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LITTÉRATURE YIDDISH

Publié le 29/11/2011

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LA LITTERATURE YIDDISH DE SA NAISSSANCE AU MILIEU DU XIX8 SIECLE

L'époque des ménestrels

Les premiers ménestrels. et troubadours que connurent les communautés juives rhénanes se contentèrent de traduire et de transposer en yiddish les romans de chevalerie ou les romans courtois allemands. Ainsi il exista une version yiddish du cycle des Chevaliers de la Table Ronde ou des romans de Dietrich von Bern et Hildenbrandt. Bientôt pourtant les héros de ces romans de chevalerie furent remplacés par des personnages de la Bible ou de l'histoire juive. Le Livre de Samuel du XIVe siècle est le plus ancien poème yiddish connu. Son héros, le roi David, est présenté comme un chevalier médiéval.

 

« vie JUIVe vers l'Europe orientale, la littérature yiddish amorce une nouvelle évolution.

Elle avait déjà été annoncée par la prolifération des gloses sur les Textes Sacrés et par la publi­ cation de nombreuses traductions, telles que celle des Psaumes de 1490.

Au début du xv1 • siè­ cle, paraît le Maaseh Bukh, un recueil de 257 contes talmudiques et 25 légendes appartenant au cycle de Regensburg.

Plus influente encore est l'adaptation du Pentateuque, faite par Jacob ben Isaac AsxENASI à l'usage des femmes, inti­ tulée Tzena Urena.

L'auteur réussit à fondre admirablement , en un tout organique, l'élément didactique et l'élément narratif.

D'autres ouvra­ ges à but édifiant sont : Brantspiegel (1602) de M.H.

ALTSCHULER et le Bon Cœur (1620), une œuvre dogmatique et moralisante d'Isaac ben ELIAKUM.

Parallèlement à ces œuvres didacti­ ques paraissent des récits de voyages, réels ou imaginaires, et surtout , un peu plus tard, des mémoires parmi lesquels Les Mémoires de· Gluckel von HAMELH sont les plus intéressants, à la fois par la masse de renseignements sur la vie juive ùe l'époque, par la finesse de l'ob­ servation du détail matériel ou psychologique et par la vigueur et la richesse de la langue.

Le début du xvu • siècle fut donc pour les Juifs une période prospère sur le plan matériel et féconde sur le plan littéraire.

Le milieu du siècle fut au contraire une époque de terreur et de massacre (en 1648 les massacres de Chmiel­ nicki), d'espoirs messianiques déçus (l'appari­ tion du faux Messie Shabbetaï Tzevi en 1665), suivis d'une réaction rabbinique qui renforça le rigorisme et le formalisme religieux.

Le peu­ ple aspirait à une religion plus simple, plus démocratique, plus imaginative, et ce fut le Hassidisme qui l'apporta.

Son empreinte sur la littérature yiddish fut indélébile et reste encore vivace.

Le Hassidisme et la littérature yiddish Le Hassidisme, mouvement mystique et revi­ valiste, rallia au XVIU ' siècle la grande masse de la popul ation juive d'Europe orientale.

Les Rabbis hassidiques, en commençant par le fon­ dateur du mouvement, le Baal Shem Tov, se servirent du yiddish pour propager leur foi et leur message sous forme de contes, de récits, de paraboles .

Ceux-ci, souvent transmis orale­ ment furent parfois consignés par écrit, comme ceux de Rabbi Nahman de Bratzlav (1772-1810).

Ils font preuve d'une imagination, d'un lyrisme et d'un symbolisme nouveaux dans la littérature yiddish, et utilisent une langue riche, idioma­ tique, populaire, qui devient un instrument de choix pour la narration.

La Haskala ou Mouvement des Lumières Tandis que le Hassidisme gagnait les masses juives, le rationalisme du Siècle des Lumières se propageait en Europe sous l'influence du phi- losophe juif allemand Moses MENDELSSOHN (1729- 1786).

Il eut sa contrepartie dans la société juive avec le Mouvement de la Haskala, dans la deuxième moitié du xvui" siècle et le début du XIx • .

Tandis que le Hassidisme marquait la littérature yiddish du sceau de l'imagination, la Haskala apportait le rationalisme des Ency­ clopédistes.

Pour se faire entendre des masse& juives, une grande partie des adeptes du Mouvement des Lumières adoptèrent leur langue, le yiddish.

Leur verve s'exerça essentiellement contre les Hassidim et la vie juive traditionnelle, considé­ rée comme obscurantiste.

La polémique fut menée par des écrivains comme Mendel LEFFIN (1749-1826), Joseph PEREL (1779-1836), Y.

BICK (1770-1831), I.B.

LEVINSOHN (1788-1860), appelé le Mendelssohn russe, par des dramaturges et des conteurs comme Israël AKSENFELD (1787-1866).

Des revues furent créées, en hébreu, en russe, en yiddish (Hamaguid, Ra zsvet , Kol Mvasser, Yiddishe Folksblatt, Der Yud, Der Freint, etc.) qui furent d 'abord des tribunes polémiques et didactiques, mais qui publièrent aussi des œuvres littéraires d'une portée et d'une valeur plus générales, comme celles de S.

ETTINGER (1800-1856), A.B.

GOTTLOBER (1811-1899), I.M.

DICK (1807-1893), J.

LINETZKY (1839-1915), SHO­ MER (1849-1905), et même celles des classiques.

LA PERIODE CLASSIQUE Elle fut dominée par trois personnalités extrê­ mement différentes, celle de ·Mendélé Mokher­ Sforim, Sholem-Aleichem, I.L.

Peretz.

MENDÉLÉ MOKHER-SFORIM (1836-1917), fit preu­ ve dès ses premières œuvres, écrites en hébreu, d'un sens très profond de la satire.

Au cours d'un périple, entrepris en compagnie d'Avrémélé le boiteux, à l'âge de dix-sept ans, il se mêla à toutes les couches de la population juive des bourgades, les « shtetl », rencontra les person­ nages les plus étranges, connut la souffrance et la misère.

C'est pour essayer de faire sentir aux uns leur humiliation, aux autres leur rôle d'oppresseurs, qu'il prit la plume.

Sa première œuvre : Dos KleJïné Mentschélé (Le Petit Homme), fut publiée en 1863-1864 en feuilleton.

Ses œuvres les plus cél è bres sont : Fishké le boiteux, La Jument, L'Anneau magique, Le Voyage de Benjamin III, le roman autobiogra­ phique Shoïmé Reb Haïm's, les pièces de théâ­ tre : La Dîme, La Conscription.

Son sens aigu de la caricature, sa maîtrise de la langue, permirent à MENDÉLÉ MoKHER­ SFORIM de transformer le yiddish assez fruste de ses prédécesseurs en une langue littéraire capable de rendre toutes les nuances de la pensée et du sentiment.

SHOLEM-Al .EICHEM (1859-1916) est l'écrivain le plus populaire de la langue yiddish.

Ses innombrables nouvelles sont l'œuvre d'un des humoristes les plus originaux de la littérature yiddish et peut-être mondiale.

Son humour em­ preint de tendresse, de joie et d'une sagesse profonde face aux vicissitudes et aux drames. »

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