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LOCKE: La loi est-elle une contrainte pour l'individu ?

Publié le 25/03/2005

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Une loi, suivant sa véritable notion, n'est pas tant faite pour limiter, que pour faire agir un agent intelligent et libre conformément à ses propres intérêts : elle ne prescrit rien que par rapport au bien général de ceux qui y sont soumis. Peuvent-ils être plus heureux sans cette loi-là ? Dès lors cette sorte de loi s'évanouit d'elle-même, comme une chose inutile ; et ce qui nous conduit dans des précipices et dans des abîmes, mérite sans doute d'être rejeté. Quoi qu'il en soit, il est certain que la fin d'une loi n'est point d'abolir ou de diminuer la liberté, mais de la conserver et de l'augmenter. Et certes, dans toutes les sortes d'états des êtres créés capables de lois, où il n'y a point de loi, il n'y a point non plus de liberté. Car la liberté consiste à être exempt de gêne et de violence, de la part d'autrui : ce qui ne saurait se trouver où il n'y a point de loi, et où il n'y a point, selon ce que nous avons dit ci-dessus, une liberté, par laquelle chacun peut faire ce qu'il lui plaît. Car qui peut être libre, lorsque l'humeur fâcheuse de quelque autre pourra dominer sur lui et le maîtriser ? Mais on jouit d'une certaine liberté, quand on peut disposer librement, et comme on veut, de sa personne, de ses actions, de ses possessions, de tout son bien propre, suivant les lois sous lesquelles on vit, et qui font qu'on n'est point sujet à la volonté arbitraire des autres, mais qu'on peut librement suivre la sienne propre. LOCKE

La loi apparaît comme une contrainte pour l'individu, elle lui pose des interdits. Pourtant la loi est aussi ce qui préserve l'individu d'une liberté infinie que pourrait exercer dangereusement autrui sur lui.  Dans quelle mesure la loi peut-elle alors garantir la sécurité des individus, tout en préservant leurs libertés individuelles ?  Dans ce texte extrait du Traité du gouvernement civil, Locke va répondre que non seulement la loi protège de la liberté menaçante de l'autre mais que de plus, elle garantit un véritable espace de liberté d'agir.  Ainsi, la loi, au service du bien général, vise le bonheur de chacun, et donc cherche à en augmenter la liberté. En effet, la loi, en garantissant une liberté comme absence de contrainte, préserve aussi un espace d'autonomie. Mais à quelles conditions la loi garantit-elle l'autonomie des individus ?

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« [Transition] Ainsi l'auteur explique dans un second mouvement du texte comment la loi préserve et même augmente la liberté.

Eneffet, d'une part, la loi en préservant chacun de la volonté infinie des autres garantit une liberté qui est alors définiecomme absence de contrainte.

Et d'autre part, la loi préserve ainsi un espace où l'individu peut lui-mêmes'autodéterminer, agir par sa propre volonté.Quelles sont alors les conditions de réalisation de ces principes qui font de la loi non pas l'instrument de l'aliénationet de la répression, mais l'instrument de la liberté ? 3.

Mais à quelles conditions la loi garantit-elle l'autonomie des individus ? A.

Le contrat social exprime la volonté généralePour Locke, il s'agit dans la société civile de préserver des droits qui à l'état de nature sont menacés parl'agressivité d'autrui.

L'État résulte donc d'un contrat social qui exprime la volonté générale, en sorte que chacunobéit à une loi qu'il s'est lui-même prescrite.

En ce sens, la loi n'est plus ce qui soumet, ce qui contraint, mais ce qui« oblige », c'est-à-dire ce qui s'impose de manière légitime.

La fonction de la loi reste d'assurer la liberté de chacun(être maître de soi) et la préservation de ses possessions (la propriété privée).

C'est en ce sens que Locke est àl'origine du libéralisme.B.

La séparation des pouvoirs préserve des abus de l'ÉtatLa limite de l'État se situe donc dans ses abus de pouvoirs, lorsqu'il porte atteinte à la liberté plutôt que de lagarantir.

Pour éviter un tel écueil, il faut, comme l'a décrit Montesquieu dans L'Esprit des lois, séparer les pouvoirsen législatif, exécutif et juridique de manière à ce que l'équilibre des puissances soit préservé.

C'est en ce sens queLocke peut s'opposer àl'absolutisme. Conclusion Ainsi, selon Locke, la loi garantit aux individus une liberté comme absence de contrainte dans la mesure où elle limitela liberté qu'autrui peut exercersur les individus de manière malencontreuse.

Mais elle est aussi de ce fait ce qui permet à l'individu d'exercer sapropre volonté sans être limité par celle d'autrui, et d'user alors de la conservation de ses biens et de sa proprepersonne.La difficulté de tels principes réside dans leur application : dans quellemesure l'intérêt général qu'exprime la loi, peut-il servir l'ensemble des intérêts particuliers ? La liberté individuelleainsi préservée, est-elle bien la liberté de tous les individus ? Et par ailleurs, jusqu'à quand la loi peut-elle assoireson autorité sans limiter en quelque façon la liberté de certains individus ?. »

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