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Les limites de la connaissance remettent-elles en cause la possibilité d'atteindre le vrai ?

Publié le 08/02/2004

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On croit trop souvent que la vérité est une entité atteignable par la raison ou par la science, et que tout ce qui pourrait se mettre sur le chemin de cette connaissance serait à effacer : préjugés, opinion, illusion, raisonnement préscientifiques etc. Ne faudrait-il pas plutôt penser en terme de limites, et reconnaître que la connaissance humaine ne peut pas atteindre certains objets comme Dieu, la mort, les esprits, la liberté et finalement se cantonner aux objets que nous pouvons atteindre et comprendre. En vérité, c'est certainement l'absence de limites à la connaissance qui nuit à tout travail scientifique sur le monde. La science serait-elle qu'une perpétuelle remise en cause de ses limites. Les limites de la connaissance ne sont-elles pas au contraire structurantes pour toute entreprise scientifique visant à atteindre la vérité ?

« situent au-delà de la nature, dont l'expérience sensible permet à la physique de faire la science : cet être de tousles êtres et qui en est la première cause ou Dieu, cette substance incorruptible qu'est l'âme immortelle de l'homme,cette liberté qui, en le mettant à part du règne de la nécessité dans la nature, lui assure l'initiative de ses actionset lui permet d'en répondre.

C'est un fait cependant que, loin de progresser de ce pas assuré qu'on a vu prendreaux autres sciences, la métaphysique n'a cessé au contraire d'offrir le spectacle humiliant pour la raison humained'un perpétuel champ de bataille où les philosophes s'affrontent depuis des siècles en des combats sans issue.

Alorsque les démonstrations irréfutables départagent les mathématiciens et que le calcul et l'expérience permettent auxphysiciens de s'accorder, toute procédure d'arbitrage fait défaut chez les métaphysiciens.

La métaphysique,procédant uniquement par concepts, n'a pas la ressource qui fait le privilège de la mathématique de pouvoir leurdonner une évidence irrécusable en les construisant dans une forme pure d'intuition (comme l'espace en géométrie,par exemple), ni celle de les rapporter à l'expérience pour en dénoncer les lois comme le fait le physicien, qui peutainsi prévoir exactement les phénomènes.

Livrée à elle-même, en métaphysique, la raison devient dialectique ; lesconclusions de ses raisonnements sont contestées, sa législation se fait antinomique et elle se montre incapable detrancher entre les thèses qui s'excluent.

Et pourtant, puisqu'en ce domaine elle n'a affaire qu'à elle-même, elledevrait pouvoir résoudre les problèmes qu'elle se pose et qui ne lui sont pas imposés par la variété infinie des objets,la richesse inépuisable des choses.

Qu'elle en soit définitivement incapable pourrait nous faire perdre touteconfiance en elle et engendrerait le scepticisme.

Le succès qu'elle connaît ailleurs et qu'attestent les progrèsincessants des mathématiques et de la physique conduit plutôt à soupçonner que sa singulière destinée enmétaphysique, où elle ne peut pas plus esquiver les questions que leur donner une réponse, provient d'unmalentendu, d'une méprise que l'on doit pouvoir dissiper.

Si l'on parvient à savoir comment les mathématiques et laphysique ont acquis le statut de sciences et ce qui les caractérise comme telles, on disposera du même coup d'uncritère permettant de décider de l'aptitude de la métaphysique à y parvenir et de trouver la voie qu'elle devra suivreà cette fin.

En somme, les connaissances métaphysiques évoluant dans le « vide » ne rencontrant pas de limites estpresque assuré de n'atteindre jamais la vérité au sens scientifique du terme.

La philosophie critique a pour but dedonner des limites aux sciences afin qu'elles puissent progresser, la métaphysique aussi pour Kant, même si cela estmoins actuel pour nous.

Donc, au contraire, les limites permettent assurément de mieux s'approcher de la vérité. 3) Les limites de la connaissance : les thèses du positivisme logique. A la suite de Kant, Le positivisme logique, tout en niant la possibilité d'une pensée qui dépasse les limites de laconnaissance scientifique, maintient que seul un discours cohérent peut être reconnu comme scientifique :Wittgenstein, développant (dans sa première façon de penser, telle qu'elle s'exprime dans le Tractatus logico- philosophicus ) la structure idéale d'un discours à la fois cohérent et vérifiable, reconnaît l'existence d'une pensée tout autre, mais dont on ne peut pas parler dans le seul langage sensé qu'il admette.

L'expérience, en tant qu'ellese résout en sensations, telle est en effet, pour les positivistes logiques, la source unique du contenu de nosconnaissances.

Il n'y a pas de jugements synthétiques a priori ; toute proposition valide a priori est analytique,c'est-à-dire que sa vérité ne dépend que des propriétés du langage.

En clair : les propositions pseudo-scientifiquesne reposent que sur le langage et non sur des expériences.

Pour Wittgenstein, l'être, la raison, la justice ne sontque des mots.

« Ce dont on ne peut pas parler, il faut le taire.

» Et les questions traditionnelles de la métaphysiqueapparaîtront alors comme ne portant que sur des mots dont le sens n'avait pas été suffisamment éclairci, et sur despropositions invérifiables.

Tout peut être connu scientifiquement, dans la mesure où l'on renonce à parvenir à ladétermination d'une nature profonde des choses qui serait seulement cachée sous les phénomènes.

Dans la mesureaussi où l'on ne prétend pas à la connaissance objective et partagée du subjectif, de l'individuel.

On ne peutconnaître que des phénomènes et leurs lois, et il n'y a rien de plus à connaître.

Aussi, la philosophie analytiquepense que la science peut tout connaître, qu'elle n'a finalement pas de limite, et comme Kant que le reste n'est pasdu domaine de la connaissance mais de la croyance, qui peut une autre forme de vérité personnelle ou religieuse etsubjective. Conclusion. Les limites à la connaissance sont nécessaires au sens où l'on désire atteindre une vérité scientifique.

Faire ladifférence entre ce qui relève de la connaissance et de la croyance est fondamentale pour ne pas se perdre dansune recherche sans fin de connaissance sur des sujets sur lesquels nous n'avons aucune prise car en dehors denotre expérience.

Kant a bien compris que l'humanité piétinait, que la science ne pouvait progresser s'il n'adoptait unpoint de vue critique, capable de faire la part entre ce que nous pouvons connaître et ce que nous ne pouvons pas.Sans cela, la science n'est qu'un champ de bataille où les avis divergent car aucun n'a d'expérience des objets dontil parle.

Le travail le plus important de la science est de discriminer ses objets , de savoir de quoi elle ne va pasparler.. »

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