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La loi n'a-t-elle pour fin que la sécurité ?

Publié le 01/10/2005

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Par contre, les criminels sont techniquement mieux équipés (ils peuvent donc être plus dangereux), et une très jeune délinquance est apparue. Les médias se sont emparés de ce phénomène : informés plus vite, nous ne le sommes pas forcément mieux. * Qui dit transgression des lois, dit punition. Mais comment punir ? Cette question est au centre d'un débat permanent qui va de l'éducation à la peine de mort. Le droit implique la sécurité UTILITARISME : Doctrine selon laquelle l'efficacité, ou l'utilité, est par principe la seule mesure de la vérité sur le plan de la connaissance, du bien sur le plan moral et du beau sur le plan esthétique. "Quand nous parlons du droit d'une personne sur une chose, nous voulons dire que cette personne est fondée à exiger de la société qu'elle la protège et la maintienne en possession de cette chose", écrit John Stuart Mill dans L'Utilitarisme. La loi est l'outil permettant d'assurer une telle protection. Il ne faut pas confondre loi civile et loi morale Il appartient à tout homme digne de ce nom d'agir conformément à ce que lui dicte sa raison. La loi civile, en aucun cas, ne peut remplacer la conscience morale.

« Les éléments fondamentaux sont mis en place : · parce que l'homme est poussé par un insatiable appétit de domination et qu'il cherche aussi à se protéger contre les agressions d'autrui par des actions préventives, la situation (« état de nature ») qui précède la vie en société se ramène à une guerre perpétuelle ; · la paix entre les hommes ne peut être obtenue que si tout le monde se soumet à une autorité (« un pouvoir commun ») qui contraint (« les tient en respect ») les hommes à ne plus attenter à la vie d'autrui. Le passage de l'état de nature à la société se présente comme le remplacement d'une crainte par une autre.Dans l'état de nature, l'homme craint son semblable qui peut à chaque instant le tuer ou le déposséder.

Dansla vie en société, l'individu craint un pouvoir fort qui garantit sa sécurité mais qui lui demande une obéissancequasi absolue. Pour que ce passage de l'état de nature à la société puisse avoir lieu, il est donc nécessaire que soit mis fin à« la guerre de chacun contre chacun » par un contrat « de chacun avec chacun ». Dans le système de Hobbes , comme cela se trouve chez certains prédécesseurs de Hobbes ou comme chez Rousseau , un contrat liant gouvernant et gouvernés.

Le contrat Hobbes ien est un contrat qui ne lie que les gouvernés entre eux.

Chacun de ceux-ci dit à l'autre en substance : j'accepte de ne pasattenter à ta vie et, en échange, tu t'engages à faire de même.

Pour garantir cet accord, nous acceptonsd'obéir à une autorité dont la fonction sera d'imposer le respect des termes du contrat. La seule limite de cette autorité, et en même temps de cette obéissance, va découler de la « fin » de cette convention, c'est-à-dire de son objectif.

Chacun abandonne l'essentiel de sa liberté au profit de sa sécurité.Chacun réfrène sa volonté de puissance (Freud dirait ses pulsions agressives) pour ne pas être tué ou blessépar autrui.

En conséquence pour Hobbes , si le pouvoir souverain veut attenter à ma vie (ou me blesser, m'emprisonner et autres actions qui peuvent entraîner la mort), je me trouve en état de légitime défense etj'ai le droit de résister.

Certaines nuances sont apportées à ce droit de résistance ; ainsi, s'il y a promesse depardon, je dois m'incliner.

De plus, ses modalités de mise en oeuvre pourraient être mieux précisées.

Maisl'essentiel est qu'il demeure un droit de résistance se rattachant à l'idée que l'organisation sociale a pour butde protéger le corps de l'homme et qu'elle perd son sens si, portant atteinte à ce corps, elle recrée lasituation de l'état de nature qu'elle avait pour mission de supprimer.

L'individu concerné pourra alors protégersa vie de la même manière qu'il l'aurait fait à l'état de nature. Nous ne sommes pas dans un système totalitaire qui exige l'anéantissement de l'individu au profit de lacollectivité.

L'organisation sociale a pour but de protéger l'individu.

Le pouvoir qui fait régner l'ordre est quasiabsolu à seule fin d'éviter la guerre civile qui n'est, en fait, qu'un retour à l'état de nature.

Mais quasi absoluseulement, car ce pouvoir souverain est limité par un principe de cohérence qui veut qu'il ne fasse pas ce qu'ila pour fonction d'empêcher. On voit donc apparaître ici, conjointement au souhait d'un pouvoir concentré et fort, l'idée de droitsinaliénables de l'être humain, la nécessité d'un respect de l'individu dans son corps, éléments qui peuvent êtreperçus comme les prémisses des droits de l'homme. Le meilleur résumé de la façon dont s'établit le contrat est à chercher dans « Léviathan », l'oeuvre majeure du philosophe.

Au chapitre 17, celui-ci écrit : « La seule façon d'ériger un tel pouvoir commun, apte à défendre les gens de l'attaque des étrangers, et des torts qu'ils pourraient se faire les uns aux autres, et ainsià les protéger de telle sorte que par leur industrie et par les productions de la terre, ils puissent se nourrir etvivre satisfaits, c'est de confier tout leur pouvoir et toute leur force à un seul homme, ou à une assemblée,qui puisse réduire toutes leurs volontés, par la règle de la majorité, en une seule volonté.

» Cela revient à dire : désigner un homme, ou une assemblée, pour assumer leur personnalité ; et que chacuns'avoue et se reconnaisse comme l'auteur de tout ce qu'aura fait ou fait faire, quant aux choses quiconcernent la paix et la sécurité commune, celui qui a ainsi assumé leur personnalité, que chacun, parconséquent, soumette sa vol et son jugement à la volonté et au jugement de cet homme ou de cetteassemblée. Cela va plus loin que le consensus ou concorde : il s'agit d'une unité réelle de tous en une seule et même personne, unité réalisée par une convention de chacun avec chacun passée de telle sorte que c'estcomme si chacun disait à chacun : « J'autorise cet homme ou cette assemblée, et je lui abandonne le droit de me gouverner moi-même, à cette condition que tu lui abandonnes ton droit et que tu autorises toutes seactions de la même manière. » Cela fait la multitude ainsi unie en une seule personne est appelée une RÉPUBLIQUE , en latin CIVITAS . Telle est la génération de ce grand LÉVIATHAN , ou plutôt, pour en parler avec plus de révérence, de ce « dieu mortel, auquel nous devons, sous le Dieu immortel, notre paix et notre protection. » Pour Hobbes , le propre de cette souveraineté est qu'elle est indivisible.

Sur ce point, il s'oppose aux tendances, défendues à son époque, qui aboutiront à cette distribution des pouvoirs mise en oeuvre dans la. »

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