La littérature vietnamienne
Publié le 23/10/2011
Extrait du document
Nulle autre part n'existe un ensemble plus riche de documents qui permettent d'entrer dans l'intimité de la population. On commence à peine à recueillir, analyser, étudier ce trésor grâce auquel apparatt en pleine lumière l'homme du Viêt-nam, dont on a souvent déploré qu'il soit difficile à saisir dans sa réalité vivante....
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tique, obéissent pourtant, eux aussi, à des
règles de rythme et de rime qui rendent le son des mots agréable à l'oreille et le sens de la phrase facile à l'inteHigence.
Mais ces ·règles sont fort souples, à l'exemple de la syntaxe.
L'impression d'ensemble qui s'en
dégage fait penser à une sorte de balance ment constant des monosyllabes qui se suc cèdent avec aisance, avec légèreté.
Il serait vain de rechercher des notations abstraites, car l'abstrait se trouve constam ment transposé dans le concret ou, mieux, se trouve pratiquement absent de la ·pensée.
Les images teHes que c jouer avec le feu :.
ou « demander son chemin à un aveugle :.
n'en ont que plus de saveur au Viêt-nam sous la forme de c mettre du gras dans la bouche d'un chat :.
ou « emprunter un pei gne à un bonze :.
(car il a toujours le crâne rasé).
Et l'on penche souvent vers une certaine forme d'humour, avec des expressions qui prêtent au comique, des comparaisons qui ne manquent pas de surprendre.
Cela ajoute en core à l'effet de moquerie désiré, à l'ensei gnement souhaité.
Gare aux charlatans, aux sorciers, aux mauvais bonzes l Ils font sou vent les frais de cette tendance naturelle à l'ironie plaisante.
La chanson tient, dans cette littérature orale, si originale, de loin la ·première place : chansons de « troubadours :t, plus savantes et témoignant de plus de recherches; chants des bateliers de la région de Huê, dont la nostalgie reflète l'influence des Cham; chan sons plus humbles encore des gens de mé tier, des aveugles; berceuses et chants al ternés, où filles et garçons, alternativement, essaient de se surpasser par le talent et l'esprit d'à-propos.
Nulle autre .part n'existe un ensemble plus riche de documents qui permettent d'entrer dans l'intimité de la population.
On com mence à peine à recueillir, analyser, étu dier ce trésor grâce auquel apparatt en pleine lumière l'homme du Viêt-nam, dont on a souvent déploré qu'il soit difficile à saisir dans sa réalité vivante.
Les écrits en chinois.
L'écriture et la pensée chinoise ont fort longtemps dominé l'ensemble de la littéra ture viêtnamienne.
Formés à l'enseignement des canons et des classiques chinois, les lettrés se sont pliés à toutes les servitudes de la .poésie et de la prose chinoises.
Il
s'agit donc, en la matière, d'écrits chinois dus à des auteurs viêtnamiens, mais dans lesquels cependant les éléments locaux ten dront à percer de plus en plus.
Les premiers textes ont été composés par des bonzes (x1• siècle) auxquels progressi vement se sont joints de hauts fonction naires du royaume, eux aussi fer"ents boud dhistes.
U en sera ainsi jusqu'au début du xv• siècle, époque où le confucianisme de viendra en quelque sorte la doctrine offi
cielle de l'Etat.
Seuls, au début, les bonzes connaissent vraiment les lettres chinoises.
Ils occupent les charges les plus élevées de la Nation.
Dans leurs pagodes, ils assument ;}a conservation des manuscrits, que le temps pourtant fera disparaitre.
La mémoire a survécu du bonze Khanh-hi (1066-1142), auteur de ·poèmes groupés sous le titre de « Ngô dao ca thi tâp :.
(Recueil de poèmes sur la compréhension de la religion).
Le bonze Bao-giâc (1079-1151) aurait, quant à lui, composé plus d'un millier de poésies, dont le recueil reçut le nom de la pagode
où demeurait le religieux : « Viên-thông tâp » (Recueil de Viên-thông).
A la même époque, les traités sur le bouddhisme font également leur apparition.
Le bonze Huê-sinh.
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