LUC ESTANG

« POÈTES FRANÇAIS D'AUJOURD'HUI Parce qu'un premier cri du jour favait meurtri dans la nuit maternelle où seul le sang bruit Ü ferma son oreille à f orchestre du monde pour une écoute en soi de musiques profondes.

Parce qu'un arbre flamboyant à wn regard avait lai.ssé du vieux serpent poindre le dard il lui vint des coquelicots dans les prunelles et des bleuets au flanc comme un froissement d'aile.

Parce qu'on avait cru ses sept ans en avance il se sut à jamais en retard d'une enfance en conjurant le maléfice et la pâleur quand d'autres regrettaient le:; sortili'>ges de la leur.

Parce qu'il respirait un vieil air de jPunesse le visage frustrait le cœur du droit d'aînesse et le miroir anticipait les plis amers comme risée avant-coureuse sur la mer.

Parce qu'il aimait trop l'amour à gorît de femme il erît craint que le corps ne lui dévorât l'âme si quelqu'un d'alors qui ne le connut pas eût entendu l'appel et fait le premier pas.

Parce que Dieu l'avait capturé par .mrprise il recracha les hameçons que dans l'Église de noirs pécheurs affadissaient sous trop de miel et choisit le combat nocturne d'Israël.

Parce qu'impatience et longueur dé dents font plus rage que force à vingt ans il mâchait le pain dur de.~ colères en secret amolli de larmes trop claires.

Parce que l'avenir éclomit d'un oracle il refusait de voir au présent le miracle: son donble chimérique à.

lui-même adossé pour tenir en respect des louves du passé.

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