mal comme s'il était le bien", (Épicure).On retrouve ici la tradition épicurienne, pour qui la démesure est à imputer à l'âme et non au corps. Par nature, le désir est borné, tandis que les « désirs vains » de l'âme sont illimités. Il faut donc s'en tenir aux limites naturelles du désir physique (élimination de la douleur) pour atteindre l'ataraxie. Le problème de cette conception qui réhabilite le corps est qu'elle risque de réduire la moralité à une économie du désir, donc à une forme de calcul. Comment concilier cette réhabilitation avec l'enseignement de l'ascétisme, selon lequel le désir est potentiellement dangereux d'un point de vue moral ? III. La loi doit constituer la limite du désir.Il s'agit donc de montrer que l'enjeu politique et moral de la question ne se résout ni dans l'espérance en la grâce, ni dans la confiance en notre nature corporelle, mais dans l'usage de la liberté éventuellement contre nos désirs, ce qui établit la nécessité d'un règlement tout en refusant de diaboliser ou de mépriser le corps.D'un point de vue politique, on peut rappeler que pour Hobbes, seule la loi est en mesure de donner un coup d'arrêt aux désirs insatiables des hommes.

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