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Les limites de la connaissance ?

Publié le 07/02/2004

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Mes connaissances sont forcément limitées, mais non celles de l'humanité en général. A moins que celle-ci ne disparaisse, l'on peut affirmer qu'elle reculera toujours les limites du savoir. Nul ne peut prédire l'avenir Dans Misère de l'historicisme, Karl Popper montre que l'on ne peut pas prévoir l'évolution de nos connaissances. Aussi se peut-il que les neurobiologistes, qui ne peuvent aujourd'hui expliquer la pensée alors qu'ils sont parvenus à une parfaite connaissance du cerveau, nous prouvent, dans dix ans, dans dix siècles, que l'âme existe et qu'elle est immortelle. De même, rien n'interdit de penser qu'un jour, l'homme pourra prouver l'existence de Dieu. Suite de ce devoir (un second et dernier code PassUp vous est nécessaire) Un obstacle humain au progrès de l'astronomie et de la biologie
* La science progresse : c'est incontestable. Mais, on peut noter qu'un obstacle humain s'oppose souvent à l'avancée des sciences. Il s'agit de ce que Freud appelle, dans Une difficulté de la psychanalyse, une « blessure narcissique «, dans la mesure où l'homme, attaqué dans l'image qu'il se fait de lui-même, se sent humilié.
* Il en est ainsi de la blessure que Copernic inflige à l'humanité quand, démontrant que la terre tourne autour du Soleil, il chasse l'homme du centre de l'univers. Seule une blessure relative à l'amour propre explique la difficulté à admettre une théorie qu'un astronome nommé Aristarque de Samos avait établie dès le III siècle avant J.

« Si l'on veut restaurer la certitude de la science, il faut que sa méthode parvienne à concilier la nécessité rationnelle et le caractèretoujours en partie contingent de l'expérience.

Ce sera l'une despréoccupation centrale de Kant .

Il s'efforcera de montrer comment les connaissances dignes de ce nom sot toujours le produit d'une rencontreentre les données de l'expérience sensible et le travail conceptuel del'entendement.

Ce dernier reçoit de l'extérieur, par le moyen de lasensibilité, une matière des connaissances sur laquelle il opère une miseen ordre conceptuelle dont la nécessité est interne à l'esprit.

Parexemple : les relations de causalité s'instaurant nécessairement entreles phénomènes de la nature ne renvoient pas forcément à un ordre deschoses, mais à un ordre nécessaire de leur mode de manifestation ànotre esprit.

La connaissance objective ‘est donc jamais connaissancedes choses en soi mais connaissance de l'ordre nécessaire (rationnel)des phénomènes.

Très schématiquement, on peut donc dire que Kant échappe ainsi à l'idéalisme du rationalisme pur .

La connaissance ne peut exister que dans le domaine de l'expérience possible ; au-delà,la raison « ratiocine », cad qu'elle raisonne à vide, elle outrepasse sesdroits, comme le montre la « Dialectique transcendantale » de la « Critique de la raison pure » ; ainsi lorsqu'elle prétend démontrer l'existence d'un créateur qui ne peut être que postulée, car l'expériencen'en est pas possible.

Les idées de la raison ont une fonction unificatrice et systématique ; la raison a également une fonction pratique ; mais c'est quand elle prétendconnaître des objets transcendants (au-delà de l'expérience possible) qu'elle mérite de subir une critique. Mais Kant échappe aussi au scepticisme que semble entraîner l'empirisme : si la source matérielle de nos connaissances réside dans l'expérience, leur forme rationnelle les réinscrit dans l'ordre de lanécessité et de la certitude ; le savant ne produit pas des théories au gré de sa fantaisie.

Ces théoriesscientifiques rétablissent un ordre universel de la connaissance, car elles appliquent à la matière del'expérience la forme rationnelle de l'entendement ; il y a donc bien des lois de la nature.

Ni idéalisme, niempirisme, le Kant isme laisse cependant subsister un problème redoutable : peut-on se résoudre à ce que la connaissance ne porte que sur des phénomènes, sans que les choses en soi soient jamais accessibles ? Les limites de la raison. Dans le domaine de l'étude scientifique des phénomènes, rien ne saurait remplacer la raison et on peut mêmealler jusqu'à affirmer que « l'inexplicable » n'est qu'un provisoirement inexpliqué.

Mais comme Kant l'a montré, la raison est impuissante à rendre compte de l'Etre lui-même.

Nous ne pouvons connaître la réalité qu'àtravers les formes « a priori » de la sensibilité (espace & temps), sortes des structures mentales qui sont la condition de notre perception des choses, et les formes « a priori » de l'entendement (« catégories »).

C'est pourquoi, seuls les phénomènes (l'apparaître) nous sont accessibles.

Au-delà du savoir, il y a donc un mondedes noumènes (choses en soi) qui nous échappe.

Lorsque la raison tente de dépasser l'apparence pouressayer d'atteindre l'absolu, elle tombe dans d'inévitables contradictions, antinomies et paralogismes.

Unemétaphysique est impossible comme science.

En particulier, la raison ne saurait prouver la liberté de notrevolonté, l'immortalité de l'âme, l'existence de Dieu . Avec le grand rationalisme classique inauguré par Descartes , la raison apparaissait comme l'instrument infaillible d'une critique des illusions, généralement imputées aux sens ou à l'imagination. Or, avec Kant , l'illusion est portée au coeur même de la raison.

Le rationalisme fait place au criticisme, cad à une critique permanente des moyens de la connaissance, et à un incessant procès de la raison contre elle-même et ses prétentions abusives.

C'est le sens de l'illusion transcendantale : la raison prétend connaître au-delà des limites de l'expérience et déterminer des choses en soi, cad des objets qui ne sont pas donnés dansun phénomène sensible (le Moi, le monde, Dieu). L'illusion n'est plus seulement un déchet à éliminer ( Platon , Descartes ), mais elle est consubstantielle à l'instrument lui-même, la raison, qui se trouve empêtrée dans ses propres contradictions (antinomies :opposition d'une thèse et de son antithèse).

La « Dialectique transcendantale » est donc cette partie de la « Critique de la raison pure » où Kant examine comment la raison se contredit elle-même lorsqu'elle veut connaître au-delà de l'expérience. Et il est bien question ici d'illusion, et non d'erreur, car l'illusion transcendantale est inévitable, incorrigible, àl'inverse de l'erreur.

L'illusion transcendantale est un besoin structurel de la raison pure, et aucun effortd'attention ne peut y remédier. La connaissance est unification.

Pas de connaissance sans données sensibles ; mais les formes a priori de lasensibilité (espace et temps) unifient déjà les données de l'expérience.

Puis cette expérience sensible estunifiée sous les catégories de l ‘entendement.

La raison, enfin, a pour destination d'unifier toute laconnaissance en un système sous des idées, le moi, le monde et Dieu.

Ces idées ne sont donc que des formesorganisatrices, ou des « principes régulateurs ».

Il y a illusion dès lors que la raison nous induit, par son. »

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