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Qu'est-ce qu'un Maître ?

Publié le 06/04/2004

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Le sujet que nous avons ici nous met face à la définition d’une notion. Seulement, cette notion peut connaitre plusieurs sens, auxquels correspondent plusieurs exemples. Or, notre travail ne consiste pas en une énumération des multiples visages de ce qu’est un maitre, mais à l’unification de ces sens.

·         Mais, puisqu’il nous faut un point de départ, nous choisirons de donner comme définition ce qui est couramment fournis, pour le mot maître :

D’après le Petit Robert, le maître est, avant tout, la personne qui exerce une domination, qui peut imposer sa volonté. Le maitre à l’autorité, il fait loi. Ensuite, seulement, le maître peut être considéré comme étant celui qui enseigne, qui donne à connaître, qui forme les disciples, les élèves.

·         Nous devrons aussi retenir ici que la question ne porte pas sur la définition du maître en tant qu’idéal (sans quoi nous aurions demandé ce qu’était le maitre, et non un maitre). La recherche porte donc bien sur la notion en tant qu’elle peut avoir plusieurs sens.

·         De plus, cette polysémie du terme va nous engager dans une distinction à faire entre le maitre qui domine et celui qui enseigne. Les seconds amènent leurs disciples à devenir à leur tour, des maîtres (à maitriser) tandis que les premiers n’ont que des serviteurs, qui conserveront toujours leur place.

·         Enfin, il reste un aspect moral à la question de ce qu’est un maitre : maitre de soi, de ses passions. On peut, voir même on doit, être son propre maitre. Cette dernière question nous mettra face à ce que l’on perçoit dans le maitre en tant que valeur.

·         Il nous faudra donc déterminer les raisons d’être du maitre. Pourquoi l’homme à-t-il un maitre ? Est-ce qu’il peut seulement se passer d’un maitre, ou, au contraire, cela lui est-il absolument nécessaire ? D’où une question de fait et de droit : les maitres sont-ils nécessaire en fait comme en droit ? Et sont-ils en faits ce qu’ils devraient être en droit ?

  • Problématisation.

L’homme, au court de sa vie, connait plusieurs maitres : de ses parents qui l’éduquent et qui, dans le même temps le prive de liberté, à ceux qui ensuite le gouverne, décident de son engagement dans les guerres. Finalement, l’homme trouve toujours son maitre. Mais qu’est-ce qu’un maitre ? Pourquoi cherchons-nous toujours sa présence, nous référant sans cesse à lui ? Tout d’abord, que maitrise, finalement, le maitre ? Quelle est sa valeur ? Peut-on, par ailleurs, penser qu’il puisse y avoir de bons et de mauvais maitres ? Enfin, Enfin, le maitre qui domine et celui qui enseigne sont-ils tout à fait opposés ?

« · Dans quel sens dire qu'un maitre et bon ou mauvais ? Selon ce que l'on pense de l'homme : nous ne pouvons guère envisager le monde sans maitres, comme nous l'avons vu en introduction.

Il estdonc nécessaire de comprendre quel maitre correspond le mieux à ce qu'un maitre doit être pour quel'homme y trouve un bénéfice. « L'être qui, par son intelligence, a la faculté de prévoir, est par nature un chef et un maître, tandis quecelui qui, au moyen de son corps, est seulement capable d'exécuter les ordres de l'autre, est par sanature même un subordonné et un esclave : de là vient que l'intérêt du maître et celui de l'esclave seconfondent.

» Aristote, La Politique . · Selon Aristote, la domination du maitre est une sorte de sélection naturelle, pour commettre ici un anachronisme.

Mais ce que nous retenons ici d'essentiel, c'est cette nécessité d'avoir une personnepour diriger les groupes.

C'est là l'une des fonctions du maitre. · Pourtant, le maitre qui dirige sans rien faire pour libérer ses sujets n'est pas un bon maitre.

Ainsi, Platon nous à signalé maintes fois que les sophistes ne pouvaient être de bons maitres, puisqu'ils encherchaient pas l'éducation de ceux qui les écoutaient, amis bien plutôt tentaient de conserver leurstatut de « ceux qui savent ». · A cela s'oppose l'image du philosophe telle que Socrate la pose dans le Théétète , un accoucheur des âmes.

La maïeutique à pour principe de permettre aux autres de connaitre autant que ceux quifurent leur maitres.

Le bon maitre ne doit pas toujours dominer.

Il doit savoir faire de l'autre unmaitre. « Il faut qu'un maître mette ses disciples en garde contre lui-même: cela fait partie de son humanité.

»Nietzsche, Aurore . · Le bon maitre se distingue donc du mauvais maitre en ce qu'il ne recherche pas le pouvoir, mais l'enseignement de l'autre.

Le maitre ne doit pas accepter de dominer l'autre. 3.

Peut-on finalement unifier les différents sens du mot maitre ? · Sur ce qu'est un maitre, nous avons donc pu avancer : nous avons vu que le maitre était celui qui enseigne, qui a des disciples auxquels il transmet un savoir.

Nous avons vu aussi que le maitre pouvaitêtre celui qui a le pouvoir, qui domine les autres, par la violence ou par sa connaissance, qui réservealors pour lui-même.

Un maitre peut donc être un magister comme un dominus . · Cependant, si le maitre et à la fois magister et dominus , l'unité des sens sous le terme ne parait pas des plus évidente : le premier vise à la liberté des ses élèves, le second vise plutôtl'asservissement. · Mais est-ce qu'un maitre qui enseigne peut aussi être un maitre qui domine ? L'homme, par nature recherche un maitre : Aristote nous l'a dis, Kant nous le répète : « L'homme est un animal qui, lorsqu'il vit parmi d'autres membres de son espèce, a besoin d'un maître.

[…] Mais où prendra-t-il ce maître ?Nulle part ailleurs que dans l'espèce humaine.

» (Kant, Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique ). · Cette nécessité qu'a l'homme à posséder un maitre se traduit donc par domination quasiment assurée.

Platon pensait résoudre ce problème en posant le principe du roi-philosophe, qui enseigneplus qu'il ne domine, mais qui seul peut justement dominer pour mener l'ensemble des hommes au bienvéritable. · Mais à cela, Rousseau c'est opposé, essentiellement en ce que le pouvoir prend assurément le dessus sur l'enseignement.

Le roi-philosophe finit donc par dominer plus qu'enseigner.

La sentence deNietzsche raisonne ici encore.

Les disciples doivent être toujours sur leurs gardes face au maitre. · Finalement, l'unité du maitre comme magister et dominus en peut se retrouver dans l'histoire et dans les faits.

Cependant, il existe un domaine ou nous pouvons rencontrer un maitre qui domine etqui enseigne : nous-mêmes.

Nous seuls pouvons en effet être maitres de notre savoir et, dans lemême temps, dominer notre volonté. Conclusion. Nous avons vu que le terme de maitre était polysémique : il concerne tout à la fois le maitre qui enseigne et celuiqui domine.

A la question qu'est-ce qu'un maître, nous en pouvons que répondre ces deux points, totalementopposés par nature : la maitre libère, mais le maitre domine.

Il élève et a des serviteurs.

Le seul maitre qui puisseavoir ces deux attributs sans tomber dans le paradoxe, c'est nous-mêmes : aptes à dominer notre volonté, nouspouvons être maitres de notre savoir.. »

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