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Madame de Rosemonde

Publié le 16/10/2010

Extrait du document

 

Madame de Rosemonde est un personnage particulier du roman Les Liaisons Dangereuses et peu présente dans l’adaptation de Stephen Frears. Elle est pourtant un personnage important dans le déroulement de l’histoire. Femme âgée de quatre-vingt quatre ans, tante de Valmont, dont il est le légataire universel, Mme de Rosemonde vit loin des tumultes de la société parisienne, dans un château, quelque part à la campagne. Elle apparaît dans le livre comme la confidente de Madame de Tourvel, par de la son age c’est une femme d’experience, elle à donc toutes les qualités de conseilleres. De plus malgrés elle, elle se retrouve au centre de toute l’action car tout les personnages principaux se retrouve dans son château. 

De ce fait en quoi madame de Rosemonde devient-elle un personnage clé au cours de l’histoire? 

Ainsi il est intéressant de voir que Madame de Rosemonde est tout d’abord une femme d’experience et ayant vécu, puis que malgré elle elle favorise involontairement les liaisons dangereuses  tout en restant devote 

 

Madame de Rosemonde, est une femme d’experience elle connaît les hommes et leurs fonctionnement. Cela est mis en évidence dans le livre mais aussi dans l’adaptation cinematographique de Frears, dans lequel elle ne parle et donne conseil à Madame de Tourvel avant la fuite de cette derniere, il est alors possible de voir que depuis le début même si elle n’est pas très presente à l’image ou au niveau de la correspondance dans le livre elle reste pourtant là et montre qu’elle à su déceler les sentiments présents entre Madame de Tourvel et son neveu. Ainsi sa replique dans le film reprend un extrait de la lettre CXXX qu’elle à écrit à Madame de Tourvel : « Ne croyez pas, chère Enfant, que leur amour soit semblable au nôtre. [...] L'homme jouit du bonheur qu'il ressent et la femme de celui qu'elle procure. [...] Le plaisir de l'un est de satisfaire des désirs, celui de l'autre est surtout de les faire naître. [...] Plaire n'est pour lui qu'un moyen de succès ; tandis que pour elle, c'est le succès lui-même. [...] l'amour n'est dans l'homme qu'une préférence, [...] tandis que dans les femmes, c'est un sentiment profond. « Elle montre ainsi qu’elle connaît bien le comportement des hommes et veut montrer à Madame de Tourvel que la conception de l’amour d’un homme et d’une femme est different. D’apres elle les hommes sont égoïste et superficiels seul la satisfaction de leurs désir ne les rends heureux alors que au contraire les femmes font preuve de don de soi et le fait de combler les désirs de l’autre les rends heureuses. Elle met ainsi en garde Madame de Tourvel sur les fausses idées du bonheur. Elle veut lui éviter de la déception. De plus Madame de Rosemonde avoue avoir deviné depuis longtemps les sentiments qui unissait Madame de Tourvel au Vicomte de Valmont, comme elle le dit dans la lettre CIII : « ne longue expérience et l'intérêt que je vous porte, avaient suffi pour m'éclairer sur l'état de votre coeur ; et s'il faut tout dire, vous ne m'avez rien, ou presque rien appris dans votre lettre. « Elle prouve alors une fois de plus que son expérience lui permet de déceler les sentiments des autres. 

Cependant la Madame de Rosemonde qui est décrite dans le roman et celle montrer à l’écran sont assez différentes. Ainsi dans le livre elle apparaît comme une femme accueillante, joviale et compréhensible. Et au contraire dans le film elle apparaît comme une femme au traits froids et pas veritablement accueillante. 

De plus c’est une femme sage, elle aime tendrement sont neveu ne se laisse pourtant pas aveugler par celui-ci comme elle le dit dans la lettre CXXVI : « mon neveu, que j'avoue aimer peut-être avec faiblesse [...] n'est ni sans danger pour les femmes, ni sans tort vis-à-vis d'elles, et met presque un prix égal à les séduire et à les perdre. «

 

très secondaire : simple hôte affectueux et amical, elle ne joue pas de rôle dans le roman. Petit à petit cependant elle va prendre une importance réelle au point d’être aussi décisive que Mt dans le dénouement. 

 

a) la femme la plus âgée du roman (84 ans mais d’après Tourvel, 20 ans d’esprit), perclue de rhumatismes (CXII), femme à la "vue débile" (CIII) au point de ne pouvoir parfois écrire elle a connu la fin du Grand siècle ( XVIIè, celui de Louis14) et le temps de la Régence !!! 

*souvent en noir, l’actrice américaine donne seulement cette impression de vieillesse( en particulier dans le gros plan où elle médite sur son neveu et sur les hommes, au moment du départ nocturne de Tv.). On la voit parfois jouant aux cartes.

b) son style en témoigne dès qu’elle commence à écrire (tardivement, à partir de III ) : elle a connu les derniers feux de la préciosité et le professeur Versini considère qu’elle a "l’élégance et la simplicité du grand siècle, sa vivacité familière, une malice pleine de jeunesse qui l’apparentent à Madame de Sévigné". 

c) femme d’expérience, jugée par Tv (mais on sait que son jugement n’est pas toujours fiable…) comme sage, vertueuse, compatissante L108 ;elle la respecte comme le prouvent ses formules de politesse au début et à la fin de chaque lettre ; 

-elle a compris très vite que Tv aimait (L.103) et quand Tv fait appel à elle, elle accepte volontiers le rôle de confidente ; 

-elle donne de nombreux conseils en s’appuyant sur une vision éternelle( figée, fixiste) de l’homme, de la femme et de leur rapport amoureux (cf tout de suite p 325) : 

il faut bien connaître sa lettre 130 où elle énonce une théorie, des VÉRITÉS GÉNÉRALES 413 sur l’homme (l’actif, le conquérant) qu’elle oppose à la femme (être de don, d’abandon) et sur l’opposition infidélité /inconstance.Dans la combinatoire sensible qu’élabore Laclos elle occupe une place importante : elle est , sans le savoir pendant longtemps, l’adversaire de Mt au plan idéologique de la représentation de la femme.

*le film choisit de condenser plusieurs lettres (dont la 130) et met Rosemonde à l’origine du départ de la Présidente (après la scène du renoncement de Vt penché sur Tv). 

On se dit alors que ce personnage est moins secondaire qu’il n’y paraît : elle représente une idéologie de la femme contre laquelle Merteuil passe son temps à se battre. Les principes, les catégories de l’une sont en totale opposition avec ceux de l’autre. Rosemonde importe donc bien dans le roman et ses enjeux. 

 

De plus malgrés sont age elle ne se donne pas le droite de juger les autres. Comme elle le montre dans la lettre CXXX : « Eh ! qui sommes-nous, pour nous blâmer les uns les autres ? laissons le droit de juger à celui-là seul qui lit dans les coeurs ; et j'ose même croire qu'à ses yeux paternels, une foule de vertus peut racheter une faiblesse. « Etant une véritable dévote elle crois en la justice d’un Dieu miséricordieux et plein de bienveillance. De plus elle regrette les conséquences funestes des relations entre Valmont et Mme de Tourvel, entre Mme de Merteuil et Danceny, elle conclut que « le véritable bonheur « ne se trouve « jamais hors des bornes prescrites par les Lois et la Religion « Lettre CLXXI.

Elle, accepte de ne pas porter plainte contre Danceny pour la mort de Valmont et elle lui demande de lui restituer la correspondance de Cécile, pour préserver la réputation de la fille mais aussi et surtout celle de la mère. Lettre CLXXI «  Je sais que cette personne a de grands torts avec vous : [...] ne fût-ce que par respect pour vous-même, vous n'avilirez pas l'objet que vous avez tant aimé. Je n'ai donc pas besoin d'ajouter que les égards que la fille ne mérite pas sont au moins bien dus à la mère. «                                                                                                                                                               Mme de Rosemonde dévoile son vieil âge dès la lettre 8 (84 ans

 

Mme de Merteuil la range lettre 113 dans la 2nde classe des vieilles femmes, une femme sage et lucide, qui ne s’enferme pas dans le prêche moralisateur, elle est donc le double antithétique de Mme de Volanges. 

 

Elle se plaint lettre 103 à la Présidente de sa vue « débile « et lettre 112 de son arthrite : c’est une femme qui s’accroche toutefois à une vie frugale d’artifices pour se consacrer pleinement à la dévotion qui est la sienne. Sa maladie souligne la faiblesse de son corps, par opposition à son âme .

 

Valmont ne cesse de la désigner sous l’appellation « ma vieille tante « lettres 4, 23, 40… : s’esquisse son affection à la fois moqueuse et authentique pour une vieille femme qui lui est proche.

 

Tandis que les autres personnages sont en perpétuel mouvement, elle ne quitte pas  son château, cette immobilité témoigne de son âge avancé et peut-être aussi, plus symboliquement, de la stagnation de la vertu ?

 

De ce fait on peut voir que grâce à son age et son vécu Madame de Rosemonde est une femme sage et d’experience elle peut ainsi se révéler comme une très bonne confidente pour Madame de Tourvel, et malgres l’amour qu’elle porte à son neveu elle n’est pas dupe. 

Cependant tout au long de l’histoire elle va malgrés elle favoriser le liaisons dangereuses.

 

2/ L’HÔTE QUI FAVORISE INVOLONTAIREMENT LES LIAISONS DANGEREUSES du roman : 

 

a) elle domine à sa façon l’un des deux espaces dominants du roman : le château, la Campagne assez loin de Paris et de sa mondanité. Lieu de répétitions et de tranquillité. Lieu qu’elle appelle aussi cercle (CXII) où l’on s’ennuie assez vite et où les désirs feints ou sincères se dévoilent. Monde certes ouvert sur la nature mais clos tout de même. La grande proximité crée des connivences voire des tentations et facilite des séductions forcées (Cc). 

-c’est chez elle que Mme de Tourvel croit pouvoir tenter de rendre  Valmont pieu

-c’est chez elle que Vt viole Cc et "parfait" son éducation sexuelle ; 

-chez Frears c’est au château lors du récital que tout se décide et se révèle (à vous : amour de Vt, jalousie de Mt…)Toujours rappeler que Mt ne vient pas chez elle dans le roman.

b) au cours de la 3ème partie, elle joue sans le savoir un rôle majeur dans le destin du couple Vt/Tv. La présidente est à Paris, ayant fui le château pour fuir Vt qu’elle aime comme elle l’écrit et le prouve à Rosemonde (L.102) qu’elle compare souvent à une mère. 

Or la tante de Vt qui remplace comme confidente Vol auprès de Tv la tient au courant des faits et gestes du vicomte (dès CIII, ce qui inquiète très vite Tv CIX,p. 346, plus loin L114)) qui a compris quel profit il pouvait tirer de la naïveté des deux femmes : il joue les mélancoliques, il va à la messe (L.119) et fait tout pour inquiéter Rosemonde qui le signale à Tv qui s’inquiète à son tour (L.114/p.364 sq), se croyant à la veille du plus grand des malheurs. Au bout de cette comédie de misanthropie (L119) et de réforme intérieure dont le sommet se situe dans le récit de la L 122 (p.384) se trouve le rdv du fameux jeudi, 28 octobre pris grâce au père Anselme qui n’est qu’une dupe de plus. 

Cet aspect est escamoté dans le film. La dimension de comédien de Malko est déjà assez illustrée à l’écran..

On sait (fait de construction) que le mardi 25 octobre Tv désirait rejoindre le château ; elle aime enfin Vt le 27 : elle ne reviendra jamais au lieu de refuge tranquille qu’était le monde de Rosemonde. 

Elle entretient des relations privilégiées avec les personnages moteurs dans le roman, à savoir avec Valmont, Tourvel et Volanges, qui font de son château un espace ,un lieu où peut se nouer les nœuds cryptiques de la fable que constituent les mensonges et les faux-semblants :

 

son château est un espace majeur en ce que Valmont y rencontre Tourvel pour la première fois. c’est ce château que Tourvel fuit lettre 100, provoquant un coup de théâtre qui va produire l’inverse du résultat escompté : exacerber la passion du Vicomte ;

 

c’est là que Merteuil envoie Cécile afin que Valmont puisse la débaucher plus facilement : ainsi, ce qui était lieu de vertu est lui-même travesti. Ce qui se voulait lieu de refuge, à l’abri de la compromission devient le siège d’un catéchisme de la débauche à l’insu des prudes. 

 

dans le film, le château accueille de très nombreuses séquences, il devient un lieu aussi fondamentalement capital que le boudoir de la Marquise : le château est la plaque-tournante de l’intrigue, il permet d’abriter, de se cacher de tromper…

 

3/UNE DÉVOTE PLUS ACTIVE QU’IL N’Y SEMBLE : 

 

Signalée construction ironique de la 4ème partie, qui place la lettre 126 de Mme de Rosemonde tout juste après celle, triomphante, de Valmont ; on appréciera notamment la clausule « venez surtout vous réjouir avec votre tendre mère, d’avoir si heureusement tenu la parole que vous lui aviez donnée, de ne rien faire qui ne fût digne d’elle et de vous ! «. C’est dire le malheur qui pèse sur la Présidente, et le rôle tardif de Mme de Rosemonde confrontée à un monde qui lui échappe. Toute tentative de rédemption est nulle. 

 

Laclos semble ainsi justifier le pressentiment de Merteuil, qui lettre 113 expliquait à Valmont qu’il n’avait rien à craindre du changement de confidente opéré par Tourvel, au contraire. Mme de Rosemonde est affaiblie, peine à écrire à la Présidente ; quand elle le fait, c’est pour lui raconter les  événements du château et donc lui parler de Valmont lettres 112, 119, 122 ; et dès sa lettre 103, elle avait prévenu Tourvel qu’elle ne lui serait pas d’une aide efficace : « En laissant à la Providence le soin de vous secourir dans un danger contre lequel je ne peux rien, je me réserve de vous soutenir et de vous consoler autant qu’il sera en moi « : 

 

Mme de Rosemonde, comme son amie Mme de Volanges, manque également souvent de lucidité, de discernement : elle tombe dans le piège des tartufferies de Valmont lettre 123 (ce faisant, elle participe au stratagème qui perdra la Présidente !), En voulant engager la catharsis de la Présidente, elle la noie dans le remords, malgré son absence de conformisme, contrairement à Volanges.

 

Dans la fin du roman, Mme de Rosemonde laissera d’ailleurs Mme de Volanges endosser le rôle de vertueuse ; dans sa lettre 171 à Danceny, elle moralise encore le jeune homme et lui signale que « si on était éclairé sur son véritable bonheur, on ne le chercherait jamais hors des bornes prescrites par les Lois et la Religion « ; puis sa dernière lettre à Volanges l’informe que désormais, elle choisit le silence et l’oubli. 

 

Dans le film de Frears, le personnage disparaît purement et simplement du dénouement, comme si son chemin s’achevait là, dans la prostration et le silence. Frears souligne ainsi que les événements lui échappent, qu’elle ne peut changer le cours de l’histoire. Il ôte toute sa dimension spirituelle à une femme qui, dans le roman de Laclos, accédait presque au statut d’instigatrice du roman.  

 

a) le roman réunit deux cercles qui se fréquentent curieusement mais surtout à cause de M et de son double jeu : le cercle des libertins notoires et celui d’une dévotion réelle ou feinte. Dans la dévotion, Rosemonde qui est forcément à l’écart représente une autorité honorée de tous. 

Le film la montre souvent à la messe ou à la sortie de la messe. Elle est avec Tv quand il s’agit de féliciter Malko pour son geste de charité.

b) chacun a tendance à célébrer ce personnage bienveillant (maternel dit-on) dans le roman et le film ne le contredit pas : il me semble qu’elle joue à la fin un rôle bien peu édifiant pour une aussi bonne chrétienne : 

-on notera qu’elle est indulgente et maternelle avec Tv et elle souligne bien qu’elle ne saurait la blâmer (L 130) mais à cause d’un décalage dans le temps des lettres (dû aux douleurs de Mme de R.) on la voit tenir des propos assez coercitifs au moment même où Tv cède à Vt - CE QU’ELLE NE SAIT PAS. Elle redevient, non sans jésuitisme, guide spirituel en se présentant comme Médecin (404) et prouve qu’elle ne se fait aucune illusion sur Vt (ce qui est une erreur finalement). Dans cette lettre sincère, sa position est on ne peut plus claire : aimer Vt n’est pas digne. C’est la conclusion de sa lettre. Avec habileté , elle s’adaptera ensuite aux sentiments de son interlocutrice. 

-après la mort de son neveu elle est tout d’abord vindicative et veut s’attaquer violemment à Dy en s’appuyant sur des relations (L.164/p 487) dans la justice. Elle se ravise pour des raisons de réputation mondaine : elle ne veut pas desservir la mémoire de son neveu. 

-elle parvient à un accord avec Danceny qui lui permet de ne noircir que Mme de Merteuilt et d’épargner donc les hommes de l’aventure.

-elle ment outrageusement à Vol et pousse sa fille Cc vers le couvent alors que tout était possible encore avec Dy : on dira qu’elle le fait par amitié pour Vol : je trouve qu’elle est plutôt une Merteuil du Bien. Il me semble que Laclos insiste beaucoup sur son habileté et sa façon de s’appuyer sur la Providence qu’elle conduit à sa main (p 506/9). 

c)enfin par sa stratégie finale elle est celle qui, dans la fiction, rend possible le roman : elle aura donc recueilli les lettres de Mt, de Vo, de Dy, de Cc et de Vt (cf l’intervention du rédacteur L169/p 498) et on comprend mieux le cheminement des lettres évoqué par lui dans les deux "préfaces"/seuils (cf autre cours). 

Ces aspects ne sont pas retenus par Frears : quand le roman éclate vers sa fin et voit les personnages mourir ou se disperser, Frears préfère un resserrement de l’espace narratif sur la seule Mt ( 3 fins : autre cours) 

Tandis que les autres personnages effectuent sans cesse le va et vient entre Paris et la campagne, Mme de Rosemonde ne quitte jamais son château, symbole de d’apaisement. Son château s’apparente à une forteresse qui se voulait imprenable, et pourtant investie par le libertin. 

Par ailleurs, à l’écran, Frears suggère à travers les chapitres 3 et 5 c’est à dire ses deux 1ères apparitions, qu’elles se ressourcent dans un univers bucolique : promenade dans le parc, cueillette de roses. Cet espace harmonieux insiste parfaitement sur ce personnage tendre, sain, bonhomme dans un monde de l’apaisement. Ces images témoignent de l’authenticité de cette femme pure et dévote, et pourtant pas austère.  

Frears propulse aussi une Mme de Rosemonde occupée à des activités de la campagne (dans le roman également) : parties de whist (lettre 4), promenades, lectures en compagnie du curé (lettre 23)… C’est une femme qui est attachée à ses racines.

Tourvel se rend chez sa fidèle amie pendant la longue absence de son époux, sûre ainsi de ne pas se compromettre et de se préserver d’une infidélité qui causerait sur le nom de son époux : « J’ai pris ce temps pour jouir et profiter de la société de la respectable Mme de Rosemonde « lettre 8. De même, Merteuil suggère à Mme de Volanges lettre 63 d’envoyer Cécile chez Mme de Rosemonde pour étouffer le scandale et que la jeune fille profite de la campagne pour retrouver des idées plus saines et plus en phase avec la bienséance. 

 

Frears d’ailleurs modifie le roman en nous donnant à voir, chapitre 19, Mme de Rosemonde recueillant la confidence de Tourvel et lui conseillant de s’enfuir.

 

cl : personnage plus complexe qu’il n’y paraît, Rosemonde incarne l’exact opposé de Mt (L.130) mais surtout est tout de même celle par qui nous connaissons les belles lettres d’amour (dont la sublime L.128) de Tv que Vt & Mt ne purent jamais obtenir.Dans le film de Frears, le personnage disparaît purement et simplement du dénouement, comme si son chemin s’achevait là, dans la prostration et le silence. Frears souligne ainsi que les événements lui échappent, qu’elle ne peut changer le cours de l’histoire. Il ôte toute sa dimension spirituelle à une femme qui, dans le roman de Laclos, accédait presque au statut d’instigatrice du roman.

 

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