Devoir de Philosophie

La littérature allemande du XIXe siècle: DU ROMANTISME AU REALISME. WAGNER ET NIETZSCHE

Publié le 23/10/2011

Extrait du document

wagner

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, le plus grand écrivain est, sans contredit, Frédéric NIETZSCHE. Il n'est pas besoin de le présenter analyste pénétrant, il dissèque nos pensées ct nos croyances; il est d'une lucidité terrible et sombrera pourtant dans la nuit d'une demi-inconscience, parsemée d'éclairs. Ame noble, grand écrivain qui sait unir à la poésie l'exactitude stricte de l'ex pression, psychologue incomparable et cruel, personnalité complexe qui peut être interprétée de façons contradictoires, Nietzsche a exercé une grande influence posthume, en somme néfaste.

wagner

« de Vienne que Laube s'est acquis des titres à la reconnaissanc~ de ses compatriotes.

Le véritab~e théoricien de l'école et celui qui lui a donné son nom ' de « Jeune Allemagne » fut WIEN· BARG, auteur · des Campagnes esthétiques .

Mais c'est là plutôt du journalisme que de la littérature .

II Y' e,;.t dans la Jeu ne Allemagne de fortes influen­ ces françaises, en particulier celle du comte de Saint ­ Simon .

Aucune œuvre durable n'en est résultée .

Mais ce fut la première offensive systématique du réalisme · pour qui les problèmes sociaux et politiques, le désir ; d'effi cacité et le besoin de « vivre sa vie » priment : toutes les rêveri es des songeu rs et Je culte de J'art .

HENRI HEINE (1797-1856) On a dit souvent, en particulier Bismarck , que les deux plus grands poètes lyriques de l'Allemagne étaient Gœthe et Heine.

Telle est du moins l'opinion à l'étranger.

En Alle­ magne même il en va différemment.

Bien avant les fureurs antisémites, beaucoup d'Al­ !emands , sans nier le génie ou le talent de Heine, lui reprochaient d'avoir adultéré la pureté, la sincérité naïvement sentimentale du lyrisme allemand, en y mêlant une certaine pose, quelque chose d'artificiel, d'ingénieux, même de trop habile, bref : de frelaté .

Mais c'est aussi ce mélange de poésie et de scepti­ cisme qui plaît aux étrangers.

Telle est la manière de Heine qui n'est pas de l'affe ctatio n, ou ne l'est que dans la mesure où tout arti ste devient toujours le mime de son propre géni e.

Cela relève peut -être de la psychanalyse : Heine voit surtout dans le monde les mauvais démo ns acharnés à détruire ce qui est noble et heureux.

Il y a chez lui comme un refus du bonheur, une mythologie de la souffrance où l'homm e se fait lui-même l'auxiliai re des dieux hostiles et jaloux : un complexe de l'échec , de la soui llure universelle, un masochi sme conséquent.

Heine est patriote à sa manière qui est la plus noble et la plus humain e, mais il sait que l'Allemagne n'est pas mûre et son Deutschland, conte d'hiver, retrace la faillite d'un idéal.

Heine est révolutionnaire, mais il sait que la révolution est le règne de la popu­ lace et que les feuillets de son Livre des Chants servirent de corn ets de papier aux épiciers.

Pourtant il faut la préparer : toute la vie n'est que l'histoire de la quête et de la destruction des dieux.

Tous, ils descendent successivement aux enfers pour n 'être plus que des dém ons cruels.

Il n'y a que deux échappatoirçs : la mort et le rire.

Dans .

son Roman ce ro, ce pessimisme métaphysique s'exprime de façon très émouvante.

Heine a été aussi un journaliste de grand style, écr ivant une prose excellente, ale~te , imag ée miroir d'une intelligence trop lucide pour être heureuse.

Sur la littérature et la philosophie en Allemagne il a laissé des p~ges instructives et divertissantes, dont certames sont des poèmes en prose.

LA POESIE La poésie tient dans la littérature alle­ mande une place et un rang à part, diffé­ rents de ceux qu'elle occupe chez nous.

Si le terme de poésie (Dichtung) convient à toute œuvre d'imagination, en prose comme en vers, celui de Lyrik désigne un genre de poèmes qui , du moyen âge à nos jours et sans interruption depuis la fin du xviii• siècle, n'a cessé d'exprimer ce qu'il y avait de plus pro­ fond et de plus pur dans l'âme allemande.

Ce lyrisme tient d'un côté à la chanson popu­ laire de l'autre à la méditation philosophique o u r~ligieuse : il embrasse la nature et l'au­ rlclit , le monde visible et l'infini, la vie quoti­ dienne avec ses déc o rs familiers et il a les nuances les plu s subtiles de l'inquiétude, du désir et de l'espérance.

De plus ces poèmes, de longueur variable, mais le plus souvent assez courts, sont aussi de la musique, une musique propre à l'alle­ mand qui a d 'étonn antes ressourc es sonores et rythmiqu es.

En outre une souplesse de syn­ tax e, la faculté de combiner les racines et les autres éléme nts du langage (ce qui ne crée même pas de néologisme, tant cela paraît na­ tur e l et conforme au génie de la langue), le je u des allitérations, le haut relief des accents, sans parler de la forte consonance des rimes généralement maintenues, tout cela donne à l 'instrument poétique des registre s, des timbres et une technique qui l'apparen­ tent à l' instrument musical.

Le terme même de Lied a été emprunté à l'all emand pour désigner des poèmes qui sont aussi des chants.

Les mu siciens n 'ont fait que rendre plus sen­ sible la mélodie qui chantait en sourdine dans les strop hes de Gœthe, de Heine, de Chamisso, ou de Eichendorff.

Ce lyrisme persistant d'âge en âge est ce qu'il y a de plus original dans la littérature allemande, et aussi de moins transm issi ble.

Hebbel dramaturge puissant, Keller, humo­ riste, è.

F.

Meyer, auteur de nouvelles .h~s~o­ riques burinées avec la finesse et la precision de Mérimée, Storm, qui nous fait pens e r pa~­ fois à Loti, même Fontane, psychol.ogue subtil et causeur élégant, Nietzsche, philosophe et prophète, aujourd'hui Franz Werfel, Caros. sa et Hermann Hesse, t ous ont laissé des recueils de poésies.

Outre les poètes « romantiques » Tieck , Brentano, Chamisso, Eichendorff, dont m~in­ tcs poésies sont dans toutes les mémoues allemandes et que nous faisons apprendre aussi dans' nos classes en France, à côté de H eine, il y eut, vers le milieu du siècl~, quelques poètes remarquables qu 'on ne saurait affilier légitimement à d 'autres et un groupe que l'on nomme en général l'Ecole souabe.

Parmi les premi ers, LENAU (1802-1850) est resté le poète du spleen et de l'inquiétude qui. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles