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LA LITTÉRATURE RUSSE du XXe siècle

Publié le 23/10/2011

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Mikhail BouLGAKOV (1891-1940) occupe dans la littérature soviétique une place particulière en ce que son importance n'est devenue évidente qu'un quart de siècle après sa mort quand ont été rendues au public les oeuvres non publiées de son vivant; particulière encore, dans la mesure où il fait partie de ces très rares écrivains qui ne se sont jamais laissés séduire par le mythe révolutionnaire. Dans ses premiers récits : « Diablerie «, « Les OEufs fatidiques «, « Coeur de chien «, Boulgakov continue la tradition du grotesque satirique dont les maîtres sont Gogol, Saltykov-Chtchedrine, André BIELY.

« finalement en la Russie, éternelle, indestruc­ tible , et qui, telle le Phénix, renaît de ses cendres .

Le thème traditionnel des rapports entre la Russie et l'Occident prend chez les symbolis­ tes une actualité brûlante à la veille de la Première Guerre mondiale.

A la suite de Solo­ viov, ils prédisent le caractère inévitable d'un conflit entre l'Orient obscurantiste, barbare et mystique et l'Occident éclairé et rationaliste.

La Russie est déchirée entre ces deux forces et ne sait que choisir .

Les vers de Blok et le roman de Biely : « P é tersbourg » mettent tout parti­ culièrement l'accent sur la mission antimon­ gole de la Russie, appelée à sauver le Christ du Dragon tout en soulignant l'enracinement des traits asiates dans l'âme russe.

A la fin de la première décennie du xx• siècle, le symbolisme a accompli sa mission de régé­ nération de la littérature, de rétablissement des droits du poète , d'enrichissement de la langue.

Il traverse une crise et tombe sous l'assaut de la jeune génération.

citation Petersbourg Ils marchaient maintenant sur le pont.

Devant eux deux hommes marchaient : le premier, un marin d'une quarantaine d'années, portait un bonnet à oreillettes ; sa barbe rousse était semée de poils blancs; le second était une sorte de géant coiffé d'un chapeau de feu­ tre vert sombre; il avait le poil noir, un tout petit nez et de toutes petites moustaches.

-- Par ici, Nicola~ Apollonovitch, on est arrivé au petit restaurant, entrez donc ...

--· P ermettez-moi de ne pas ...

- Qu'est-ce que c'est que ça ? Vous vous ennuyez ave c moi ? -· Non, j'ai simplement envie d'aller me coucher.

Rien à faire .

Nicolas Apollonovitch eut un imperceptible tressaillement et, avec dégoût, il poussa la porte du restaurant.

Epaisse vapeur blanchâtre , relent de friture mêlé à l'humidité.

Sur la paume, comme une brûlure, tomba le numéro de vestiaire.

- Vous savez, tout le monde me connaît ...

Alexandre Ivanovitch Doudkine, monsieur votre père, Boutichenko, Chichiganov, Pepp ...

Trois faits allumèrent la curiosité de Nicolas Apollonovitch : tout d'abord, l'inconnu s'était plu à souligner les relations qu'il entretenait avec son père ct cela voulait sûrement dire quelque chose; en deuxième lieu, il avait lâché le nom de Doudkine; et enfin il avait cité une série d e noms, Boutichenko, Chichiganov, Pepp ...

aux sonorités étrangement familières.

Le petit monsieur donna un coup de coude à Nicolas Apollonovitch.

-- Pas mal roulée, hein, dit-il, en lui mon­ trant une prostituée avec une cigarette turque au bec.

- Les femmes ...

quel est votre point de vue ? - Je n'insiste pas.

Tout autour, des voix.

-Qui ça? -Ivan Ivan Ivanovitch Ivan lvanovitch Ivanov ..

.

Foutaises! -Ivan! - Ivan Ivanovitch - Ivan Ivanovitch Ivanov est un porc Au fond de la salle le piano mécanique se mit à gueuler : de dessous le piano mécani­ que, en brandis sant une bouteille, surgit Ivan Ivan .ovitch Ivanov.

Comment lui, Nicolas Apollonovitch, avait-il pu échouer dans ce bouge, le jour fatidique où ...

(Andreï BIELY, Petersbourg, Editions L'Age d'homme.) LA LITTERATURE RUSSE REALISTE Les « acméistes » -- GouMILIOV, A.

AKHMATOVA (1889-1966), 0.

MANDELVSTAM (1891-1938), se pro­ noncent contre l'engouement pour les théories mystiques, la théosophie, l'occultisme.

« La rose, écrit Goumiliov, est redevenue belle par elle-même; ce sont ses pétales, son odeur, sa couleur qui lui confèrent sa beauté et non point des ressemblances imaginaires avec l'amour mystique et je ne sais quoi encore ».

Les futuristes - Velemir KHLEBNIKOV, Vladi­ mir MüAKOVSKI (1893-1930), rejettent toutes les traditions et dans leur manifeste : « Une gifle au goût public » en appellent à jeter PoucHKINE, ToLSTOÏ et DosTOIEVSKI par dessus le bord du navire « de l'actualité ».

Refusant à la fois les littératures russes clas• sique et moderne, ils soutiennent que tous les écrivains de leur temps sans exception « n'ont envie que d'une maison de campagne et du genre de récompenses que le destin accorde aux tailleurs »; ils sont néanmoins incapables d'ap­ porter des thèmes nouveaux .

Toute leur force poétique, tout leur talent sont avant tout orien­ tés dans le sens d'une expérimentation radi­ cale dans le domaine du langage : séman­ tique, système rythmique, système d'images, syntaxe.

PASTERNAK (1890-1960) qui, à la veille de la Première Guerre mondiale, faisait ses débuts de poète dans un groupe proche des futuristes, affirme que Maïakovski a fait « la découverte géniale daus sa simplicité que le poète n'est pas un auteur mais lui-même un thème lyrique qui s'adresse au monde à la première personne »·. »

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