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Y a-t-il une logique de l'irrationnel ?

Publié le 05/03/2004

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En revanche, il n'était nullement nécessaire que la vie apparaisse sur la Terre: aucune logique ne préside à cela. Les actes irrationnels sont imprévisibles Toutes les femmes battues ne tuent pas leur mari. Tous les désespérés ne se suicident pas. Les actes «insensés« le sont donc d'autant plus qu'ils sont imprévisibles et qu'il est impossible d'expliquer pourquoi telle personne, soumise à certaines conditions, passera à l'acte, tandis que telle autre, dans la même situation, continuera d'avoir un comportement rationnel. L'incompréhensible existe: c'est l'irrationnel L'irrationnel se révèle pourtant à nous au premier effort de réflexion. Et d'abord ce postulat que la science obéit à des lois mathématiques manifeste une sorte d'irrationalité au coeur même des victoires de la raison. Comment se fait-il que le monde se plie aux lois de notre esprit ? Comment expliquer cet accord entre nos constructions mentales et le réel ? Il y a là, nous semble-t-il, un mystère, c'est-à-dire quelque chose d'à jamais incompréhensible. Comme le dit Einstein, «ce qu'il y a d'incompréhensible, c'est que le monde soit compréhensible «.

Même ce qui paraît ne pas avoir de sens que ce soit dans ce que nous faisons ou dans ce qui arrive dans le monde obéit à une logique. Cette logique est à découvrir et on peut toujours déceler un certain ordre et une certaine cohérence. 

MAIS...

Il  y a des questions qui restent sans réponses et il y a des actes humains inexplicables. La réalité n'est pas pleinement intelligible et rationnelle.

  • I) Il y a une logique à toute chose.

a) Le hasard a un ordre. b) Un acte apparemment absurde a en fait un sens caché. c) L'imagination a une logique.

  • II) Il n'y a pas de logique de l'irrationnel.

a) Le hasard est irrationnel et imprévisible. b) Certains actes humains défient l'entendement. c) L'imagination est illogique.

.../...

« «Le rêve montre que ce qui est réprimé persiste et subsiste chezl'homme normal aussi et reste capable de rendement psychique.Le rêve est une manifestation de ce matériel, il l'estthéoriquement toujours, il l'est pratiquement dans un grandnombre de cas, et ceux-ci mettent précisément en pleine lumièreson mécanisme propre.

Tout ce qui est réprimé dans notre esprit,qui n'a pu, pendant la veille, réussir à s'exprimer, parce que cequ'il y a de contradictoire en lui s'oppose, ce qui a été coupé de laperception interne, tout cela trouve pendant la nuit, alors que lescompromis règnent, le moyen et le chemin pour pénétrer de forcedans la conscience».

(L'Interprétation des rêves, 1901.) Les rêves ne sont ni des messages divins, ni des images dénuées desens.

Ils ont du sens, mais ce sens est crypté.

Freud distingue ainsi lecontenu manifeste (celui dont on se souvient au réveil) et le contenulatent.

Cela tient à leur nature qui est d'exprimer ce qui a été réprimépendant la veille.

L'exemple classique est celui de l'enfant privé dedessert, qui rêve pendant la nuit qu'il mange son dessert.

Dans ce cas,le sens est clair, mais en général, le sens du rêve est plus complexe àdémêler.

Le caractère crypté vient du fait que la répression n'est pastotalement inactive: le désir réprimé, qui peut lui-même déjà être denature ambivalente, se montre de manière ambivalente, c'est-à-dire qu'il se montre tout en se cachant, notamment par déplacement (un objet anodin en symbolise un autre) etcondensation (un objet symbolise plusieurs choses en même temps). Comme les lapsus, actes manqués et autres éléments de la «psychopathologie de la vie quotidienne», lesrêves révèlent au sujet qu'il «n'est pas maître chez lui», comme dit Freud, et que sa vie consciente estdéterminée par ses représentations inconscientes, qui viennent de la vie infantile.

On peut donc fréquemmentopposer Freud à Descartes, en considérant ce dernier comme représentant d'une «philosophie du sujet», où lesujet est maître de ses actes et de ses pensées. [L'irrationnel est précisément ce qui ne présente pas d'ordrerationnel, pas de logique.

Il y a des questions qui restent sansréponse scientifique, de même qu'il y a des actes humains qui sont fondamentalement inexplicables.] Le hasard est irrationnel0n peut expliquer pourquoi la vie est apparue avec plus de probabilité sur la Terre que sur Jupiter.

Latempérature, la composition chimique de l'atmosphère, la pression, les conditions climatiques et géographiquesétaient plus propices sur notre planète que sur une planète géante, gazeuse et glaciale.

En revanche, iln'était nullement nécessaire que la vie apparaisse sur la Terre: aucune logique ne préside à cela. Les actes irrationnels sont imprévisiblesToutes les femmes battues ne tuent pas leur mari.

Tous les désespérés ne se suicident pas.

Les actes«insensés» le sont donc d'autant plus qu'ils sont imprévisibles et qu'il est impossible d'expliquer pourquoi tellepersonne, soumise à certaines conditions, passera à l'acte, tandis que telle autre, dans la même situation,continuera d'avoir un comportement rationnel. L'incompréhensible existe: c'est l'irrationnelL'irrationnel se révèle pourtant à nous au premier effort de réflexion.

Et d'abord ce postulat que la scienceobéit à des lois mathématiques manifeste une sorte d'irrationalité au coeur même des victoires de la raison.Comment se fait-il que le monde se plie aux lois de notre esprit ? Comment expliquer cet accord entre nosconstructions mentales et le réel ? Il y a là, nous semble-t-il, un mystère, c'est-à-dire quelque chose d'àjamais incompréhensible.

Comme le dit Einstein, «ce qu'il y a d'incompréhensible, c'est que le monde soitcompréhensible ».

En d'autres termes, le fait que le monde soit rationnel est lui-même un fait irrationnel !• Mais le fait que le monde soit n'est-il pas déjà irrationnel ? Le philosophe rationaliste le plus convaincu estcontraint de reconnaître qu'il y a au moins un irrationnel : à savoir le fait même de l'être, le fait qu'il y aitquelque chose plutôt que rien.

Comme l'a dit le grand logicien Ludwig Wittgenstein (1889-1951) dans sonTractatus logico-philosophicus (1921), « ce qui est mystique, ce n' est pas comment est le monde mais le faitqu'il est ».

Le comment de l'être, c'est-à-dire l'enchaînement des phénomènes, peut bien être soumis à des. »

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